"La nouvelle étude Maha, basée sur les chiffres (" pré-crise Covid ") de 2019 confirme la fragilité du secteur hospitalier constatée depuis plusieurs années. Un tiers des hôpitaux finit l'année 2019 dans le rouge, plus de 15 % ne génère même pas suffisamment de cash-flow pour faire face à ses dettes à long terme. C'est le résultat d'un manque d'investissement dans le secteur depuis plusieurs décennies ", constate la fédération Gibbis.
Pour rappel, les experts de l'étude Maha ont réalisé une estimation de l'impact de la crise Covid. "Même si cet exercice n'est que provisoire, il permet déjà de conclure que l'impact sur les chiffres hospitaliers sera dévastateur : le résultat courant serait impacté de 5,5 à 11% du chiffre d'affaires, à comparer à la marge disponible de 0,46 % du chiffre d'affaires en 2019 ", précise Patricia Lanssiers, directrice générale de Gibbis.
Absorber le choc
" Dès la 1ère vague, en mars 2020, les différentes autorités ont exprimé leur volonté de compenser les effets financiers de cette pandémie. Nous les remercions pour toutes les initiatives prises : une injection importante de trésorerie, une couverture des surcoûts et une garantie de certaines sources de financement. Pourtant, aujourd'hui, à l'aube du premier décompte, nous constatons que le gouvernement fédéral ne garantit pas une compensation complète des pertes de recettes, notamment celles liées à la part des suppléments de chambres et d'honoraires ainsi qu'aux recettes diverses qui couvrent des frais hospitaliers. Nous le regrettons et demandons une intervention complète pour que demain les hôpitaux puissent absorber le choc. Cette compensation doit tenir compte de la réalité de chaque institution", précise la fédération.
Tout en se réjouissant des récentes mesures annoncées pour le personnel hospitalier, Gibbis compte restée attentive au fait que de futures mesures devront aussi rétablir la santé financière de l'hôpital. " Ceci passe d'une part par des investissements concrets dans des projets à haute valeur ajoutée. Gibbis pense par exemple à la digitalisation, qui est un maillon indispensable pour se préparer au futur et intégrer l'hôpital dans la prise en charge du patient ", déclare Patricia Lanssiers.
Et de réclamer à nouveau une simplification et une réforme des systèmes de financement en vue d'une responsabilisation de chaque acteur pour ses propres moyens de fonctionnement. " Et, probablement, des injections financières pour combler les manques de financements actuels, par exemple en appliquant une norme de croissance au Budget des moyens financiers."
"Enfin, pour innover (réseaux, qualité, efficience, technologie), il faut un environnement prévisible, sécurisant tant au niveau réglementaire que budgétaire et une confiance entre tous les acteurs impliqués : autorités, institutions de soins, professionnels de soins, organismes assureurs et tous les autres stakeholders. Le programme de gouvernement évoque un plan pluriannuel pour assurer des soins de qualité et l'accessibilité aux patients ", constate Gibbis. La fédération demande à être impliquée dans l'élaboration concrète de ce plan pluriannuel pour construire ensemble nos futurs soins de santé.
V.C.