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"Nous ne sommes pas mangés par le MR, nous allons garder notre programme", a directement expliqué Elisabeth Degryse. Elle souligne que les deux partis sont d'accord sur une série de sujets, parmi lesquels la prévention. "Nous sommes d'accord d'en faire un enjeu essentiel et de travailler à la refédéralisation de cette compétence." Une utopie, pour beaucoup (dont des membres MR et Les Engagés) pendant les débats électoraux. Mais l'élue Les Engagés y croit. "Ce qui est difficile dans la répartition des compétences autour de la prévention c'est que certains disent - c'est malheureux - que si l'on investit dans la prévention en Région wallonne, ce sera le Fédéral qui en profitera. C'est un exemple typique d'inefficience de notre État dont nous ne voulons plus. Remettre la prévention à l'échelon fédéral veut dire avoir des objectifs de prévention à l'échelle du pays." Elisabeth Degryse de citer trois exemples : l'obésité, le diabète et certains cancers. "On peut vraiment travailler sur la prévention de ces maladies en donnant des objectifs clairs au niveau fédéral. Il serait plus simple alors de travailler sur des politiques de prévention car les objectifs sont partagés. Et les économies, peu importe finalement le niveau de pouvoir à qui elles bénéficieront : c'est l'ensemble de l'État qui fera des économies en ayant, par exemple, une population au travail en meilleure santé."Thomas Gadisseux embraye et demande si une réduction de ministres de la Santé était donc au programme. "En matière de gouvernance, nous voulons un maximum de doubles casquettes entre la Région wallonne, la Région bruxellois et la Fédération Wallonie-Bruxelles. À Bruxelles, il faut simplifier les structures, trop complexes. Donc oui, dans la mesure du possible, il faut un nombre de ministres de la Santé réduit. Cela permettra plus d'efficience et de clarté."Le budget des soins de santé ne cesse d'augmenter. Le MR et la NV-A voudraient, pour résumer grossièrement, limiter cette augmentation et raboter la norme de croissance. "C'est tout l'inverse qui se trouve dans notre programme. La norme de croissance doit être de 3,5% (soit, peu ou prou, le double du financement que souhaitent mettre sur la table le MR et la NV-A, NdlR). La santé et la sécurité sociale ne sont pas des dépenses mais un investissement. Notre volonté est d'en faire la priorité. Si on investit en matière de santé et de prévention, demain on aura une population qui ira mieux. Et à terme ça coûtera moins cher".D'aucuns ont exprimé leurs craintes de voir arriver des coupes dans le budget de la santé, des sauts d'index et des blocages de salaire, comme à l'époque de la Suédoise, lorsque la N-VA, le MR, le CD&V et l'Open VLD étaient aux manettes du Gouvernement Michel I (2014-2018). C'était l'époque où Maggie De Block était ministre fédérale de la Santé. "Cela ne sert à rien d'être alarmiste. Les Engagés, c'est un parti du centre. Arrêtons de dire 'attention tout bascule à droite'. Cela donne un mauvais message à la population. Nous sommes un parti du centre, nous avons des mesures très équilibrées dans les matières socio-économiques, santé et bien-être au travail. Le respect de l'indexation des salaires est dans notre programme. On négocie avec un partenaire, on aura des lignes rouges : la santé et le bien-être de chacun en font partie. Laissez-nous négocier et vous verrez le programme, mais pas d'alarmisme", demande Elisabeth Degryse.L'ancienne vice-présidente de la MC a également été amenée à commenter les volontés, sur papier, de la NV-A et du MR de recentrer la mission des mutuelles sur le remboursement des soins et de réaliser des économies dans leur fonctionnement. "Je ne sais pas si les mutuelles seront dans le viseur, mais elles seront rencontrées dans le cadre des consultations avec la société civile", répond l'intéressée. "Je les laisserai défendre elles-mêmes leurs raisons d'être. Mais ces rencontres sont déjà un point positif.""Ensuite, il y a des fausses idées à déconstruire. Et peut-être des choses à améliorer, mais il m'est difficile, moi qui en viens, d'être juge et parti. L'important est d'avancer avec les mutuelles."