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La demande émane du SPF Santé publique et de la composante médicale de l'armée belge. Une requête similaire avait été émise dans la foulée des attentats perpétrés à l'aéroport de Zaventem et à la station métro Maelbeek en 2016. Les doyens des facultés de médecine se sont réunis pour examiner comment les formations pouvaient être adaptées de façon à ce que les futurs médecins et travailleuses des soins de santé disposent des compétences nécessaires en cas de conflit faisant beaucoup de victimes. Un groupe de travail a été constitué au sein duquel des experts ont été désignés pour évaluer et revoir le cursus, explique Piet Hoebeke, doyen de la faculté de Médecine et de Sciences médicales à l'Université de Gand (UGent). La menace croissante et la proximité du conflit en Ukraine ont pesé dans la balance. "Il a été établi que la menace est devenue plus tangible et qu'il était donc urgent de lancer le projet", ajoute M. Hoebeke. Les adaptations porteront notamment sur la gestion d'un grand nombre de victimes. Les étudiants devront entre autres apprendre comment effectuer un tri dans des situations d'urgence à grande échelle. "Supposons qu'il y ait 150 victimes de brûlures qui arrivent en même temps, comment s'y prendre? À qui donner la priorité? Ce sont des questions qui, aujourd'hui, ne sont pas suffisamment abordées dans la formation de base en médecine", poursuit le doyen. Les modifications éventuelles concerneront tous les étudiants en médecine, mais l'accent sera mis sur ceux qui arrivent en fin de cycle. "Environ 2.000 étudiants sont inscrits en médecine à l'UGent. Tout le monde ne suivra pas la même formation mais les étudiants en master, et surtout ceux qui suivent la médecine d'urgence, seront spécialement préparés", conclut M. Hoebeke.