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Pour les docteurs Sauvage, président de la FAGC, et Pierre Bets, porte-parole, la création d'un réseau hospitalier cohérent à Charleroi (lire jdM N°2603) pourrait faciliter la vie des généralistes parce qu'il sera plus facile pour eux de travailler avec des institutions de soins unifiées, surtout si les hôpitaux parviennent à s'accorder sur leurs systèmes informatiques. Selon l'étude réalisée par Unessa, en collaboration avec Antares Consulting (lire jdM N°603), le réseau hospitalier locorégional de Charleroi devrait compter le CHU de Charleroi, le Grand hôpital de Charleroi et la Clinique Notre-Dame De Grâce." La formation des réseaux est une arme à double tranchant pour les généralistes, soit cela va donner une puissance énorme aux hôpitaux sur une région où ils vont se sentir tout puissants, sans aucune concurrence, sans forcément respecter la première ligne ; soit, au contraire, nous aurons plus facile à communiquer avec eux parce que nous aurons un seul interlocuteur. Il sera dès lors beaucoup plus facile de mettre en place des itinéraires de soins. Si cet itinéraire est identique pour tous les patients de Charleroi cela sera tout de même plus simple, que d'avoir l'itinéraire du GHdC et de l'ISPPC. C'est à nous à dialoguer avec le réseau qui va se créer et à protéger en tant que première ligne notre territoire, qui est le domicile, tout en gardant l'hôpital dans ses murs. Nous devons travailler ensemble. Peut-être que les généralistes doivent entrer de temps en temps dans l'hôpital et que l'hôpital peut sortir de temps en temps de ses murs. Tout cela doit se faire dans une bonne relation. Le réseau hospitalier doit être un réseau de soins qui intègre la médecine générale, entre autres parce que le nombre de lits hospitaliers diminue", commente le Dr Pierre Bets. La FAGC a eu il y a un mois une réunion constructive avec les responsables des trois hôpitaux du futur réseau pour pouvoir collaborer ensemble afin de garder les patients dans la zone de Charleroi. "Cette réunion s'est très bien déroulée ", précise le Dr Sauvage. " Nous avons fixé deux priorités : résoudre les problèmes informatiques en uniformisant la transmission des données et discuter ensemble de la réorganisation de la garde avec les PMG et la juxtaposition avec des structures hospitalières." " Nous serons partenaires du réseau ", souligne le Dr Bets, "à partir du moment où il respecte les lignes de soins. Je suis en défenseur de l'échelonnement. Si un jour, nous avons un réseau hospitalier qui pratique l'échelonnement, nous pourrons faire de plus belles choses que ce que nous faisons aujourd'hui. " En dehors de cette réunion spécifique, les responsables de la FAGC voient régulièrement ceux des hôpitaux grâce à des conseils-relais. En outre, des représentants hospitaliers sont intégrés dans le SISD. Quant au fait de pouvoir bénéficier de nouvelles technologies de pointe grâce à la mise en place des réseaux, le Dr Sauvage estime que la région de Charleroi dispose déjà de tous les équipements nécessaires. "Pour certaines interventions, comme le cancer du pancréas et de l'oesophage, il est peut-être plus logique de regrouper les interventions dans des centres spécialisés. Il faudrait alors envoyer tous ces patients dans le même centre." " Les plateaux techniques des hôpitaux généraux sont onéreux. Nous savons que la qualité du chirurgien dépend de la répétition de l'acte identique. Avoir affaire à un centre compétent est beaucoup plus facile pour nous, sans que devions nous interroger sur l'endroit où exerce le médecin le plus indiqué. Nous saurons que c'est dans cet hôpital que notre patient sera le mieux pris en charge au niveau local", ajoute le Dr Bets. En 2017 (lire jdM N°2506) la FAGC avait mis en garde contre un risque de détricotage de ce que avait déjà été fait par les acteurs en raison de la création des réseaux locorégionaux. "Les hôpitaux et notamment les médecins, ne doivent pas se laisser influencer par des critères politiques, universitaires ou philosophiques ", prévenaient les responsables de la fédération. Ils peuvent dès lors être rassurés par la probable création d'un réseau regroupant tous les hôpitaux, publics et privés, à Charleroi. Vincent Claes