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"Ce modèle permettrait une négociation des médicaments plus juste et transparente avec l'industrie pharmaceutique", a réagit Solidaris par communiqué. "Nous nous réjouissons que les partis progressistes (sic) s'emparent de la question et, appelle l'ensemble des partis politiques ayant fait de la santé une priorité et partageant la nécessité de réguler les prix des médicaments, à soutenir les propositions de loi."La Sécurité sociale dépense annuellement plus de six milliards d'euros pour le remboursement des médicaments, soit 16% du budget total des soins de santé. C'est trop selon Solidaris. "Aujourd'hui, l'industrie pharmaceutique est libre de demander les prix qu'elle souhaite comme base de négociation pour la mise sur le marché en Belgique1. En effet, il n'existe aucun critère objectif (par ex : les coûts de la recherche ou de la production) pour déterminer le prix des médicaments. Ce cadre législatif bien trop favorable à l'industrie est en partie responsable de l'explosion des prix des médicaments en Belgique", estime la mutualité. " Des solutions existent afin de rendre le budget des soins de santé plus efficient", avançait Brieuc Wathelet, conseiller politique chez Solidaris, sur le plateau de QR le débat début septembre. "Récupérer les surprofits injustifiés de l'industrie pharmaceutiques et les réinjecter dans des politiques d'accès aux soins de santé est une solution de bon sens. Allons chercher l'argent là où il se trouve réellement !""La croissance des budgets pour les médicaments est boostée par les dépenses pour les médicaments délivrés à l'hôpital qui augmentent chaque année entre 10 et 20% depuis 2017", avance encore Solidaris, qui s'appuye sur l'édition 2024 du rapport Morse pour étayer ses dires. "En effet, ces médicaments sont particulièrement sujet à des prix de plus en plus élevés des traitements. Cette augmentation incontrôlée des prix devient insoutenable pour les budgets de la Sécurité sociale. Le budget 2024 pour le remboursement des médicaments affiche un dépassement budgétaire de 162 millions et les prévisions pour le budget 2025 prévoient une augmentation de 12%, soit 704 millions par rapport au budget 2024. Une telle croissance n'a jamais été attribuée au secteur pharmaceutique : les plus hautes croissances étaient aux alentours de 7.5%, soit entre 300 et 400 millions d'augmentations par an."Solidaris estime que le modèle du "fair price" peut contrer ce phénomène. Ce modèle fixe un prix équitable et transparent pour l'État et l'industrie pharmaceutique tout en récompensant l'innovation thérapeutique. Le "fair price" calcule le prix du médicament sur la base des coûts de recherche, de production et de vente tout en garantissant des marges raisonnables (minimum 8 %) à l'industrie. De plus, afin de stimuler la recherche vers les besoins non rencontrés, les médicaments innovants pourront bénéficier jusqu'à 48% de profits. Une étude réalisée par Solidaris, qui a fait du juste prix des médicaments un de ses chevaux de bataille, a démontré que l'utilisation de ce modèle permettrait de payer, chaque année, un milliard d'euros en moins à l'industrie pharmaceutique, soit près de 20% du budget actuel. Plutôt que d'alimenter les surprofits de l'industrie pharmaceutique, Solidaris plaide pour que cet argent serve à mieux rembourser les soins de santé des patients, qu'elle estime trop coûteux à ce jour."Le modèle du "fair price" offre l'opportunité de reprendre la main sur l'explosion des prix des médicaments. Solidaris restera vigilant durant le processus législatif pour tenter de faire aboutir ces propositions. La responsabilité est maintenant dans la main des partis politiques", conclut Jean-Pascal Labille, Secrétaire général de Solidaris1. Sur son site, pharma.be explique que la phase de la fixation du prix d'un médicament est un processus strictement réglementé par la loi pour les médicaments à usage humain. Plus d'informations sur https://pharma.be/fr/comment-le-prix-dun-medicament-est-il-determine