Le journal du Médecin : Quelle est l'organisation des urgences au circuit de Spa ?

Dr Pierre Milet : La semaine, il y a de l'activité du 15 mars au 15 novembre. Il faut une permanence médicale qui est assurée par la Citadelle (CHR de liège) et l'hôpital Verviers. Le week-end, pour les courses, il y a une équipe médicale qui s'occupe des pilotes, des accidents sur la piste. C'est une équipe extérieur. Il y a aussi un poste médical à l'intérieur du circuit pour s'occuper du public. Ce poste médical est aussi géré par la Citadelle et l'hôpital de Verviers.

En ce moment à lieu les 24 heures de Spa. Comment vous arrangez-vous durant un tel évènement ? Une organisation particulière est requise ?

Ça demande une organisation particulière. Maintenant, à chaque épreuve, il faut mettre en place un dispositif. En partenariat et en accord entre les deux hôpitaux, on met un dispositif adéquat durant ce week-end. Pour les 24 heures, c'est quand même un dispositif considérable. Les deux hôpitaux mettent à disposition une équipe pour pouvoir remplir les postes de soins aux abords du circuit.

Quelles sont les caractéristiques d'un bon urgentiste dans un circuit ?

Ce n'est pas tant différent qu'habituellement. Ça reprend entre guillemet notre travail d'urgentiste au quotidien. Il y a juste pour la partie automobile quelques notions particulières à connaître, notamment de l'extraction des pilotes incarcérés. Egalement des caractéristiques particulières concernant certains véhicules, notamment les véhicules hybrides pour lesquels l'approche n'est pas identique aux véhicules habituels. Il faut se munir de gants spéciaux pour ne pas recevoir d'électricité par exemple.

Depuis combien de temps travaillez-vous au circuit Spa ?

Ça doit faire trois ans.

Quel est le meilleur souvenir que vous y avez eu ?

C'est essentiellement quand on s'occupait du public. Un spectateur allemand a fait une mort subite et a été réanimé. Je pense que c'est un des meilleurs souvenirs que je puisse avoir.

Et le pire ?

Je n'en ai pas.

Vous avez été confronté à de gros accidents ?

Sur le circuit, en tant que tel, non. Les accidents sont en général mineurs. Maintenant, chaque année, il y a de gros gros accidents. Qui ne sont pas mortels à chaque fois mais il y en.

En général, les pilotes arrivent à s'en sortir ?

Oui, le circuit est relativement sûr du fait des grandes zones de dégagement, des nombreux murs de pneus qui absorbent pas mal les chocs, du fait des rails de sécurité qui jouent vraiment bien leur rôle d'amortisseur quand les voitures sortent de la piste. Par chance, les pilotes sont rarement grièvement blessés, même si ça arrive.

Vous donnez des conseils quant à la sécurité du circuit ?

Non, ce n'est pas les urgences qui gèrent ça. Le circuit est sous la supervision de la FIA (Fédération Internationale de l'Automobile) qui doit donner son accord. C'est eux qui homologue les circuits pour leurs épreuves. Non, on n'est pas questionné pour ce genre de chose. J'imagine qu'ils ont un conseiller en prévention à la sécurité. Ça ne fait pas partie de nos attributions.

Pourquoi travailler à un circuit ? Vous aimez bien le monde de l'automobile ?

Oui. C'est une opportunité de voir des voitures parfois atypiques ou des voitures exclusives. Et le travail est intéressant en tant que tel. D'une part, la semaine, on s'occupe de la piste. Ça peut aller du tout au tout comme organisation, allant parfois des voitures de monsieur tout le monde jusqu'au dernier modèle d'une grande marque qui sort sa voiture en avant-première. Ça permet donc de voir une grande série de voiture. Ça, c'est fort intéressant. Moi, j'aime assez les autos. L'autre aspect, c'est l'aspect médecine d'urgence collective quand on s'occupe du public aux abords du circuit. C'est différent. On soigne quand même les gens que l'on voit au poste de soins mais on doit garder en tête qu'il pourrait arriver un évènement de masse. Il y a de nombreux spectateurs aux abords du circuit.

Vous n'avez pas peur justement qu'une telle catastrophe n'arrive ? Qu'une voiture fonce dans le public par exemple ?

Ça, il y a très peu de chance. Je vous le disais tout à l'heure, le circuit est vraiment sûr. Il est entouré de murs, de murs de pneus, les zones de dégagement sont suffisantes. A côté de ça, il y a des treillis qui sont agréés par la FIA, qui sont vraiment robustes et qui entourent encore tout le circuit. Ça pourrait éventuellement arriver qu'une pièce s'envole et passe par-dessus les treillis mais le public est relativement loin de la piste. Normalement, il est en sécurité. Mais on peut toujours imaginer que ça arrive.

Vous avez eu l'occasion de conduire une voiture sur le circuit ?

Non, même pas la mienne. (rires)

Avec l'épreuve des 24h, il y a beaucoup de monde ?

Oui, ça va être une belle épreuve. Je crois que le temps ne va pas être trop mauvais. Ça va être juste bien. Il va faire beau. Ça va être entrecoupé de période de pluie. Il va y avoir pas mal de suspense parce que les pilotes vont devoir rentrer, changer de pneus. Enfin, ça va être assez animé comme course. Je crois qu'il va y avoir du beau jeu. Quand on voit les plateaux, les voitures qui vont rouler. Il y a de gros efforts de la part des constructeurs et surtout de la part de l'organisateur qui a convaincu les gros constructeurs de revenir, alors c'est vraiment un plateau extraordinaire. Donc je pense qu'il va y avoir beaucoup de monde. Ça va vraiment être une belle épreuve.

Ça va vous demander du travail le fait qu'il y ait beaucoup de monde ?

Pas vraiment. Ce n'est pas parce qu'il y a beaucoup de monde qu'il y aura beaucoup de malades (rires). Bon, on aura du travail, ça s'est sûr. Après, c'est vrai que statistiquement, on risque d'avoir un plus grand nombre de consultations et un plus grand nombre de choses graves. J'ai fait la garde de cette nuit (à l'hôpital). On a déjà reçu plusieurs malades qui sortaient du circuit et qui étaient amenés à l'hôpital. Ça draine pas mal de public. C'est vrai que statistiquement, on a plus de chance d'avoir du travail, ainsi que les hôpitaux avoisinant.

Le journal du Médecin : Quelle est l'organisation des urgences au circuit de Spa ?Dr Pierre Milet : La semaine, il y a de l'activité du 15 mars au 15 novembre. Il faut une permanence médicale qui est assurée par la Citadelle (CHR de liège) et l'hôpital Verviers. Le week-end, pour les courses, il y a une équipe médicale qui s'occupe des pilotes, des accidents sur la piste. C'est une équipe extérieur. Il y a aussi un poste médical à l'intérieur du circuit pour s'occuper du public. Ce poste médical est aussi géré par la Citadelle et l'hôpital de Verviers.En ce moment à lieu les 24 heures de Spa. Comment vous arrangez-vous durant un tel évènement ? Une organisation particulière est requise ?Ça demande une organisation particulière. Maintenant, à chaque épreuve, il faut mettre en place un dispositif. En partenariat et en accord entre les deux hôpitaux, on met un dispositif adéquat durant ce week-end. Pour les 24 heures, c'est quand même un dispositif considérable. Les deux hôpitaux mettent à disposition une équipe pour pouvoir remplir les postes de soins aux abords du circuit.Quelles sont les caractéristiques d'un bon urgentiste dans un circuit ?Ce n'est pas tant différent qu'habituellement. Ça reprend entre guillemet notre travail d'urgentiste au quotidien. Il y a juste pour la partie automobile quelques notions particulières à connaître, notamment de l'extraction des pilotes incarcérés. Egalement des caractéristiques particulières concernant certains véhicules, notamment les véhicules hybrides pour lesquels l'approche n'est pas identique aux véhicules habituels. Il faut se munir de gants spéciaux pour ne pas recevoir d'électricité par exemple.Depuis combien de temps travaillez-vous au circuit Spa ?Ça doit faire trois ans.Quel est le meilleur souvenir que vous y avez eu ?C'est essentiellement quand on s'occupait du public. Un spectateur allemand a fait une mort subite et a été réanimé. Je pense que c'est un des meilleurs souvenirs que je puisse avoir.Et le pire ?Je n'en ai pas.Vous avez été confronté à de gros accidents ?Sur le circuit, en tant que tel, non. Les accidents sont en général mineurs. Maintenant, chaque année, il y a de gros gros accidents. Qui ne sont pas mortels à chaque fois mais il y en. En général, les pilotes arrivent à s'en sortir ?Oui, le circuit est relativement sûr du fait des grandes zones de dégagement, des nombreux murs de pneus qui absorbent pas mal les chocs, du fait des rails de sécurité qui jouent vraiment bien leur rôle d'amortisseur quand les voitures sortent de la piste. Par chance, les pilotes sont rarement grièvement blessés, même si ça arrive.Vous donnez des conseils quant à la sécurité du circuit ?Non, ce n'est pas les urgences qui gèrent ça. Le circuit est sous la supervision de la FIA (Fédération Internationale de l'Automobile) qui doit donner son accord. C'est eux qui homologue les circuits pour leurs épreuves. Non, on n'est pas questionné pour ce genre de chose. J'imagine qu'ils ont un conseiller en prévention à la sécurité. Ça ne fait pas partie de nos attributions.Pourquoi travailler à un circuit ? Vous aimez bien le monde de l'automobile ?Oui. C'est une opportunité de voir des voitures parfois atypiques ou des voitures exclusives. Et le travail est intéressant en tant que tel. D'une part, la semaine, on s'occupe de la piste. Ça peut aller du tout au tout comme organisation, allant parfois des voitures de monsieur tout le monde jusqu'au dernier modèle d'une grande marque qui sort sa voiture en avant-première. Ça permet donc de voir une grande série de voiture. Ça, c'est fort intéressant. Moi, j'aime assez les autos. L'autre aspect, c'est l'aspect médecine d'urgence collective quand on s'occupe du public aux abords du circuit. C'est différent. On soigne quand même les gens que l'on voit au poste de soins mais on doit garder en tête qu'il pourrait arriver un évènement de masse. Il y a de nombreux spectateurs aux abords du circuit. Vous n'avez pas peur justement qu'une telle catastrophe n'arrive ? Qu'une voiture fonce dans le public par exemple ?Ça, il y a très peu de chance. Je vous le disais tout à l'heure, le circuit est vraiment sûr. Il est entouré de murs, de murs de pneus, les zones de dégagement sont suffisantes. A côté de ça, il y a des treillis qui sont agréés par la FIA, qui sont vraiment robustes et qui entourent encore tout le circuit. Ça pourrait éventuellement arriver qu'une pièce s'envole et passe par-dessus les treillis mais le public est relativement loin de la piste. Normalement, il est en sécurité. Mais on peut toujours imaginer que ça arrive.Vous avez eu l'occasion de conduire une voiture sur le circuit ?Non, même pas la mienne. (rires)Avec l'épreuve des 24h, il y a beaucoup de monde ?Oui, ça va être une belle épreuve. Je crois que le temps ne va pas être trop mauvais. Ça va être juste bien. Il va faire beau. Ça va être entrecoupé de période de pluie. Il va y avoir pas mal de suspense parce que les pilotes vont devoir rentrer, changer de pneus. Enfin, ça va être assez animé comme course. Je crois qu'il va y avoir du beau jeu. Quand on voit les plateaux, les voitures qui vont rouler. Il y a de gros efforts de la part des constructeurs et surtout de la part de l'organisateur qui a convaincu les gros constructeurs de revenir, alors c'est vraiment un plateau extraordinaire. Donc je pense qu'il va y avoir beaucoup de monde. Ça va vraiment être une belle épreuve.Ça va vous demander du travail le fait qu'il y ait beaucoup de monde ? Pas vraiment. Ce n'est pas parce qu'il y a beaucoup de monde qu'il y aura beaucoup de malades (rires). Bon, on aura du travail, ça s'est sûr. Après, c'est vrai que statistiquement, on risque d'avoir un plus grand nombre de consultations et un plus grand nombre de choses graves. J'ai fait la garde de cette nuit (à l'hôpital). On a déjà reçu plusieurs malades qui sortaient du circuit et qui étaient amenés à l'hôpital. Ça draine pas mal de public. C'est vrai que statistiquement, on a plus de chance d'avoir du travail, ainsi que les hôpitaux avoisinant.