Ce dimanche 28 novembre 2021, le centre de vaccination AGHHN-Bouge (Namur) organisait une journée spéciale de 3e dose de vaccination pour les professionnels d'aide et de soin de la 1ère ligne. Un événement qui a rencontré du succès puisque 1.000 places supplémentaires ont été prévues et ont trouvé preneur en trois jours à peine. " C'est la preuve que la première ligne était demandeuse ", se réjouit le Dr Frédéric Müller, directeur médical du centre de vaccination AGHHN-Bouge.
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L'antenne de vaccination est ouverte depuis près de dix mois. " Il s'agit du fruit d'une bonne collaboration entre la Clinique St-Luc De Bouge et la première ligne de la province de Namur ", explique le Dr Frédéric Müller, par ailleurs président de l'Association des généralistes de la Haute Hesbaye namuroise (AGHHN). " Nous avons la chance de ne pas être partis de rien, d'avoir une structure existante et de pouvoir compter sur le personnel de l'hôpital. C'est un des enseignements positifs de cette pandémie, il ne faut pas l'oublier. "L'initiative d'inviter la première ligne namuroise à se faire vacciner répond à une demande des professionnels de soin. " Nous avons organisé une journée pendant laquelle la première ligne pouvait venir de façon prioritaire. Il y avait une grosse demande de la médecine générale de se faire rapidement vacciner. " L'idée n'était toutefois pas d'offrir un passe-droit à la première ligne par rapport au reste de la population, d'ailleurs présente également dimanche." Cette proposition de vaccination un dimanche répond à l'intensité du travail fourni en semaine, où l'on a moins le temps de se déplacer pour se faire vacciner. "Le succès fut au rendez-vous puisque 100% des places ont trouvé preneur. " Nous avons ouvert 1.000 places supplémentaires aujourd'hui. Tout a été réservé en trois jours ", ajoute le Dr Müller. Cette troisième dose est une mesure de soutien aux professionnels de la santé, mais elle n'est pas la seule. Récemment les ministres de la Santé du pays ont décidé, par l'entremise de la CIM Santé, de définir une nouvelle stratégie de dépistage, privilégiant un seul test après un contact à haut risque pour les vaccinés (lire ici). Pour Frédéric Müller, cette mesure pourrait en principe réduire le nombre de personnes qui contactent les généralistes. " Mais sur le terrain, on sait que les patients vont quand même nous contacter. D'abord parce ces derniers ont besoin de conseil. Lors de mes consultations en médecine générale, neuf fois sur dix nous abordons le sujet du Covid. Il y a un besoin de la population d'avoir des informations de la part d'une personne de confiance, ce que nous représentons. Cela s'est remarqué lors de la campagne de vaccination. Beaucoup d'hésitants vaccinaux sont venus demander conseil. C'est très bien, mais c'est un travail supplémentaire. " " Ensuite, ces nouvelles mesures mettront du temps à être appliquées. Nous constatons que malgré les mesures prises jusqu'à présent, le flux de patients n'a pas diminué. La seule mesure qui a été efficace, ce sont les tests en pharmacie qui ont permis un dépistage de proximité et de partager le fardeau du dépistage. Mais maintenant, toutes les pharmacies sont saturées. Le dépistage revient donc de plus belle dans les cabinets des généralistes. "Le généraliste hesbignon estime que la gestion administrative du Covid pèse lourdement sur les généralistes, et qu'aucune mesure prise actuellement ne vient alléger ce fardeau. Une opinion partagée par beaucoup de confrères présents lors de cette journée de vaccination. " Cela nous prend beaucoup de temps, un temps que l'on ne peut plus consacrer à la gestion de nos patients chroniques et à la médecine générale. " Le Fédéral n'est pas le seul fautif, conclut le Dr Müller. " Il y a trop peu de collaboration avec l'Aviq. Il y a de temps en temps des mesures, mais il est difficile d'avoir un vrai travail d'équipe avec la Région, parce que les intervenants sont multiples, et que nous avons dû mal à nous faire entendre. "