La Belgique, qui a payé un lourd tribu avec plus de 7.700 morts du Covid-19, entame lundi sa première phase du plan de déconfinement, signe d'une évolution favorable de l'épidémie, même si le mot d'ordre "restez chez vous" et la plupart des règles de confinement restent de rigueur. Le principal changement est économique, avec l'autorisation de reprise de toutes les activités entre entreprises. Mais la plupart des commerces restent fermés, à l'exception de ceux qui avaient pu rester ouverts (alimentaires, etc.), qui ont pu ouvrir il y a quinze jours (bricolage, jardinerie) ou qui rouvrent ce lundi (merceries et magasins de tissu, pour favoriser le port du masque).
Encouragées par l'annonce dimanche de 174 décès en Italie en 24 heures, le nombre le plus faible depuis le début du confinement, les autorités vont aussi y entamer un allègement attendu par tous, pour faire repartir une économie mise à genoux par la maladie.
Cette ouverture reste très prudente: pas de commerces de détail, pas de bars ni de restaurants, télétravail encouragé, pas de réunion de famille même s'il sera possible d'aller voir ses proches vivant dans la même région, distanciation sociale maintenue y compris dans les transports, pas de rassemblement, pas de pique-nique au parc...
Comme en Belgique, les autorités restent toutefois inquiètes face au risque d'une deuxième vague, et elles ne sont pas les seules. Sauf bien sûr, si les prédictions du président américain se réalisent. "Nous pensons que nous aurons un vaccin d'ici la fin de cette année", a en effet affirmé dimanche Donald Trump lors d'une émission spéciale sur Fox News au sein du Lincoln Memorial, sur le National Mall de Washington. "Les médecins vont dire: vous ne devriez pas dire cela. Je dis ce que je pense", a-t-il ajouté.
Il existe une centaine de projets de vaccins anti-Covid-19 à travers le monde, dont une dizaine en phase d'essais cliniques, selon des données diffusées par la London School of Hygiene &Tropical Medicine.
En attendant ce vaccin, la plupart de ces dirigeants préparent le grand déconfinement de leurs populations, attendu à partir du 11 mai dans plusieurs pays européens.
La France, très touchée par l'épidémie (24.895 morts), prévoit de débuter son déconfinement à cette date, mais prudemment et à un rythme différent selon les régions. De nombreuses interrogations demeurent sur la réouverture des écoles.
La levée des restrictions est en revanche déjà bien enclenchée en Allemagne, où les écoles rouvrent progressivement dans certains Länder lundi; en Autriche, où les artères commerçantes de Vienne ont retrouvé samedi leur animation avec la réouverture des magasins, ainsi que dans les pays scandinaves.
Autre signe de normalisation, le ministre allemand de l'Intérieur et des Sports s'est dit favorable dimanche à une reprise du championnat de football. Ce qui ferait de l'Allemagne le premier grand championnat européen à franchir ce pas.
En Europe de l'Est, les terrasses des cafés et des restaurants rouvriront à partir de lundi en Slovénie et en Hongrie, excepté dans la capitale Budapest. En Pologne, des hôtels, des centres commerciaux, des bibliothèques et certains musées ouvriront également.
En Grande-Bretagne, le Premier ministre Boris Johnson a promis un plan de déconfinement la semaine prochaine. Là aussi, le chiffre des décès diminue (315 en 24h) mais les chiffres officiels marquent souvent une baisse le week-end, due aux retards dans les enregistrements, suivie d'une recrudescence.
La pandémie a fait au moins 245.576 morts dans le monde depuis son apparition en décembre en Chine, dont plus de 85% en Europe et aux États-Unis, selon un dernier bilan établi par l'AFP sur la base de chiffres officiels admis comme largement sous-évalués.
La Belgique est entrée dans sa première phase de déconfinement
La première phase du plan belge de déconfinement est entrée en vigueur ce lundi, signe d'une évolution favorable de l'épidémie de Covid-19, même si le mot d'ordre "restez chez vous" et la plupart des règles de confinement restent de rigueur.
Le principal changement est économique, avec l'autorisation de reprise de toutes les activités dites "B2B", c'est-à-dire entre entreprises.
Mais la plupart des commerces restent fermés, à l'exception de ceux qui avaient pu rester ouverts (alimentaires, etc.), qui ont pu ouvrir il y a quinze jours (bricolage, jardinerie) ou qui rouvrent ce lundi (merceries et magasins de tissu, pour favoriser le port du masque).
Les écoles aussi restent fermées, mais les milieux d'accueil de la petite enfance recommenceront à accueillir progressivement tous les enfants, en tenant de compte des capacités organisationnelles et mesures de sécurité.
Les secteurs culturels, événementiels, récréatifs ainsi que l'Horeca doivent garder portes closes.
Le télétravail reste la norme et s'il n'est pas possible, un guide "Travailler en sécurité" élaboré avec les partenaires sociaux détaille la manière de pallier l'impossibilité de respecter les distances de sécurité, par exemple par le port du masque.
Les transports publics doivent reprendre progressivement leur rythme de croisière. Le port d'un masque buccal - ou même une écharpe ou un bandana - y est obligatoire pour tous à partir de 12 ans et les heures de pointe sont déconseillées. Le moyen de transport privé reste recommandé.
L'activité physique et sportive en extérieur est permise avec non plus une mais deux personnes au maximum (toujours les mêmes), en dehors de celles qui vivent sous le même toit, et toujours en respectant distances et mesures de sécurité. Pour ces activités, un déplacement en voiture est autorisé, mais de manière limitée. Il ne peut s'agir d'une excursion.
L'accès classique aux soins de santé reprendra également de manière graduelle afin de permettre à tout un chacun de se faire soigner normalement. La plupart des soins non urgents ont été reportés pour permettre aux hôpitaux de se concentrer sur le coronavirus et éviter la contamination d'autres patients mais bon nombre de personnes, par exemple des malades chroniques, doivent être à nouveau pris en charge normalement.
Un autre instrument du déconfinement est le traçage des malades et des personnes qu'ils ont fréquentées. Un système reposant sur des call centers se met en place. Les Régions entament ce 4 mai une phase de test avant un lancement en rythme de croisière le 11 mai, quand la phase 1B devrait commencer avec la réouverture des commerces.