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Prenez, d'un côté, plus de 4.500 jeunes étudiants qui veulent se lancer dans des études de médecine et de dentisterie et, d'un autre côté, les 607 fameux numéros Inami qui pourront leur être délivrés à la fin de leur formation, en 2023. Combien parmi ces jeunes devront rater la grande épreuve organisée aujourd'hui au Heysel pour que chaque diplômé puisse recevoir finalement son numéro Inami ? Combien de vocations seront sacrifiées ? Combien d'espoirs déçus ? Combien de besoins médicaux ne seront pas rencontrés ?Malgré les certitudes de chacun des camps qui depuis des années s'opposent au sujet de l'instauration d'un examen d'entrée - qui existe en Flandre depuis 20 ans - de nombreuses inconnues demeurent. Une récente enquête du journal Le Soir vient encore remettre en question le bien-fondé d'un mécanisme de limitation de l'offre médicale. Selon nos confrères, chiffres à l'appui, d'ici 20 ans, le nombre de généralistes francophones pourrait diminuer de moitié. En 2037, la Communauté française devrait donc se contenter de 5,09 généralistes pour 10.000 habitants, contre 9,9 en 2012. Un scénario-catastrophe auquel certains politiciens (CDH, Ecolo) veulent encore s'opposer (lire en pages 4 et 5).Hasard du calendrier, il y a quelques jours, les Cliniques du Sud Luxembourg (Arlon) se félicitaient de compter dans leurs rangs 70 % des médecins de moins de 50 ans... grâce à " une vision novatrice de la médecine au service d'une approche multidisciplinaire, plutôt qu'individualiste, qui a été appliquée par les chefs de service dès la fin des années 80. " Serait-on dans le secteur des soins de santé en manque de visions novatrices ?Ce vendredi matin, on ne peut qu'encourager les 4.500 jeunes qui ont consacré une bonne partie de leur été, voire plus, à préparer l'examen qui les évaluera durant un épreuve-marathon de près de 9 heures sur huit matières. Selon le ministre de l'Enseignement supérieur, 1 candidat sur 10 devrait réussir cet examen. On espère que ces jeunes démentiront cette prédiction pessimiste.