L'EBM ou Evidence Based Médecine est un concept qui m'est apparu pour la première fois alors que j'étais sur les bancs de l'université. Cette matière était présentée à l'époque par son porte-parole, le Pr Chevalier. Alors que je tentais de percevoir l'intérêt et les perspectives de cette matière au travers des méandres de ces concepts bien souvent fastidieux, ces dernières me sont apparues plus utiles quand j'ai commencé mes stages en médecine générale. Je me suis rapidement rendu compte que ce que mes professeurs m'avaient enseigné n'était pas immuable et surtout que ces connaissances devaient être questionnées et mises en perspective dans le cadre d'une pratique de terrain.
En effet, alors que j'étais jeune médecin, fraîchement diplômée, je me suis rapidement questionnée sur ma pratique ainsi que sur celle de mes maîtres de stage. Ils n'avaient pas toujours les mêmes connaissances que les miennes ni même parfois que celles de leurs collègues, entraînant ainsi des prises en charge différentes au sein d'une même patientèle.
Comment faire la distinction entre ce qui nous a été enseigné sur nos bancs d'université, matières sur lesquelles on a été interrogé et qui sont censées être la " base de nos connaissances " et le savoir acquis au cours des années d'expérience par nos pairs ? Où se trouve la vérité ? Qui a raison ? Il n'est pas instinctif d'imaginer que les connaissances acquises durant nos années d'étude soient fausses ou le deviennent. Que faire avec ces connaissances et informations parfois divergentes ?
La médecine, pas une science exacte
C'est là que l'EBM a pris tout son sens et que j'ai pris conscience que la médecine n'est pas une science exacte et surtout qu'elle évolue en permanence, raison pour laquelle il faut confronter et remettre régulièrement en question ses acquis. Le pire étant l'ignorance par paresse. Et pourtant, Il est parfois plus facile de se laisser bercer par ces certitudes, de ne pas confronter ses idées ou ses connaissances et ce, d'autant plus que l'accessibilité au savoir est parfois bien ardue. Comment s'y retrouver avec ces masses d'informations et surtout où aller les chercher ? Comment être critique et ne pas se laisser gruger par certains tableaux, chiffres, graphiques...
Cette recherche de la véritable information reste malheureusement bien ardue car elle demande du temps dont nous manquons bien souvent et pourtant elle est capitale.
Dans son numéro du mois de mars, La Revue Médicale Suisse (RMS) décrivait un phénomène en croissance avec la pandémie que nous connaissons actuellement : l'infodémie.
Avec la multiplication des réseaux sociaux, il est devenu très difficile pour nos patients de s'y retrouver et de pouvoir extraire une information pertinente.
Avant la pandémie, l'information était générée le plus souvent par des experts (NDLR :sur cette photo, le porte-parole interfédéral Covid-19, Emmanuel André, le virologue Benoit Muylkens et Naji Habra, recteur de l'UNamur). La circulation de l'information médicale était sous leur contrôle. Avec la multiplication des réseaux sociaux et l'avalanche des informations disponibles, il est devenu très difficile pour nos patients de s'y retrouver et de pouvoir extraire une information pertinente. Toutes les sources sont mises sur le même pied. La RMS mettait en lumière le danger des réseaux sociaux qui amplifient des évènements isolés, en déduisent un lien de cause à effet et génèrent ainsi des rumeurs responsables en partie de la désinformation des patients. Ainsi, la rumeur expliquant que consommer de l'alcool à haute concentration tuerait le virus a entraîné 700 décès en Iran.
Rester critique
Bien qu'il soit essentiel de faciliter l'accès à l'information sanitaire, il est également indispensable que la population soit mieux formée afin de pouvoir davantage discuter d'une réalité basée sur des preuves et non pas sur des perceptions.
En espérant qu'un jour les pouvoirs publics décident de former dès le début de la scolarité les élèves, il est important que nous restions critiques et facilitions l'accès à une information médicale claire et simplifiée que ce soit dans le cadre de la pandémie actuelle ou dans le partage d'aide à la décision.
En effet, alors que j'étais jeune médecin, fraîchement diplômée, je me suis rapidement questionnée sur ma pratique ainsi que sur celle de mes maîtres de stage. Ils n'avaient pas toujours les mêmes connaissances que les miennes ni même parfois que celles de leurs collègues, entraînant ainsi des prises en charge différentes au sein d'une même patientèle.Comment faire la distinction entre ce qui nous a été enseigné sur nos bancs d'université, matières sur lesquelles on a été interrogé et qui sont censées être la " base de nos connaissances " et le savoir acquis au cours des années d'expérience par nos pairs ? Où se trouve la vérité ? Qui a raison ? Il n'est pas instinctif d'imaginer que les connaissances acquises durant nos années d'étude soient fausses ou le deviennent. Que faire avec ces connaissances et informations parfois divergentes ?C'est là que l'EBM a pris tout son sens et que j'ai pris conscience que la médecine n'est pas une science exacte et surtout qu'elle évolue en permanence, raison pour laquelle il faut confronter et remettre régulièrement en question ses acquis. Le pire étant l'ignorance par paresse. Et pourtant, Il est parfois plus facile de se laisser bercer par ces certitudes, de ne pas confronter ses idées ou ses connaissances et ce, d'autant plus que l'accessibilité au savoir est parfois bien ardue. Comment s'y retrouver avec ces masses d'informations et surtout où aller les chercher ? Comment être critique et ne pas se laisser gruger par certains tableaux, chiffres, graphiques...Cette recherche de la véritable information reste malheureusement bien ardue car elle demande du temps dont nous manquons bien souvent et pourtant elle est capitale.Dans son numéro du mois de mars, La Revue Médicale Suisse (RMS) décrivait un phénomène en croissance avec la pandémie que nous connaissons actuellement : l'infodémie.Avant la pandémie, l'information était générée le plus souvent par des experts (NDLR :sur cette photo, le porte-parole interfédéral Covid-19, Emmanuel André, le virologue Benoit Muylkens et Naji Habra, recteur de l'UNamur). La circulation de l'information médicale était sous leur contrôle. Avec la multiplication des réseaux sociaux et l'avalanche des informations disponibles, il est devenu très difficile pour nos patients de s'y retrouver et de pouvoir extraire une information pertinente. Toutes les sources sont mises sur le même pied. La RMS mettait en lumière le danger des réseaux sociaux qui amplifient des évènements isolés, en déduisent un lien de cause à effet et génèrent ainsi des rumeurs responsables en partie de la désinformation des patients. Ainsi, la rumeur expliquant que consommer de l'alcool à haute concentration tuerait le virus a entraîné 700 décès en Iran.Bien qu'il soit essentiel de faciliter l'accès à l'information sanitaire, il est également indispensable que la population soit mieux formée afin de pouvoir davantage discuter d'une réalité basée sur des preuves et non pas sur des perceptions.En espérant qu'un jour les pouvoirs publics décident de former dès le début de la scolarité les élèves, il est important que nous restions critiques et facilitions l'accès à une information médicale claire et simplifiée que ce soit dans le cadre de la pandémie actuelle ou dans le partage d'aide à la décision.