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L'étude annuelle de Belfius, Maha, montre une détérioration dramatique de la situation financière des hôpitaux généraux belges, l'an dernier: près de 60 % d'entre eux ont un résultat courant négatif, pour 84 % le résultat courant est inférieur à 1 % du chiffre d'affaires. Par ailleurs, 29 % des hôpitaux généraux ne généreront même pas un flux de trésorerie suffisant pour rembourser leurs emprunts, soit deux fois plus qu'en 2021." L'année dernière, nous avons lancé un appel public urgent pour que soit abordée la question de la santé financière du secteur hospitalier. Nous avons réitéré cet appel le mois dernier, dans le cadre des discussions sur le budget 2024. Alors que pendant la crise de covid-19, le gouvernement mettait tout en oeuvre pour soutenir les hôpitaux, aujourd'hui, il ne le fait plus. Je me demande quand le gouvernement va enfin réagir ", déclare Dieter Goemaere, chief economist chez Gibbis." Dans ce contexte financier extrêmement difficile, le secteur hospitalier prend ses responsabilités et recherche constamment des gains d'efficacité, sans compromettre la qualité des soins : des économies sont réalisées là où c'est possible, les admissions sont raccourcies, lorsque c'est médicalement possible (-5,7 % en trois ans) ou remplacées par une hospitalisation de jour (58 % des admissions se sont faites en hôpital de jour en 2022 contre 53,6 % en 2019). Cela reste néanmoins des gouttes d'eau dans la mer. Ce n'est qu'une question de temps avant que le contexte financier n'affecte également l'accessibilité et la qualité des soins ", ajoute Dieter Goemaere.Et Gibbis de rappeler que les défis sont pourtant énormes, vu que la demande de soins de la population augmente avec le vieillissement de la population, le secteur hospitalier doit devenir plus attractif pour le personnel soignant, la transition écologique et technologique est à nos portes.Dans la perspective des prochaines élections, la fédération des institutions de soins sur Bruxelles préconise donc d'investir dans les soins de santé. La norme de croissance des budgets de soins, hors indexation, devrait être d'au moins 2,5 %. En outre, des budgets spécifiques sont nécessaires pour investir dans un plan d'attractivité pour le personnel des soins de santé, le développement durable et le développement technologique comme l'intelligence artificielle. Les coûts légitimes tels que l'indexation du personnel, la cybersécurité, la sécurité des données et les coûts de fonctionnement des quartiers opératoires nécessitent un financement adéquat. En outre, une réforme en profondeur du financement des hôpitaux est nécessaire pour que les ressources soient allouées efficacement à ceux qui gèrent les coûts. Cela permettrait aux médecins et aux hôpitaux de continuer à investir ensemble dans l'innovation.