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Maggie De Block n'en démord pas : les modifications apportées à la loi sur les professions de soins de santé mentale, en réservant la psychothérapie en tant que traitement spécialisé, aux psychologues cliniciens, aux orthopédagogues cliniciens et aux médecins, apporte la sécurité et la qualité au patient. "Concrètement, en cas de problèmes, non seulement la justice mais aussi l'inspection de santé pourra intervenir et qu'un service de garde doit être organisé pour les patients en crise. Chaque praticien de la psychothérapie est également soumis à la loi relative aux droits du patient. Cela signifie, entre autres, que le patient peut vérifier si le praticien est assuré et autorisé à exercer sa profession. Le patient a le droit de disposer d'un dossier de patient bien conservé, a le libre choix du praticien et a droit à la protection de la vie privée." Un praticien qui effectue la psychothérapie sera désormais appelé "psychologue spécialisé en psychothérapie". Approche EBMPour les personnes qui exercent actuellement la psychothérapie ou qui suivent une formation à cet effet mais qui ne sont pas psychologues cliniciens, orthopédagogues cliniciens ou médecins, "des mesures transitoires sont prévues. La grande majorité des personnes qui exercent actuellement la psychothérapie pourront continuer à travailler", assure la ministre. Maggie De Block défend également l'approche EBM de la nouvelle loi car celle-ci suit l'avis scientifique ad hoc du Conseil supérieur de la Santé. Tous ces arguments n'ont pas convaincu le groupe PS de la Chambre. Il estime que la mise à l'écart des psychothérapeutes est "incompréhensible". Laurette Onkelinx affirme que "les patients seront les grands perdants de cette réforme : la future loi de Madame De Block ne permettra pas d'éviter les pratiques nuisibles ou douteuses de certains psychothérapeutes. Elle privera seulement les patients d'une offre de soins suffisante, diversifiée et clairement encadrée, dispensée par des professionnels formés et compétents... ce que proposait justement la loi de 2014." Pour le PS, la loi De Block met à terre dix ans de concertation avec le secteur de la santé mentale sans apporter de vraie solution pour le patient. Le GBO, prenant acte de la controverse violente, va encore plus loin. Il demande à la ministre de surseoir à la loi. En effet, "les MG ont besoin, pour certains de leurs patients, des psychothérapeutes auxquels ils font d'ailleurs déjà largement appel en faisant profiter leurs patients d'un large éventail d'approches adaptées à leurs besoins ou types de problèmes. Une large concertation des secteurs avait abouti en 2014 à un consensus sur la question y compris au niveau politique."