L'annonce du prochain départ (au plus tard en 2019) de Laurette Onkelinx (PS) - notamment ancienne ministre de la Santé publique et des Affaires sociales pendant près de 7 ans (2007-2014) -, de la politique a provoqué un vide dans le monde politique belge et bruxellois. La fin d'une ère de 30 ans dont 22 ans comme ministre qui a suscité de nombreuses réactions. Le jdM vous propose ci-dessous sa lettre de départ aux "camarades", à la fois poignante et émouvante.
"Mes chers camarades,
Quand j'étais jeune, je n'envisageais pas du tout de faire de la politique active. J'étais déjà de gauche, et comment ne pas l'être en vivant, à l'époque, en région liégeoise, à Ougrée exactement. Le bassin sidérurgique était en effervescence, Cockerill licenciait à tour de bras, les tensions communautaires s'aiguisaient.
Alors que la pauvreté frappait tant de familles, le slogan "plus un franc flamand pour l'acier wallon" florissait. Mon père, ouvrier d'usine, et syndicaliste, recevait les travailleurs désespérés à la maison et faisait en plus des permanences mutuelles. C'est vous dire que j'ai été confrontée très vite aux injustices, aux inégalités, au désespoir et à l'envie de me battre contre cela.
Mais j'avais choisi une autre voie. Pendant mes années d'université, j'ai travaillé dans le secteur associatif, dans l'aide aux plus démunis et dans le soutien contre les violences faites aux femmes. Puis, par curiosité notamment, alors que j'étais déjà avocate, je me suis inscrite à la section du PS d'Ougrée. Et j'ai adoré !! L'enthousiasme des militants, leur travail désintéressé pour construire un monde meilleur, leur solidarité, leur générosité m'ont convaincue.
C'est ce même émerveillement que j'ai retrouvé à Bruxelles et qui m'a décidée à devenir votre présidente. Avec vous, nous avons réussi les tests électoraux les plus difficiles et nous sommes devenus le premier parti de cette Région. Malgré les turbulences actuelles, je sais que nous allons reconquérir cette place. Grâce au travail de terrain que vous réalisez au quotidien, au succès des politiques régionales et à notre représentativité dans tous les quartiers multiculturels de Bruxelles. Grâce aux valeurs que nous défendons et l'obsession d'égalité qui nous mobilise.
Bien sur le comportement individuel de quelques-uns a entaché le parti tout entier. Ils ont été sanctionnés et nous en avons tiré de grandes leçons. Le travail de réformes éthiques et de gouvernance continue d'ailleurs. Mais nous allons reconquérir les coeurs et la confiance. Vous connaissez le parcours que j'ai suivi. Ces 30 années de fonction politique dont 22 comme ministre, vice première ministre ou présidente de gouvernement. Un travail d'équipe soutenu par les militants.
J'ai pris la décision de quitter cette vie politique active au plus tard à la fin de mon mandat de parlementaire. Cette décision couvait depuis longtemps, près d'un an en réalité. J'ai mis du temps à l'assumer. Il vient un moment dans la vie où on a envie de tourner la page, de se donner de nouveaux défis. Et puis la politique a besoin de nouveaux visages qui doivent incarner de nouveaux enthousiasmes, de nouveaux espoirs.
Mais comme je l'ai dit publiquement, décider de quitter la vie politique, ne signifie pas pour autant cesser d'être militant. C'est en tant que militante que j'ai été élue par vous pour diriger la Fédération bruxelloise du PS, et ce jusqu'en 2019. Mettre le PS bruxellois en ordre de marche pour les échéances de 2018 et 2019 sera le dernier combat de ma vie politique.
Vous me connaissez assez pour savoir que j'y mettrai tout mon enthousiasme et toute mon énergie. Au moment de terminer ce courriel, j'ai l'envie de vous rappeler ces paroles de la chanson "camarade" de Jean Ferrat. "C'est un joli nom Camarade/ C'est un joli nom tu sais/ Dans mon coeur battant la chamade/ Pour qu'il revive à jamais/ Se marient cerise et grenade/Aux cent fleurs du mois de mai/"
Très fraternellement, Laurette
"Mes chers camarades, Quand j'étais jeune, je n'envisageais pas du tout de faire de la politique active. J'étais déjà de gauche, et comment ne pas l'être en vivant, à l'époque, en région liégeoise, à Ougrée exactement. Le bassin sidérurgique était en effervescence, Cockerill licenciait à tour de bras, les tensions communautaires s'aiguisaient. Alors que la pauvreté frappait tant de familles, le slogan "plus un franc flamand pour l'acier wallon" florissait. Mon père, ouvrier d'usine, et syndicaliste, recevait les travailleurs désespérés à la maison et faisait en plus des permanences mutuelles. C'est vous dire que j'ai été confrontée très vite aux injustices, aux inégalités, au désespoir et à l'envie de me battre contre cela.Mais j'avais choisi une autre voie. Pendant mes années d'université, j'ai travaillé dans le secteur associatif, dans l'aide aux plus démunis et dans le soutien contre les violences faites aux femmes. Puis, par curiosité notamment, alors que j'étais déjà avocate, je me suis inscrite à la section du PS d'Ougrée. Et j'ai adoré !! L'enthousiasme des militants, leur travail désintéressé pour construire un monde meilleur, leur solidarité, leur générosité m'ont convaincue. C'est ce même émerveillement que j'ai retrouvé à Bruxelles et qui m'a décidée à devenir votre présidente. Avec vous, nous avons réussi les tests électoraux les plus difficiles et nous sommes devenus le premier parti de cette Région. Malgré les turbulences actuelles, je sais que nous allons reconquérir cette place. Grâce au travail de terrain que vous réalisez au quotidien, au succès des politiques régionales et à notre représentativité dans tous les quartiers multiculturels de Bruxelles. Grâce aux valeurs que nous défendons et l'obsession d'égalité qui nous mobilise. Bien sur le comportement individuel de quelques-uns a entaché le parti tout entier. Ils ont été sanctionnés et nous en avons tiré de grandes leçons. Le travail de réformes éthiques et de gouvernance continue d'ailleurs. Mais nous allons reconquérir les coeurs et la confiance. Vous connaissez le parcours que j'ai suivi. Ces 30 années de fonction politique dont 22 comme ministre, vice première ministre ou présidente de gouvernement. Un travail d'équipe soutenu par les militants. J'ai pris la décision de quitter cette vie politique active au plus tard à la fin de mon mandat de parlementaire. Cette décision couvait depuis longtemps, près d'un an en réalité. J'ai mis du temps à l'assumer. Il vient un moment dans la vie où on a envie de tourner la page, de se donner de nouveaux défis. Et puis la politique a besoin de nouveaux visages qui doivent incarner de nouveaux enthousiasmes, de nouveaux espoirs. Mais comme je l'ai dit publiquement, décider de quitter la vie politique, ne signifie pas pour autant cesser d'être militant. C'est en tant que militante que j'ai été élue par vous pour diriger la Fédération bruxelloise du PS, et ce jusqu'en 2019. Mettre le PS bruxellois en ordre de marche pour les échéances de 2018 et 2019 sera le dernier combat de ma vie politique. Vous me connaissez assez pour savoir que j'y mettrai tout mon enthousiasme et toute mon énergie. Au moment de terminer ce courriel, j'ai l'envie de vous rappeler ces paroles de la chanson "camarade" de Jean Ferrat. "C'est un joli nom Camarade/ C'est un joli nom tu sais/ Dans mon coeur battant la chamade/ Pour qu'il revive à jamais/ Se marient cerise et grenade/Aux cent fleurs du mois de mai/" Très fraternellement, Laurette