Le gouvernement démissionnaire n'est à nouveau pas arrivé à se mettre d'accord sur le budget de l'assurance maladie-invalidité, a-t-on appris vendredi à l'issue d'une réunion du cabinet restreint. Luc Herry, président de l'Absym-Wallonie et Lawrence Cuvelier, président du GBO, commentent cette non-décision qui ne les affole pas plus que cela.
Le Premier ministre Alexander De Croo demandera au comité de gestion de l'Inami de préparer les mesures nécessaires pour assurer la continuité du service à partir du 1er janvier 2025 afin que la loi soit respectée sur la norme de croissance du budget, l'indexation et l'application de l'index au plafond du ticket modérateur. Il demandera également des mesures conservatoires afin que la norme soit respectée, y compris les économies prévues pour éviter le dérapage du budget.
Le Dr Luc Herry, président de l'Absym Wallonie, est serein. "Le budget a été accepté au niveau du Conseil général de l'Inami et donc, finalement, le budget sera tel qu'en 2024 plus la norme de croissance prévue par la loi. Cette loi a prévu les 2,5 % de norme de croissance. L'indexation des honoraires est prévue par le Conseil général de l'Inami : 3,22 % au lieu de 3,34 %, car il y avait un petit rattrapage à faire."
Selon le Dr Herry, le Kern aurait simplement pu dire : "On était d'accord sur ce budget." Mais "Le Kern ne veut pas prendre de décision pour ne pas mettre en difficulté le prochain gouvernement."
Avoir des libéraux ne voulant pas d'un budget, et Frank Vandenbroucke voulant un budget en bonne et due forme. N'est-ce pas un problème ? "Les libéraux ne voulaient probablement pas s'engager sur un budget 2025. Ils ont des idées pour rectifier un peu le budget des soins de santé. Celui-ci est très important selon leurs dires, mais moins que pour la France, puisque la France consacre huit fois plus que nous alors qu'ils sont seulement six fois plus nombreux."
Peut mieux faire
"Mais il y a moyen de faire mieux. Et on a des idées. On les met en place dans diverses directions pour avoir des budgets de "meilleure qualité" pour les années 2024 et suivantes. On va mettre tout cela en musique et on présentera ces propositions au prochain gouvernement lorsqu'il sera en place."
Pour le Dr Herry, il est inutile de les présenter à un gouvernement en affaires courantes.
Dès lors, cette non-décision du Kern, ce n'est pas un problème réel ? "Non. Il va y avoir un quart provisionnel. C'était prévu comme ça depuis plusieurs jours. Les honoraires progresseront de 2,22 % dès le 1er janvier. Les téléconsultations persistent, car il faut une décision gouvernementale pour les supprimer."
Un désengagement individuel n'est plus possible après le 15 décembre, quels moyens de pression restent-ils ? "On a dépassé le 15 décembre effectivement. Mais il y a encore de petites possibilités de déconventionnement après ce délai, au niveau des pseudo-codes autour desquels tout n'est pas clair. Tout cela devait se mettre en route au 1er janvier 2025. Et ce ne sera pas le cas. Il y a une rupture d'accord potentielle... Enfin, il y a l'accord de 2022-2023. Il était prévu une revalorisation des consultations des spécialistes et des généralistes. On devait passer au niveau des MG de 27 à 30 euros pour fin 2024. On est à plus de 31 euros, certes, mais avec l'indexation. Sans l'indexation, on serait aux alentours de 28 euros et des virgules. Il manque donc 1,8 euro pour cette valorisation. Ce qui fait quand même 2 euros sur 60 millions, ça fait 120 millions d'euros. Il y a environ 44 millions de consultations de généralistes et environ 30 millions de consultations de spécialistes. Cet accord n'est pas entériné et devait l'être pour fin 2024..."
Plafond du ticket modérateur
Selon le Dr Herry, l'objectif n'est pas de secouer le cocotier avant de connaître le nouveau gouvernement. "Voyons ce qui lui reste à faire pour les quatre ans et demi qui restent."
Lawrence Cuvelier, président du GBO, n'a pas non plus d'inquiétudes : "On reste sur la non-décision. On va augmenter le ticket modérateur (le plafond est indexé selon les informations dont je dispose). Nous étions favorables à cela. Cela permet de ne pas faire trop d'économies sur d'autres postes. Ce TM représente environ 60 millions. C'est une économie pour les soins de santé. Ça permet de différer un peu les mesures de modération des dépenses. Donc, ce ne serait pas une trop mauvaise nouvelle. On ne reviendra pas en arrière. Je vois mal le nouveau gouvernement dire : "On va rediminuer vos tarifs." En gros, c'est plutôt une bonne nouvelle. Notre action de vouloir dénoncer l'accord a porté ses fruits, me semble-t-il. Avec la pression que d'autres ont mise sur le déconventionnement, on s'en sort bien."
Avec Belga
Le Premier ministre Alexander De Croo demandera au comité de gestion de l'Inami de préparer les mesures nécessaires pour assurer la continuité du service à partir du 1er janvier 2025 afin que la loi soit respectée sur la norme de croissance du budget, l'indexation et l'application de l'index au plafond du ticket modérateur. Il demandera également des mesures conservatoires afin que la norme soit respectée, y compris les économies prévues pour éviter le dérapage du budget.Le Dr Luc Herry, président de l'Absym Wallonie, est serein. "Le budget a été accepté au niveau du Conseil général de l'Inami et donc, finalement, le budget sera tel qu'en 2024 plus la norme de croissance prévue par la loi. Cette loi a prévu les 2,5 % de norme de croissance. L'indexation des honoraires est prévue par le Conseil général de l'Inami : 3,22 % au lieu de 3,34 %, car il y avait un petit rattrapage à faire."Selon le Dr Herry, le Kern aurait simplement pu dire : "On était d'accord sur ce budget." Mais "Le Kern ne veut pas prendre de décision pour ne pas mettre en difficulté le prochain gouvernement."Avoir des libéraux ne voulant pas d'un budget, et Frank Vandenbroucke voulant un budget en bonne et due forme. N'est-ce pas un problème ? "Les libéraux ne voulaient probablement pas s'engager sur un budget 2025. Ils ont des idées pour rectifier un peu le budget des soins de santé. Celui-ci est très important selon leurs dires, mais moins que pour la France, puisque la France consacre huit fois plus que nous alors qu'ils sont seulement six fois plus nombreux.""Mais il y a moyen de faire mieux. Et on a des idées. On les met en place dans diverses directions pour avoir des budgets de "meilleure qualité" pour les années 2024 et suivantes. On va mettre tout cela en musique et on présentera ces propositions au prochain gouvernement lorsqu'il sera en place."Pour le Dr Herry, il est inutile de les présenter à un gouvernement en affaires courantes. Dès lors, cette non-décision du Kern, ce n'est pas un problème réel ? "Non. Il va y avoir un quart provisionnel. C'était prévu comme ça depuis plusieurs jours. Les honoraires progresseront de 2,22 % dès le 1er janvier. Les téléconsultations persistent, car il faut une décision gouvernementale pour les supprimer."Un désengagement individuel n'est plus possible après le 15 décembre, quels moyens de pression restent-ils ? "On a dépassé le 15 décembre effectivement. Mais il y a encore de petites possibilités de déconventionnement après ce délai, au niveau des pseudo-codes autour desquels tout n'est pas clair. Tout cela devait se mettre en route au 1er janvier 2025. Et ce ne sera pas le cas. Il y a une rupture d'accord potentielle... Enfin, il y a l'accord de 2022-2023. Il était prévu une revalorisation des consultations des spécialistes et des généralistes. On devait passer au niveau des MG de 27 à 30 euros pour fin 2024. On est à plus de 31 euros, certes, mais avec l'indexation. Sans l'indexation, on serait aux alentours de 28 euros et des virgules. Il manque donc 1,8 euro pour cette valorisation. Ce qui fait quand même 2 euros sur 60 millions, ça fait 120 millions d'euros. Il y a environ 44 millions de consultations de généralistes et environ 30 millions de consultations de spécialistes. Cet accord n'est pas entériné et devait l'être pour fin 2024..."Selon le Dr Herry, l'objectif n'est pas de secouer le cocotier avant de connaître le nouveau gouvernement. "Voyons ce qui lui reste à faire pour les quatre ans et demi qui restent."Lawrence Cuvelier, président du GBO, n'a pas non plus d'inquiétudes : "On reste sur la non-décision. On va augmenter le ticket modérateur (le plafond est indexé selon les informations dont je dispose). Nous étions favorables à cela. Cela permet de ne pas faire trop d'économies sur d'autres postes. Ce TM représente environ 60 millions. C'est une économie pour les soins de santé. Ça permet de différer un peu les mesures de modération des dépenses. Donc, ce ne serait pas une trop mauvaise nouvelle. On ne reviendra pas en arrière. Je vois mal le nouveau gouvernement dire : "On va rediminuer vos tarifs." En gros, c'est plutôt une bonne nouvelle. Notre action de vouloir dénoncer l'accord a porté ses fruits, me semble-t-il. Avec la pression que d'autres ont mise sur le déconventionnement, on s'en sort bien."Avec Belga