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Le cas du Softenon avait pourtant ébranlé les certitudes. Dans les années '50 à '70, ce médicament avait provoqué de graves malformations chez plus de 10.000 enfants. Mais aujourd'hui, combien de femmes prennent-elles encore des médicaments potentiellement dangereux pendant leur grossesse ? Pour le savoir, les Mutualités Libres ont analysé lesdonnées administratives des médicaments remboursés chez 63.736 femmes enceintes entre le début de l'année 2013 et la fin 2016. Reflux, mal au dos... beaucoup de femmes enceintes sont confrontées à différents soucis. L' étude révèle que dans 83 % des grossesses, les femmes ont pris au moins un médicament prescrit et remboursé. La moyenne s'élève à quatre médicaments différents. Ce n'est pas sans risque, car à l'heure actuelle, pour aucun médicament, il n'est possible d'affirmer avec certitude qu'il est inoffensif pour la mère et l'enfant. Il est néanmoins important de ne pas modifier ou arrêter un traitement prescrit pour certaines maladies sans concertation avec le médecin. Pour certains médicaments, il existe une preuve scientifique qu'ils présentent des risques pour le développement et la santé des bébés. L'étude révèle que dans 7 % des grossesses, les femmes enceintes ont pris des médicaments potentiellement dangereux pour le foetus ou qui pourraient provoquer des anomalies dans son développement. Dans 4,7 % des cas, il s'agit d'anti-inflammatoires non stéroïdiens comme le Diclofénac ou l'Ibuprofène, pris lors du troisième trimestre de grossesse, des médicaments absolument déconseillés à ce stade. Le nombre de femmes enceintes qui prennent des médicaments potentiellement dangereux varie selon plusieurs facteurs. L'âge tout d'abord : chez les femmes âgées de 25 à 30 ans, la consommation de ces médicaments concerne 6,7 % des grossesses. Ce pourcentage monte à 10,9 % chez les plus de 40 ans. Cette différence peut s'expliquer par le fait que le nombre de maladies chroniques augmente avec l'âge. On remarque le même phénomène chez les femmes qui bénéficient de l'intervention majorée. Dans ce groupe, on dénombre une prise de médicaments potentiellement dangereux dans 8,8 % des grossesses, contre 6,6 % chez les femmes qui ne bénéficient pas de l'intervention majorée.