En réaction à la couverture du Vif-l'Express, " Docteur, les femmes c'est pas du bétail ", le Dr Caroline Depuydt, psychiatre et Chef de service chez EPSYLON asbl, nous adresse cette réponse courroucée.
Découvrant la couverture du Vif l'Express de cette semaine : " Docteur, les femmes c'est pas du bétail! ", je dirais : " Les docteurs ne sont pas du bétail non plus... "
Voilà un titre racoleur pour un contenu qui ne manque pas de vulgarité et se nourrit de faits divers mis bout à bout.
Attaque en règle
Attaque en règle d'un modèle médical périmé, cet article manque totalement d'objectivité et de neutralité. Il est clairement orienté dans le choix des réponses formulées dans les différents témoignages et fait preuve d'une agressivité démesurée vis-à-vis du médecin en général et de certaines spécialités en particulier, les gynécologues, les orthopédistes et les psys. On finit par se demander si le journaliste a un compte à régler avec la profession.
Cet article alimente l'image du médecin mâle, dominant, macho, sans empathie, manquant totalement de psychologie, voire même violent et maltraitant.
Comme s'il n'y avait rien d'autre que ce prototype-là. Rappelons pourtant qu'actuellement, plus de la moitié des médecins sont des femmes.
Je suis une femme, je suis médecin depuis 2001 et psychiatre depuis 2006.
J'ai travaillé de longues heures pour me former et je vois maintenant au quotidien de nombreux patients pour lesquels je ne compte ni mon temps, ni mon énergie.
Je vois mon métier comme une vocation. Je l'ai abordé avec enthousiasme et responsabilité. Quand on m'appelle pour une crise, je donne un rendez-vous en urgence, même si c'est vendredi soir, même si j'ai envie de retrouver ma famille, parce je suis dans une profession de soins, parce que j'essaie de remplir ce rôle au mieux. Mais la médecine n'est pas une science exacte, nous n'avons pas de recettes magiques à disposition, même si parfois le cas est compliqué.
Dévouement et responsabilité
La toute grande majorité des médecins est animée du même esprit que le mien : dévouement et responsabilité. À ce titre, nous ne demandons pas d'être traités comme des demi-dieux, ce que nous ne sommes pas, mais juste, simplement, de recevoir le respect qui nous est dû, en tant que personnes, ainsi qu'au métier que nous exerçons dans des conditions pas toujours évidentes.
Voir sa profession salie dans les médias sous prétexte d'un titre racoleur qui fera vendre des exemplaires, se voir discriminé et ramené à une espèce de demi-brute décérébrée, je ne pense pas que nous, médecins, méritions cela.
Évidemment, tout abus, quel qu'il soit, est inacceptable doit être puni et à cet égard le médecin doit être irréprochable, peut-être même encore plus que n'importe qui. Personne n'est au-dessus des lois. Mais nous faisons du mieux que nous pouvons avec les moyens que nous avons, et cette vision négative du médecin omniprésente et fortement relayée par cet article discriminant est décourageant pour les nombreux médecins, dont je fais partie, qui aiment encore leur métier et souhaitent honorer leur serment d'Hippocrate. Stop aux insultes imméritées.
Je suis médecin mais je suis également une femme, une citoyenne, et je ne demande pas grand-chose : un peu de respect et de reconnaissance.
Découvrant la couverture du Vif l'Express de cette semaine : " Docteur, les femmes c'est pas du bétail! ", je dirais : " Les docteurs ne sont pas du bétail non plus... "Voilà un titre racoleur pour un contenu qui ne manque pas de vulgarité et se nourrit de faits divers mis bout à bout. Attaque en règle d'un modèle médical périmé, cet article manque totalement d'objectivité et de neutralité. Il est clairement orienté dans le choix des réponses formulées dans les différents témoignages et fait preuve d'une agressivité démesurée vis-à-vis du médecin en général et de certaines spécialités en particulier, les gynécologues, les orthopédistes et les psys. On finit par se demander si le journaliste a un compte à régler avec la profession. Cet article alimente l'image du médecin mâle, dominant, macho, sans empathie, manquant totalement de psychologie, voire même violent et maltraitant. Comme s'il n'y avait rien d'autre que ce prototype-là. Rappelons pourtant qu'actuellement, plus de la moitié des médecins sont des femmes. Je suis une femme, je suis médecin depuis 2001 et psychiatre depuis 2006.J'ai travaillé de longues heures pour me former et je vois maintenant au quotidien de nombreux patients pour lesquels je ne compte ni mon temps, ni mon énergie. Je vois mon métier comme une vocation. Je l'ai abordé avec enthousiasme et responsabilité. Quand on m'appelle pour une crise, je donne un rendez-vous en urgence, même si c'est vendredi soir, même si j'ai envie de retrouver ma famille, parce je suis dans une profession de soins, parce que j'essaie de remplir ce rôle au mieux. Mais la médecine n'est pas une science exacte, nous n'avons pas de recettes magiques à disposition, même si parfois le cas est compliqué.La toute grande majorité des médecins est animée du même esprit que le mien : dévouement et responsabilité. À ce titre, nous ne demandons pas d'être traités comme des demi-dieux, ce que nous ne sommes pas, mais juste, simplement, de recevoir le respect qui nous est dû, en tant que personnes, ainsi qu'au métier que nous exerçons dans des conditions pas toujours évidentes. Voir sa profession salie dans les médias sous prétexte d'un titre racoleur qui fera vendre des exemplaires, se voir discriminé et ramené à une espèce de demi-brute décérébrée, je ne pense pas que nous, médecins, méritions cela. Évidemment, tout abus, quel qu'il soit, est inacceptable doit être puni et à cet égard le médecin doit être irréprochable, peut-être même encore plus que n'importe qui. Personne n'est au-dessus des lois. Mais nous faisons du mieux que nous pouvons avec les moyens que nous avons, et cette vision négative du médecin omniprésente et fortement relayée par cet article discriminant est décourageant pour les nombreux médecins, dont je fais partie, qui aiment encore leur métier et souhaitent honorer leur serment d'Hippocrate. Stop aux insultes imméritées.Je suis médecin mais je suis également une femme, une citoyenne, et je ne demande pas grand-chose : un peu de respect et de reconnaissance.