Validée par une décision de justice fin avril, l'interruption des soins prévoit, selon une source médicale, l'arrêt des machines à hydrater et alimenter, ainsi qu'une sédation "contrôlée, profonde et continue" de cet homme aujourd'hui âgé de 42 ans. Le protocole de fin de vie pourrait durer de deux à quatre jours.

Mais l'éprouvante bataille juridique et morale qu'est devenue "l'affaire Lambert" n'est pas terminée.

Farouchement opposés à l'arrêt des soins, ses parents ont annoncé dimanche qu'ils allaient effectuer de "nouveaux recours", sans plus de précisions.

Il s'agirait de la quatrième procédure en six ans dans cette affaire qui déchire la famille de Vincent Lambert, tétraplégique et plongé dans un état végétatif depuis un accident de la route en septembre 2008.

Dimanche, veille du jour prévu pour l'arrêt des soins, les parents ont multiplié les initiatives. Outre les nouveaux recours, leurs avocats ont également réclamé la radiation et des poursuites à l'encontre du docteur Vincent Sanchez, qui dirige le service des soins palliatifs et l'unité "cérébrolésés" de l'hôpital Sébastopol de Reims (nord-est) où M. Lambert est hospitalisé sous haute sécurité.

Une manifestation a également été organisée devant l'hôpital, où une centaine de personnes ont scandé "Vincent n'est pas en fin de vie" et dénoncé, à l'instar de Viviane Lambert, sa mère, "une euthanasie déguisée".

Samedi, les parents avaient exhorté dans une lettre ouverte le président Emmanuel Macron à intervenir pour le maintien des traitements. Ils s'appuient notamment sur une demande vendredi d'un organisme de l'ONU, le Comité international des droits des personnes handicapées (CIDPH), demandant de nouveau à la France de ne pas suspendre les soins dans l'attente de l'examen du dossier sur le fond.

Mais Paris répète que ces mesures conservatoires "sont dépourvues de caractère contraignant" et met en avant le "droit du patient à ne pas subir d'obstination déraisonnable".

Face à ceux qui s'opposent à l'arrêt des soins, la femme de Vincent Lambert, Rachel - qui s'exprime très rarement - son neveu François et cinq frères et soeurs du patient, dénoncent depuis des années un acharnement thérapeutique.

Le patient, ancien infirmier, n'a pas laissé de directives anticipées. Son épouse et son neveu affirment qu'il avait pris position contre tout acharnement thérapeutique.

L'arrêt des soins de Vincent Lambert s'inscrit bien "dans le cadre de la loi", a estimé dimanche Jean Léonetti, père de la loi régissant la fin de vie en France. Il a également estimé que cette décision est "d'autant plus douloureuse" pour les parents "qu'elle est tardive".

Tragédie intime à l'origine, cette affaire déballée sur la place publique est devenue depuis des années le symbole du débat sur la fin de vie et a donné lieu dimanche à des interventions politiques et religieuses.

François-Xavier Bellamy, tête de liste de l'opposition de droite aux élections européennes, a demandé "du temps" et appelé le président Macron à intervenir.

"Le président de la République ne veut pas aller à l'encontre de décisions de justice", a réagi Nathalie Loiseau, tête de liste de la majorité aux européennes.

Samedi, la Conférence des évêques était également intervenue sur le dossier Vincent Lambert pour s'interroger sur la "précipitation pour le conduire vers la mort".

La Société de soins palliatifs déplore les "déclarations catégoriques"

La Société française de soins palliatifs a déploré lundi que l'interruption des traitements de Vincent Lambert "fasse l'objet de déclarations catégoriques" au service de "causes opposées", au détriment de la sérénité de l'équipe médicale et de ses proches.

"Chaque situation est singulière, chaque décision est prise en appréciant les éléments uniques et personnels qui caractérisent l'état de santé d'un patient", a souligné dans un communiqué la Société française d'accompagnement et de soins palliatifs (Sfap), qui associe des professionnels de santé et des bénévoles.

"Comme l'a clairement rappelé le Conseil d'Etat, il ne faut en aucun cas tirer des enseignements généraux de la situation de M. Vincent Lambert sur l'ensemble des patients cérébro-lésés", ajoute-t-elle.

"Les Français doivent être rassurés sur le fait qu'un arrêt des traitements de maintien en vie ne signifie nullement un arrêt des soins, bien au contraire. (...) Un arrêt des traitements de maintien en vie est suivi d'une intensification des soins avec une attention particulière portée au confort du patient pour lutter contre la souffrance", souligne également la Sfap.

DERNIERE MINUTE : Les avocats des parents du Français Vincent Lambert sont attendus mardi matin au centre hospitalier de Reims pour vérifier la reprise, au moins provisoire, des traitements de ce tétraplégique en état végétatif depuis dix ans, ordonnée, à la surprise générale, par la cour d'appel de Paris.

Validée par une décision de justice fin avril, l'interruption des soins prévoit, selon une source médicale, l'arrêt des machines à hydrater et alimenter, ainsi qu'une sédation "contrôlée, profonde et continue" de cet homme aujourd'hui âgé de 42 ans. Le protocole de fin de vie pourrait durer de deux à quatre jours. Mais l'éprouvante bataille juridique et morale qu'est devenue "l'affaire Lambert" n'est pas terminée. Farouchement opposés à l'arrêt des soins, ses parents ont annoncé dimanche qu'ils allaient effectuer de "nouveaux recours", sans plus de précisions. Il s'agirait de la quatrième procédure en six ans dans cette affaire qui déchire la famille de Vincent Lambert, tétraplégique et plongé dans un état végétatif depuis un accident de la route en septembre 2008. Dimanche, veille du jour prévu pour l'arrêt des soins, les parents ont multiplié les initiatives. Outre les nouveaux recours, leurs avocats ont également réclamé la radiation et des poursuites à l'encontre du docteur Vincent Sanchez, qui dirige le service des soins palliatifs et l'unité "cérébrolésés" de l'hôpital Sébastopol de Reims (nord-est) où M. Lambert est hospitalisé sous haute sécurité. Une manifestation a également été organisée devant l'hôpital, où une centaine de personnes ont scandé "Vincent n'est pas en fin de vie" et dénoncé, à l'instar de Viviane Lambert, sa mère, "une euthanasie déguisée". Samedi, les parents avaient exhorté dans une lettre ouverte le président Emmanuel Macron à intervenir pour le maintien des traitements. Ils s'appuient notamment sur une demande vendredi d'un organisme de l'ONU, le Comité international des droits des personnes handicapées (CIDPH), demandant de nouveau à la France de ne pas suspendre les soins dans l'attente de l'examen du dossier sur le fond. Mais Paris répète que ces mesures conservatoires "sont dépourvues de caractère contraignant" et met en avant le "droit du patient à ne pas subir d'obstination déraisonnable". Face à ceux qui s'opposent à l'arrêt des soins, la femme de Vincent Lambert, Rachel - qui s'exprime très rarement - son neveu François et cinq frères et soeurs du patient, dénoncent depuis des années un acharnement thérapeutique. Le patient, ancien infirmier, n'a pas laissé de directives anticipées. Son épouse et son neveu affirment qu'il avait pris position contre tout acharnement thérapeutique. L'arrêt des soins de Vincent Lambert s'inscrit bien "dans le cadre de la loi", a estimé dimanche Jean Léonetti, père de la loi régissant la fin de vie en France. Il a également estimé que cette décision est "d'autant plus douloureuse" pour les parents "qu'elle est tardive". Tragédie intime à l'origine, cette affaire déballée sur la place publique est devenue depuis des années le symbole du débat sur la fin de vie et a donné lieu dimanche à des interventions politiques et religieuses. François-Xavier Bellamy, tête de liste de l'opposition de droite aux élections européennes, a demandé "du temps" et appelé le président Macron à intervenir. "Le président de la République ne veut pas aller à l'encontre de décisions de justice", a réagi Nathalie Loiseau, tête de liste de la majorité aux européennes. Samedi, la Conférence des évêques était également intervenue sur le dossier Vincent Lambert pour s'interroger sur la "précipitation pour le conduire vers la mort".