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La droite, quant à elle, aurait préféré s'associer à l'Open VLD, dont l'ADN reste plus proche du sien. Mais la dérive libertaire d'Alexander De Croo et de son parti, qui ont fini par renier leurs fondamentaux, a précipité l'Open VLD dans les limbes. Résultat : un poids électoral devenu trop faible pour garantir une majorité parlementaire solide.La Bérézina libérale flamande est telle que le MR envisage désormais de s'implanter en Flandre avec un " MR Vlaanderen " et de nouer des liens avec le véritable nouveau parti libéral : la N-VA. Ce n'est pas un hasard si le nouveau chef de cabinet de Georges-Louis Bouchez s'appelle Rudy Aernoudt, un profil libéral flamand plus orthodoxe.La querelle de boutiquiers entre Theo Francken et Frank Vandenbroucke souligne à nouveau l'abîme idéologique qui sépare la N-VA de Vooruit. Le ministre de la Défense a en effet évoqué, sur un média flamand, la possibilité de transférer une partie des 140 milliards du budget de la sécurité sociale vers l'armée, dans le but - laborieux - d'atteindre les 2 % du PIB exigés par l'OTAN depuis le retour de Donald Trump à la Maison-Blanche. Le budget de Francken (8 milliards) pèse bien peu face à celui de Vandenbroucke, qui gère à la fois les Affaires sociales et la Santé publique.Francken oppose la " sécurité douce " (la Sécu) à la " sécurité dure " (la Défense). Le bourgmestre de Lubbeek a même évoqué la relance d'un service civil volontaire pour les garçons et les filles. Rappelons que l'ancien service militaire a été suspendu - et non aboli - en 1994 principalement pour des raisons budgétaires.Face à l'hypothèse très incertaine d'une invasion russe, le " boxeur " Francken se rêve en chef de guerre. Mais la gauche, elle, refuse de sacrifier une autre forme de défense : la protection sociale. Tout indique que le parti de Frank Vandenbroucke ne croit pas aux chars russes dans les rues de Bruxelles. L'opposition parlementaire, les Verts en tête, non plus.Faut-il choisir entre la Défense et la Sécu ? Non. Il faut trouver les milliards ailleurs.