De plus, l'extrapolation du trimestriel ne tient pas la route, selon le cabinet De Block : Ce sont 1,288 milliard dépensés entre 2011 et 2015, deux fois moins que les prévisions de Médor et 11% du total du budget des médicaments. Le prix à payer pour offrir des nouveaux traitements aux malades ?

Le système "article 81" existe depuis 2010. Il permet à l'Etat de rembourser des médicaments généralement très onéreux dont l'efficacité thérapeutique ou le rapport coût-bénéfice sont encore incertains, afin d'en faire profiter au plus vite les patients. Les prix de ces médicaments sont négociés confidentiellement entre les firmes pharmaceutiques et le gouvernement, plus bas que le marché. Les accords sont valables pour une durée limitée, généralement trois ans, avec comme objectif que les firmes fournissent plus de détail sur l'efficacité des médicaments pendant ce laps de temps.

Médor a calculé par extrapolation, faute de budget officiel disponible, le budget pour l'Etat des médicaments sous article 81. Il atteindrait 2,1 milliards d'euros pour les années 2015 à 2018. Entre ces deux années, il aurait augmenté de 600%, avec 169 conventions en cours mi-2017.

La porte-parole de la ministre De Block, Els Cleemput, nuance fortement ces affirmations.

Tout d'abord,"il n'y a pas de budget pour les médicaments innovants car cela n'aurait aucun sens. Le budget du médicament remboursé est en Belgique de 4,051 milliards. La moitié des économies budgétaires récentes (ndlr : 900 millions d'euros) ont été faites par l'industrie et suivant un système de claw-back mis en place durant le mandat de Laurette Onkelinx, l'industrie paie les dépassements budgétaires..."

Pour Els Cleemput, il n'y a pas vraiment d'alternatives aux articles 81. "Grâce aux accords avec les laboratoires pharmaceutiques innovants, nous obtenons des rabais pour rendre les nouveaux médicaments plus accessibles aux patients par rapport au prix facial. Que veulent les adversaires de ces accords ? Que nous cessions le remboursement des médicaments innovants parce qu'ils sont trop chers ? Que va-t-on dire au patient ? Ou bien l'Etat doit-il financer la recherche pharmaceutique innovante à la place du privé ? Bonne chance ! "

Confidentialité

Quant aux clauses de confidentialité tant critiquées, elles sont normales dans un secteur concurrentiel. "Un vendeur de voiture ne va pas non plus détailler les ristournes qu'il propose à son client."

Quant au budget total, il se monte à 1,289 milliard sur 5 ans entre 2011 et 2015, soit 257 millions en moyenne par an soit aussi 1,6 milliard de moins que les extrapolations 2015-2018 de Médor.

"On tourne annuellement en moyenne autour de 11% du budget total des médicaments. Est-ce trop pour les malades qui attendent de nouveaux traitements ? Devra-t-on leur dire d'aller se les procurer à l'étranger ?"

"Toute la transparence"

Pour Catherine Fonck (cdH), "ces médicaments innovants sont indispensables et cruciaux pour les patients concernés, mais l'impact budgétaire doit faire l'objet de la transparence la plus totale de la part des autorités publiques, d'autant plus que le gouvernement fédéral a, depuis le début de la législature, réduit fortement le budget des soins de santé au détriment des patients et des soignants." Elle interpellera prochainement la ministre De Block à la Chambre sur ce sujet.

Une précision de Médor (15 septembre - 9 :18)

Selon Médor, la ministre répond à une crainte pour l'avenir (2015-2018) avec des chiffres du passé (2011-2015). Or entre les deux périodes, Médor explique que les remboursements (et par hypothèse les dépenses) explosent. Sur la période 2011-2015 (5 ans), moins de 100M ont été remboursés via les Article 81. Sur la période 2016-2018 (3 ans), c'est 693M qui seront remboursés ! "Pour quelles dépenses réelles ?", se demande le trimestriel.

De plus, l'extrapolation du trimestriel ne tient pas la route, selon le cabinet De Block : Ce sont 1,288 milliard dépensés entre 2011 et 2015, deux fois moins que les prévisions de Médor et 11% du total du budget des médicaments. Le prix à payer pour offrir des nouveaux traitements aux malades ?Le système "article 81" existe depuis 2010. Il permet à l'Etat de rembourser des médicaments généralement très onéreux dont l'efficacité thérapeutique ou le rapport coût-bénéfice sont encore incertains, afin d'en faire profiter au plus vite les patients. Les prix de ces médicaments sont négociés confidentiellement entre les firmes pharmaceutiques et le gouvernement, plus bas que le marché. Les accords sont valables pour une durée limitée, généralement trois ans, avec comme objectif que les firmes fournissent plus de détail sur l'efficacité des médicaments pendant ce laps de temps.Médor a calculé par extrapolation, faute de budget officiel disponible, le budget pour l'Etat des médicaments sous article 81. Il atteindrait 2,1 milliards d'euros pour les années 2015 à 2018. Entre ces deux années, il aurait augmenté de 600%, avec 169 conventions en cours mi-2017. La porte-parole de la ministre De Block, Els Cleemput, nuance fortement ces affirmations.Tout d'abord,"il n'y a pas de budget pour les médicaments innovants car cela n'aurait aucun sens. Le budget du médicament remboursé est en Belgique de 4,051 milliards. La moitié des économies budgétaires récentes (ndlr : 900 millions d'euros) ont été faites par l'industrie et suivant un système de claw-back mis en place durant le mandat de Laurette Onkelinx, l'industrie paie les dépassements budgétaires..."Pour Els Cleemput, il n'y a pas vraiment d'alternatives aux articles 81. "Grâce aux accords avec les laboratoires pharmaceutiques innovants, nous obtenons des rabais pour rendre les nouveaux médicaments plus accessibles aux patients par rapport au prix facial. Que veulent les adversaires de ces accords ? Que nous cessions le remboursement des médicaments innovants parce qu'ils sont trop chers ? Que va-t-on dire au patient ? Ou bien l'Etat doit-il financer la recherche pharmaceutique innovante à la place du privé ? Bonne chance ! "Quant aux clauses de confidentialité tant critiquées, elles sont normales dans un secteur concurrentiel. "Un vendeur de voiture ne va pas non plus détailler les ristournes qu'il propose à son client."Quant au budget total, il se monte à 1,289 milliard sur 5 ans entre 2011 et 2015, soit 257 millions en moyenne par an soit aussi 1,6 milliard de moins que les extrapolations 2015-2018 de Médor."On tourne annuellement en moyenne autour de 11% du budget total des médicaments. Est-ce trop pour les malades qui attendent de nouveaux traitements ? Devra-t-on leur dire d'aller se les procurer à l'étranger ?"