...

L'Université de Namur dispose d'un cursus universitaire en médecine que d'aucuns qualifient d' " incomplet ". Après trois années de bachelier, le carabin est obligé de se tourner vers une autre université pour accomplir son master et se spécialiser.C'est justement ce caractère " incomplet " qui a poussé le département de médecine à innover. En 2014, un stage de médecine générale en bac 3 est ainsi instauré. Dès la première année, c'est un succès, 229 étudiants sont envoyés trois semaines durant dans le cabinet de tuteurs, médecins généralistes. " Tuteurs et pas maîtres de stage car nous avons voulu d'emblée ouvrir au maximum les possibilités d'accueil et permettre à de jeunes confrères de recevoir ces étudiants de Bac 3. Tuteurs et pas maîtres de stage également parce que la formation des étudiants est encore très incomplète à ce stade. Il fallait leur enseigner beaucoup de chose sur le terrain. C'est un paris réussi ", se félicite le Dr Tanguy de Thier, généraliste cinacien président de la Commission médecine générale de l'UNamur depuis cinq ans.Cette belle vitrine pour la médecine générale, l'obligation pour chaque étudiant de suivre le quotidien du médecin généraliste, est une innovation inédite en Belgique. La mesure a depuis été reprise par d'autres universités: l'ULiège et désormais l'UCL.Charo Rodriguez, professeure à l'Université McGill au Québec, est en discussion depuis deux ans avec l'UNamur pour aider les instigateurs de ce stage, six médecins généralistes. L'instauration de ce stage et d'autres modules d'enseignement dès la 1ère bac permet, selon elle, non pas d'orienter le choix des étudiants vers la médecine générale mais de valoriser la spécialité au sein du monde académique, en particulier aux yeux des autres spécialités et d'insérer la médecine de famille comme socle de la formation médicale.À Namur, depuis 2014, 1.177 stagiaires ont découvert la médecine générale par ce biais.