Fusionner SPF Santé publique et Inami, rationaliser les commissions et comités de l'Inami, calculer la norme de croissance sur base d'indices objectifs, installer les postes de garde tout près des urgences, plans de stage en fonction des communes en pénurie de MG, échelonnement soft, médecin référent en matière de certificat d'incapacité de travail, suppression (?) des mutuelles, faire de l'IA une opportunité pour les médecins... Voilà quelques propositions révolutionnaires du conseiller santé de Georges-Louis Bouchez, le Dr Yannis Bakhouche (MR), qui dénonce au passage le " cavalier seul " de Frank Vandenbroucke.
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" Une récente séance de réflexion en soins de santé au siège du Mouvement réformateur a permis d'y voir plus clair ", pointe le Dr Bakhouche. " On a essayé de discuter avec des directeurs de mutuelles, d'hôpitaux et des industriels, des experts comme Philippe Devos (entre-temps directeur général d'Unessa, NdlR) pour avoir une vue d'ensemble de la réforme du financement des hôpitaux, de la nomenclature, face à une certaine verticalité de décisions. On a discuté de la pertinence de l'existence même des mutualités. Georges-Louis Bouchez a un avis assez tranché sur la question. On a discuté de la réforme du remboursement des médicaments. Des lourdeurs administratives pèsent sur les producteurs de médicaments qui se plaignent du manque d'experts à propos des nouveaux médicaments, du manque de vision sur l'innovation. Ce qui retarde énormément le remboursement des médicaments innovants. Ceci met en péril le système de santé. "" Notre souci principal, c'est la gestion hospitalière. On a une population de près de 12 millions d'habitants avec une offre de soins assez excédentaire : trop d'hôpitaux, trop de lieux décisionnels,... L'idée est de rédiger plusieurs axes programmatiques d'amélioration du système des soins de santé pour aller vers plus d'efficience. Comment faire pour simplifier et améliorer notre système ? À ce jour, une certaine cacophonie règne, c'est évident. "Le MR travaille sur quatre axes : 1. Garantir la qualité et l'accessibilité des soins pour le plus grand nombre. 2. Améliorer la santé des patients. 3. Améliorer la performance des prestataires de soins de santé. 4. Faire de la Belgique une terre d'innovation médicale.Sur le premier point, il faut tendre vers une meilleure efficience dans l'organisation du paysage des soins de santé. Le MR propose pour ce faire de réformer la gouvernance des soins de santé. " Notre position est assez tranchée : en santé publique, on veut refédéraliser certaines compétences notamment au niveau de la prévention. Un statu quo règne actuellement. La politique de prévention est très segmentée. On a des différences en matière de dépistage. En matière de cancer du côlon, on est en-dessous de la moyenne de l'Europe ; le dépistage du HPV est beaucoup moins efficace en région francophone, faute d'une politique belge de santé publique. "Le MR s'inquiète également de la soutenabilité du système. " À ce jour, au niveau du budget, on constate d'année en année une augmentation, en réalité de dix milliards en huit ans, sans justification. On souhaite donc calibrer ce budget en fonction du PIB et d'indices de santé objectifs. Personne n'ose placer un cadre qui circonscrit la croissance des dépenses. La norme de croissance est fixée 'comme ça'. On augmente le budget d'1,2/2 milliards annuellement sans justification claire. Certes, la population vieillit. Mais certaines balises (comme les dépenses ramenées au PIB) sont nécessaires. "La lutte contre la surconsommation fait partie des chevaux de bataille du MR. Les libéraux proposent notamment de restructurer les services des urgences. " Selon le KCE, ceux-ci accueillent en moyenne six patients nocturnes et 50 patients la journée. " Or certains services d'urgence se font concurrence sur un territoire restreint, à Mons notamment.Concernant les réseaux hospitaliers, " Frank Vandenbroucke butte sur le fait que les réseaux sont ultra-politisés. Il faut donc contraindre les réseaux hospitaliers à rationaliser les centres de référence par exemple en termes de pathologie, en termes d'économies. Ils pourraient acheter des médicaments en commun. En dépit des réseaux, on constate que subsistent des concurrences entre hôpitaux. Il faut donc faire un état des lieux des réseaux. "