La semaine dernière, l'Office national des statistiques a publié ses données sur les décès liés à l'alcool. Le fait qu'ils aient des chiffres disponibles si rapidement est enviable. Les décès liés à l'alcool ont presque doublé en vingt ans.

Mais la comparaison entre 2020 et 2019 est particulièrement criante : il y a 19,6 % de décès liés à l'alcool en plus. D'une part, il s'agit de consommer davantage d'alcool pendant la pandémie, surtout dans la tranche d'âge 55-64 ans. En effet, si la fermeture du secteur de la restauration a permis à de nombreuses personnes d'arrêter complètement de boire de l'alcool, on a également constaté une augmentation du nombre de personnes qui avaient déjà des problèmes dans ce domaine et une rechute des personnes qui avaient arrêté de boire. Pour ces deux groupes, l'alcool représente un plus grand risque pour la santé.

Mais cette augmentation de la mortalité n'est que partiellement liée à la consommation effective d'alcool. Dans quatre cas sur cinq, la cause du décès est due à une pathologie hépatique qui existe depuis beaucoup plus longtemps mais qui peut donner lieu à une admission d'urgence.

Les soins aux personnes souffrant de troubles liés à l'alcool ne doivent pas être réduits, et encore moins suspendus.

Un certain nombre de facteurs jouent un rôle dans ce domaine. Les chercheurs formulent eux-mêmes l'impact du confinement et de l'absence de contact direct. Les soins étaient moins facilement accessibles, les patients avaient peur d'aller à l'hôpital en raison du risque d'infection. Et le seuil déjà élevé pour demander de l'aide pour ces problèmes était désormais encore plus élevé. Il semblait presque antisocial de demander des soins pour un problème qui était en fait de votre propre faute. C'est ainsi que la dépendance est encore souvent perçue.

Nous devons en tirer deux conclusions importantes.

Premièrement : l'alcool tue ; son impact sur la santé ne doit pas être sous-estimé. En première ligne, nous devons faire un maximum d'efforts en matière de prévention, de détection précoce et d'orientation vers les soins. Une intervention précoce permet d'éviter des problèmes graves, des frais médicaux importants et la mort.

Deux : une épidémie, aussi agressive soit-elle, ne doit pas être une raison pour négliger ou décourager les personnes atteintes d'autres pathologies. Au contraire, il faut s'efforcer de maintenir ces groupes au sein du système de soins. Les soins aux personnes souffrant de troubles liés à l'alcool ne doivent pas être réduits, et encore moins suspendus. Au contraire, il convient d'approcher activement ces personnes pour les convaincre de la continuité des soins.

Dr Frieda Matthys, Présidente de l'Association flamande de psychiatrie

La semaine dernière, l'Office national des statistiques a publié ses données sur les décès liés à l'alcool. Le fait qu'ils aient des chiffres disponibles si rapidement est enviable. Les décès liés à l'alcool ont presque doublé en vingt ans.Mais la comparaison entre 2020 et 2019 est particulièrement criante : il y a 19,6 % de décès liés à l'alcool en plus. D'une part, il s'agit de consommer davantage d'alcool pendant la pandémie, surtout dans la tranche d'âge 55-64 ans. En effet, si la fermeture du secteur de la restauration a permis à de nombreuses personnes d'arrêter complètement de boire de l'alcool, on a également constaté une augmentation du nombre de personnes qui avaient déjà des problèmes dans ce domaine et une rechute des personnes qui avaient arrêté de boire. Pour ces deux groupes, l'alcool représente un plus grand risque pour la santé.Mais cette augmentation de la mortalité n'est que partiellement liée à la consommation effective d'alcool. Dans quatre cas sur cinq, la cause du décès est due à une pathologie hépatique qui existe depuis beaucoup plus longtemps mais qui peut donner lieu à une admission d'urgence.Un certain nombre de facteurs jouent un rôle dans ce domaine. Les chercheurs formulent eux-mêmes l'impact du confinement et de l'absence de contact direct. Les soins étaient moins facilement accessibles, les patients avaient peur d'aller à l'hôpital en raison du risque d'infection. Et le seuil déjà élevé pour demander de l'aide pour ces problèmes était désormais encore plus élevé. Il semblait presque antisocial de demander des soins pour un problème qui était en fait de votre propre faute. C'est ainsi que la dépendance est encore souvent perçue.Nous devons en tirer deux conclusions importantes.Premièrement : l'alcool tue ; son impact sur la santé ne doit pas être sous-estimé. En première ligne, nous devons faire un maximum d'efforts en matière de prévention, de détection précoce et d'orientation vers les soins. Une intervention précoce permet d'éviter des problèmes graves, des frais médicaux importants et la mort.Deux : une épidémie, aussi agressive soit-elle, ne doit pas être une raison pour négliger ou décourager les personnes atteintes d'autres pathologies. Au contraire, il faut s'efforcer de maintenir ces groupes au sein du système de soins. Les soins aux personnes souffrant de troubles liés à l'alcool ne doivent pas être réduits, et encore moins suspendus. Au contraire, il convient d'approcher activement ces personnes pour les convaincre de la continuité des soins.Dr Frieda Matthys, Présidente de l'Association flamande de psychiatrie