On le sait, l'utilisation de longue durée de benzos et Z-drugs atteint des niveaux alarmants en Belgique. "L'utilisation peut, entre autres, conduire à des troubles du système nerveux (somnolence, amnésie antérograde, etc.), des troubles psychiatriques (comportement anormal, hallucinations, somnambulisme, etc.) et un risque accru de chute chez les personnes âgées", rappelle l'Afmps. Une étude de l'Agence révélait, en 2020, qu'une majorité des patients sous benzos en faisaient un mésusage et souhaitaient arrêter.

Pour inverser cette tendance, l'Inami et le ministre de la Santé publique ont débloqué un budget pour un programme de sevrage: un programme multidisciplinaire entre le patient (ambulatoire), le médecin prescripteur et le pharmacien, pour un arrêt progressif en 50 à 360 jours, ou une stabilisation jusqu'à la dose la plus faible possible. Le médecin prescrit les préparations magistrales selon différents schémas de sevrage (par exemple, en cinq paliers avec une réduction de 20% des doses, un palier dure 30 jours) et pour une durée maximum d'un an. Il est possible de prolonger un palier en fonction des besoins du patient ou de suspendre le programme, en cas d'hospitalisation par exemple).

Le projet s'avère être un succès : depuis le début du projet, plus de 2.000 pharmaciens belges suivent déjà plus de 5.500 patients. "Il ressort également des chiffres de l'Association pharmaceutique belge (APB) que, chaque semaine, 105 nouveaux programmes de sevrage sont initiés dans les pharmacies", explique l'Afmps. Un nombre plus ou moins stable.

Petit rappel quant au fonctionnement de ce projet

Les patients qui souhaitent participer doivent répondre aux conditions suivantes :

-Etre âgé d'au moins 18 ans;

-Avoir donné le consentement informé pour partager ses données de santé (via eHealth);

-Suivre le programme en milieu ambulatoire (hors maisons de repos et maisons de soins ou autres établissements de soins) et ce, dans la même pharmacie (au choix du patient) durant toute la durée du programme;

-Utilisation chronique (3 mois) d'une seule benzodiazépine ou apparenté (Z-drug), dont la dose est prise une fois par jour et ne dépasse pas (Defined Daily Dose, dose quotidienne définie);

-Le patient n'a droit qu'au remboursement d'un seul programme de sevrage par an (le sevrage n'est pas entièrement gratuit pour le patient, il doit payer les consultations médicales et le conditionnement de la spécialité utilisée pour faire la préparation magistrale).

Plus d'infos :Folia Pharmacotherapeutica de février 2023

Le CBIP propose un e-learning sur le sevrage aux benzodiazépines pour les médecins et les pharmaciens.

C.V.

On le sait, l'utilisation de longue durée de benzos et Z-drugs atteint des niveaux alarmants en Belgique. "L'utilisation peut, entre autres, conduire à des troubles du système nerveux (somnolence, amnésie antérograde, etc.), des troubles psychiatriques (comportement anormal, hallucinations, somnambulisme, etc.) et un risque accru de chute chez les personnes âgées", rappelle l'Afmps. Une étude de l'Agence révélait, en 2020, qu'une majorité des patients sous benzos en faisaient un mésusage et souhaitaient arrêter.Pour inverser cette tendance, l'Inami et le ministre de la Santé publique ont débloqué un budget pour un programme de sevrage: un programme multidisciplinaire entre le patient (ambulatoire), le médecin prescripteur et le pharmacien, pour un arrêt progressif en 50 à 360 jours, ou une stabilisation jusqu'à la dose la plus faible possible. Le médecin prescrit les préparations magistrales selon différents schémas de sevrage (par exemple, en cinq paliers avec une réduction de 20% des doses, un palier dure 30 jours) et pour une durée maximum d'un an. Il est possible de prolonger un palier en fonction des besoins du patient ou de suspendre le programme, en cas d'hospitalisation par exemple).Le projet s'avère être un succès : depuis le début du projet, plus de 2.000 pharmaciens belges suivent déjà plus de 5.500 patients. "Il ressort également des chiffres de l'Association pharmaceutique belge (APB) que, chaque semaine, 105 nouveaux programmes de sevrage sont initiés dans les pharmacies", explique l'Afmps. Un nombre plus ou moins stable.Les patients qui souhaitent participer doivent répondre aux conditions suivantes :-Etre âgé d'au moins 18 ans;-Avoir donné le consentement informé pour partager ses données de santé (via eHealth);-Suivre le programme en milieu ambulatoire (hors maisons de repos et maisons de soins ou autres établissements de soins) et ce, dans la même pharmacie (au choix du patient) durant toute la durée du programme;-Utilisation chronique (3 mois) d'une seule benzodiazépine ou apparenté (Z-drug), dont la dose est prise une fois par jour et ne dépasse pas (Defined Daily Dose, dose quotidienne définie);-Le patient n'a droit qu'au remboursement d'un seul programme de sevrage par an (le sevrage n'est pas entièrement gratuit pour le patient, il doit payer les consultations médicales et le conditionnement de la spécialité utilisée pour faire la préparation magistrale).Plus d'infos :Folia Pharmacotherapeutica de février 2023Le CBIP propose un e-learning sur le sevrage aux benzodiazépines pour les médecins et les pharmaciens.C.V.