...

Les volontaires n'étaient pas très nombreux pour participer à l'atelier consacré au syndicalisme mais les participants voulaient manifestement en savoir plus, surtout comprendre à quoi servent concrètement les syndicats médicaux. " Quelles sont vos récentes victoires ? ", questionnait une jeune généraliste, reconnaissant ne pas trop connaître la différence entre l'Absym et le GBO. Un constat partagé par les intervenants : les médecins qui sortent des universités ou de leurs années d'assistanat ne reçoivent quasi aucune information sur la représentation des médecins dans le système des soins de santé et sur l'utilité des syndicats.Paul De Munck, président du GBO, et Luc Herry, vice-président de l'Absym, ont expliqué le rôle des syndicats sans prêcher pour leur propre chapelle. Ils se sont réjouis d'avoir, pour la première fois, l'occasion de présenter leurs actions lors d'une grande journée destinée aux jeunes médecins. Ils les ont encouragés à soutenir l'action syndicale en votant et cotisant.Le Dr John Pauluis (SSMG ) a permis aux participants de découvrir, au travers de cas cliniques et de statistiques, la problématique des perturbateurs endocriniens. En Europe, l'effet de ces produits sur la santé coûterait 157 milliards d'euros par an.Ce généraliste spécialiste de l'impact de l'environnement sur la santé a, entre autres, insisté sur le rôle du médecin généraliste qui doit sensibiliser ses patients aux dangers que représentent les perturbateurs endocriniens. Et de présenter des sources d'informations 1 et une application, à conseiller aux patients, qui permet de vérifier la composition des produits cosmétiques de consommation courante : INCI Beauty.Le docteur en sciences et gestion de l'environnement prépare 14 e-learning qui devraient permettre aux soignants d'améliorer leurs connaissances sur les perturbateurs endocriniens.Le dossier pharmaceutique partagé était au centre de l'atelier animé par Alain Chaspierre. Pour rappel, ce service gratuit permet au pharmacien d'officine de partager avec ses confrères " l'historique de médication ", la liste des médicaments délivrés à un patient au cours des douze derniers mois. Cette historique reprend les médicaments sous prescription mais le pharmacien peut également, sauf objection du patient, aussi enregistrer d'autres données, telles que les délivrances de médicaments sans ordonnance ou d'autres produits de santé.Selon Alain Chaspierre, le dossier pharmaceutique partagé, qui connecte près de 98% des pharmaciens en activité, est l'outil d'e-santé qui fonctionne le mieux. Avec un bémol, la connectivité pour échanger le schéma de médication entre les pharmaciens et les réseaux régionaux e-santé (RSW et Brusafe). L'APB compte créer son propre HUB pour pouvoir échanger avec les réseaux régionaux parce que les producteurs de logiciels médicaux veulent être payés pour pouvoir fournir cette fonctionnalité aux médecins.Le président de l'Association pharmaceutique belge a également attiré l'attention des jeunes généralistes sur les rôles que peuvent jouer les pharmaciens au niveau de la prévention, en repérant les signaux d'alerte chez certains patients et les problèmes de polymédication, et de l'adhésion thérapeutique.Les jeunes généralistes ont échangé avec Alain Chasepierre sur quelques cas concrets, dont la problématique de la délivrance par le pharmacien du générique qu'ils prescrivent. Pour l'ABP, une substitution encadrée, pourrait être une solution. Les pharmaciens y sont favorables. Selon Alain Chaspierre, les pharmaciens passent en moyenne six heures par semaine à trouver des solutions pour se fournir en médicaments qui ne sont pas ou plus disponibles.Que signifie la responsabilité sociale dans le travail du médecin ? Comment prendre en compte dans sa pratique médicale les défis de notre temps notamment en termes de mondialisation, de contraintes économiques, de préservation de l'environnement, de vieillissement de la population, de marginalisation de certains groupes de population, du développement technologique ? " La responsabilité sociale est un concept permettant de stimuler une réflexion et action en faveur d'une politique de santé plus cohérente, efficace et équitable. Cette responsabilité incombe bien sûr aux politiciens et gestionnaires de la santé, mais également aux universités, aux professionnels de la santé et aux communautés elles-mêmes " 2.Le Dr Ségolène de Rouffignac a invité les participants à cet atelier à s'interroger au travers d'un jeu canadien sur la responsabilité sociale et les déterminants qui conditionnent la santé des jeunes/adolescents et des personnes âgées. Un exercice qui invite les soignants à relativiser l'impact de la médecine sur la santé des patients. " Il vaut parfois mieux passer chez un patient pour réparer son radiateur que de lui prescrire un traitement. "