Les demi-mesures adoptées mercredi dernier par le CoDeCo rappellent que gérer un virus mortel et particulièrement contagieux n'est pas une affaire aussi simple et il y a probablement autant de raisons de critiquer les mesures adoptées que de les applaudir.
Reste que les interrogations de fond sur l'avenir du pays se font particulièrement discrètes avec le temps.
A croire que le gouvernement ne parvient pas à s'affranchir de sa politique de bas de contention pour aborder des questions plus fondamentales liées à la santé économique, sociale et environnementale du pays.
A force de se complaire dans un discours de la peur, l'amplification des politiques sécuritaires devient la norme et gérer le pays commence par la justification de l'urgence, reportant certains débats pourtant essentiels.
Le gouvernement s'est ainsi installé dans le confort d'un débat parlementaire quasi absent, justifiant sa légitimité par le danger et son action par la seule maîtrise de la crise sanitaire.
Et c'est sans doute ce qui agace le plus la population, privée de ses représentants et vivant, malgré toutes les mesures de protections et d'aides adoptées, avec un certain sentiment d'abandon ne donnant qu'une seule envie, celle de refaire ses propres règles pour se créer une vision d'avenir.
Clandestinité et appel à la désobéissance civile
Le sentiment d'impuissance du citoyen de ne pas pouvoir changer les choses ni même de se faire entendre a, de tout temps, conduit à des discours et mouvements plus ou moins clandestins, invoquant d'autres vérités plus audibles, quand bien même elles seraient utopiques ou irréalistes.
A leur apogée, elles peuvent même basculer vers de véritables mouvements révolutionnaires, avec des conséquences aussi imprévisibles pour la majorité silencieuse que pour les gouvernants.
Les alertes se sont ainsi multipliées ces dernières semaines au point où, même les experts les plus autocratiques, ont fini par reconnaître que la pression populaire ne permettait plus de maintenir toutes les mesures de contention jugées nécessaires sur le plan sanitaire.
Quant à savoir si le nouveau plan de phasage du CoDeCo sera suffisant pour réduire cette pression, rien n'est moins certain et il faudra attendre le weekend du premier mai pour mesurer la température.
Solidarité et hôpitaux
Les premières victimes collatérales du gouffre qui s'élargit entre le gouvernement et les attentes de la population sont incontestablement les personnes ayant la malchance de croiser le chemin du virus et ceux qui les soignent.
Le citoyen n'est certainement pas sourd aux cris des unités Covid et d'USI, mais il s'en est accommodé dans l'attente que cela passe.
La pandémie ne devrait pas empêcher le gouvernement de se pencher sérieusement sur la bonne gestion du pays
Une forme de fatalisme qui n'empêche ni compassion, ni une certaine forme de solidarité. Cependant, elle se traduit par la résilience à l'idée de vivre malgré le virus et dans l'attente d'un mieux.
Si l'incompréhension du monde soignant, émotionnellement, financièrement et physiquement épuisé par une année de vagues successives, est bien perceptible, l'écho auprès de la population générale n'est clairement plus aussi prononcé qu'avant, apportant une désillusion complémentaire à celles et ceux qui se dédient journalièrement au chevet des malades les plus atteints.
Et la vaccination dans tout ça ?
Entre promesses et attentes, les campagnes de vaccinations apportent elles aussi un certain désenchantement.
Pour les personnes vaccinées d'abord, confiantes en un retour à la liberté mais contraintes d'accepter une solidarité imposée, coulée dans un discours maintenu alarmiste d'une protection vaccinale toute relative.
Pour les personnes en attente de vaccin ensuite, avec des délais plus ou moins longs, parfois reportés sine die pour des raisons de retard de livraison ou de potentiels effets secondaires. Ce ceci s'ajoute la perspective d'une société à deux vitesses où seuls ceux qui bénéficient d'un accès facile aux vaccins ou aux tests PCR peuvent espérer une vie normale.
Pour les gouvernements eux-mêmes, devant jongler entre espoir vaccinal et coup de poker.
A la veille de l'été, l'Europe semble ainsi vouloir tabler sur la bonne saison pour offrir un certain relâchement aux citoyens et aux entrepreneurs durement touchés par la crise sanitaire, en croisant les doigts pour, qu'à l'automne, la couverture maximale soit suffisante et pour ne pas connaître le scénario du Chili, reconfinée malgré une vaccination de masse qui laissait pourtant présager la maîtrise de la situation.
Reste à rappeler que la pandémie ne devrait pas empêcher le gouvernement de se pencher sérieusement sur la bonne gestion du pays en s'interrogeant sur les mesures concrètes d'un plan de relance économique malgré le Covid, le refinancement des secteurs d'intérêt public en grande difficulté financière dont la culture, sinon sa propre structure qui a clairement montré ses limites durant les derniers mois.
Reste que les interrogations de fond sur l'avenir du pays se font particulièrement discrètes avec le temps.A croire que le gouvernement ne parvient pas à s'affranchir de sa politique de bas de contention pour aborder des questions plus fondamentales liées à la santé économique, sociale et environnementale du pays.A force de se complaire dans un discours de la peur, l'amplification des politiques sécuritaires devient la norme et gérer le pays commence par la justification de l'urgence, reportant certains débats pourtant essentiels.Le gouvernement s'est ainsi installé dans le confort d'un débat parlementaire quasi absent, justifiant sa légitimité par le danger et son action par la seule maîtrise de la crise sanitaire.Et c'est sans doute ce qui agace le plus la population, privée de ses représentants et vivant, malgré toutes les mesures de protections et d'aides adoptées, avec un certain sentiment d'abandon ne donnant qu'une seule envie, celle de refaire ses propres règles pour se créer une vision d'avenir.Le sentiment d'impuissance du citoyen de ne pas pouvoir changer les choses ni même de se faire entendre a, de tout temps, conduit à des discours et mouvements plus ou moins clandestins, invoquant d'autres vérités plus audibles, quand bien même elles seraient utopiques ou irréalistes.A leur apogée, elles peuvent même basculer vers de véritables mouvements révolutionnaires, avec des conséquences aussi imprévisibles pour la majorité silencieuse que pour les gouvernants.Les alertes se sont ainsi multipliées ces dernières semaines au point où, même les experts les plus autocratiques, ont fini par reconnaître que la pression populaire ne permettait plus de maintenir toutes les mesures de contention jugées nécessaires sur le plan sanitaire.Quant à savoir si le nouveau plan de phasage du CoDeCo sera suffisant pour réduire cette pression, rien n'est moins certain et il faudra attendre le weekend du premier mai pour mesurer la température.Les premières victimes collatérales du gouffre qui s'élargit entre le gouvernement et les attentes de la population sont incontestablement les personnes ayant la malchance de croiser le chemin du virus et ceux qui les soignent.Le citoyen n'est certainement pas sourd aux cris des unités Covid et d'USI, mais il s'en est accommodé dans l'attente que cela passe.Une forme de fatalisme qui n'empêche ni compassion, ni une certaine forme de solidarité. Cependant, elle se traduit par la résilience à l'idée de vivre malgré le virus et dans l'attente d'un mieux.Si l'incompréhension du monde soignant, émotionnellement, financièrement et physiquement épuisé par une année de vagues successives, est bien perceptible, l'écho auprès de la population générale n'est clairement plus aussi prononcé qu'avant, apportant une désillusion complémentaire à celles et ceux qui se dédient journalièrement au chevet des malades les plus atteints.Entre promesses et attentes, les campagnes de vaccinations apportent elles aussi un certain désenchantement.Pour les personnes vaccinées d'abord, confiantes en un retour à la liberté mais contraintes d'accepter une solidarité imposée, coulée dans un discours maintenu alarmiste d'une protection vaccinale toute relative.Pour les personnes en attente de vaccin ensuite, avec des délais plus ou moins longs, parfois reportés sine die pour des raisons de retard de livraison ou de potentiels effets secondaires. Ce ceci s'ajoute la perspective d'une société à deux vitesses où seuls ceux qui bénéficient d'un accès facile aux vaccins ou aux tests PCR peuvent espérer une vie normale.Pour les gouvernements eux-mêmes, devant jongler entre espoir vaccinal et coup de poker.A la veille de l'été, l'Europe semble ainsi vouloir tabler sur la bonne saison pour offrir un certain relâchement aux citoyens et aux entrepreneurs durement touchés par la crise sanitaire, en croisant les doigts pour, qu'à l'automne, la couverture maximale soit suffisante et pour ne pas connaître le scénario du Chili, reconfinée malgré une vaccination de masse qui laissait pourtant présager la maîtrise de la situation.Reste à rappeler que la pandémie ne devrait pas empêcher le gouvernement de se pencher sérieusement sur la bonne gestion du pays en s'interrogeant sur les mesures concrètes d'un plan de relance économique malgré le Covid, le refinancement des secteurs d'intérêt public en grande difficulté financière dont la culture, sinon sa propre structure qui a clairement montré ses limites durant les derniers mois.