Après les vacances d'été, les concertations au sein de l'Inami ont également repris. La Commission nationale médico-mutualiste a examiné lundi les dépenses passées et futures.
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L'Inami a proposé un audit sur l'évolution des dépenses de soins de santé jusqu'en 2023, comparées aux objectifs budgétaires - permettant ainsi de voir par discipline où il y a des sous-consommations ou des dépassements."Une constatation intéressante : entre 2014 et 2023, le budget pour les prestations médicales a augmenté de 32%. Cela est dû à la fois à une augmentation du volume et à des hausses de prix. Mais les tickets modérateurs n'ont augmenté que de 15,8% sur la même période", note le Dr Stan Politis. "Cela signifie que le patient est progressivement mieux protégé que par le passé."L'Absym note également que le vieillissement de la population n'est pas suffisamment pris en compte pour l'attribution de la norme de croissance dans les soins. La population vieillit, ce qui entraîne une augmentation de la consommation de soins et donc des coûts de soins. Ainsi, les dépenses ont augmenté notamment pour la gériatrie, l'hôpital de jour en rhumatologie et oncologie, les implants de hanche et les TAVI (valves cardiaques). "Les dépassements doivent donc être lus dans ce contexte", déclare l'Absym.Un aperçu du budget 2025 a déjà été donné. "Pour l'ensemble des soins de santé, un équilibre est prévu. Mais dans la partie honoraires, il pourrait y avoir un petit dépassement d'environ 74 millions d'euros", éclaire Politis. "Si ces estimations se confirment, on demandera du côté des honoraires d'aller vers un équilibre, soit par des économies linéaires, soit par des interventions ciblées.""Pour les honoraires, il s'agit en effet d'un petit dépassement par rapport au budget total", précise Mickaël Daubie, président de la CNMM. "Mais c'est quelque chose dont nous devons discuter."Politis note également que l'Inami considère une sous-utilisation des honoraires médicaux (par exemple pendant la période Covid) comme une "dépense non effectuée", alors que pour les projets transversaux ou les soins intégrés, les montants éventuellement non dépensés restent réservés et peuvent donc être dépensés plus tard.Lors de l'aperçu du budget 2025, les représentants des médecins ont également pu présenter leurs listes de priorités. "Nous ne savons pas encore quelle sera la marge dans le budget - pour cela, nous attendons les estimations techniques les plus récentes, que nous espérons recevoir prochainement. Il a été décidé que chaque commission de conventions peut soumettre au maximum trois propositions", déclare Daubie.Au sein de la "médicomut", l'Absym et le Cartel se sont accordés sur trois sujets : de meilleures rémunérations pour les visites à domicile, les indemnités de garde et les petites prestations. "Surtout pour ceux qui vivent dans le centre-ville, il n'est pas facile de trouver un médecin généraliste qui veut encore faire des visites à domicile", déclare le Dr Machteld Hofmans (Cartel). "Lors d'une visite à domicile, il s'agit souvent d'une pathologie complexe chez une population âgée. Le tarif d'une visite à domicile est actuellement sous-évalué par rapport à une consultation. Un ajustement a déjà été fait pour les visites en MRS ; nous demandons maintenant que le tarif pour une visite à domicile soit également augmenté pour ne pas laisser ces personnes âgées de côté."" Il en va de même pour les gardes : les médecins sont sous-payés pour cela. Nous demandons également d'augmenter l'indemnité de garde, pas seulement pour les généralistes mais pour tous les médecins."Les petites prestations doivent également être mieux valorisées - les honoraires pour celles-ci doivent être urgemment révisés. Ces propositions vont maintenant être soumises au Comité de l'Assurance.L'AADM a décidé de ne pas soumettre de propositions. "Nous savons qu'il y a une marge budgétaire très petite, pour ne pas dire inexistante, pour de nouveaux projets", déclare le Dr Marieke Geijsels (AADM). "Nous avons donc décidé de nous concentrer sur les discussions multilatérales qui auront lieu prochainement avec les mutualités et d'autres prestataires de soins, et d'examiner comment nous pouvons utiliser les ressources limitées là où elles sont le plus nécessaires. Nous ne voulons pas seulement balayer devant notre porte, mais regarder où les patients et la santé publique en bénéficieront le plus. C'est notre priorité.""Nous demandons également un meilleur financement des syndicats", déclare Vanhoof. "Le nombre de groupes de travail au sein de l'Inami augmente de façon exponentielle. Cela signifie que nous devons déléguer plus de médecins, et les moyens budgétaires sont actuellement insuffisants pour cela. Du côté syndical, l'Absym et le Cartel/ASGB sont sur la même longueur d'onde à ce sujet."La médico-mut s'est également penchée sur la question de savoir si les numéros de nomenclature créés pour la vaccination de masse contre le Covid et la grippe peuvent également être utilisés par les pratiques New Deal. Il y avait un manque de clarté à ce sujet, déclare le Dr Hofmans. "Dans le New Deal, il existe déjà un financement pour une infirmière et un financement par capita. Initialement, l'intention était d'y inclure la prévention et les consultations préventives. Mais les vaccinations de masse demandent beaucoup de travail supplémentaire - je le remarque aussi dans notre cabinet. Nous comprenons donc la demande, même si c'est en partie un double financement." La proposition doit encore être soumise au Comité de l'Assurance - à suivre donc.