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La PPLW, créée en novembre 2018, regroupe la majeure partie des organisations professionnelles représentant la 1ère ligne : l'Absym, le Cartel (GBO), l'APB et l'AUP (pharmaciens), Axxon et l'UKB (kinés), la FMM (maisons médicales), la SSMG, les CSD et la SMD (dentistes), les SISD et Accoord (soins à domicile), etc. Elle a été créée pour faire face à la 6e Réforme de l'État qui transfère d'importantes compétences de 1ère ligne aux Régions.La PPLW demande aux autorités fédérale et régionale de disposer d'une 1ère ligne " bien financée, organisée de manière territoriale, accessible à tous ", gage d'un système de soins de santé performant. Or la Wallonie dispose d'une offre de soins abondante mais éparpillée. De nombreuses structures de 1ère ligne se chevauchent, se superposent. Depuis la création de l'Aviq (Agence pour une vie de qualité) en Wallonie, les choses avancent. Mais la PPLW demande qu'on développe une vision commune qui s'appuie sur le plus large consensus possible.Cette vision privilégierait le décloisonnement, la proximité, la transdisciplinarité, la prévention et une répartition équitable des ressources sur l'ensemble du territoire de la Région.Pour circonscrire les pénuries locales et les transferts de certains soins hospitaliers vers l'ambulatoire, le système mis en place est insuffisant pour garantir une offre suffisante. Il faut également disposer d'un cadastre de l'offre effective par sous-territoire et " soigneusement tenu à jour ".La nomenclature obsolète ne rend pas suffisamment compte des disparités de revenus entre métiers de santé et à l'intérieur de chaque profession de santé. Elle est aussi cause de pénuries. Il faut y remédier, estime la Plateforme.L'esanté est inévitable et son avènement un plus. Toutefois, la PPWL demande qu'on propose des logiciels transdisciplinaires, qu'on lutte contre les situations de monopole, qu'on forme à l'utilisation de ces outils et qu'on garantisse l'accès aux informations.Les acteurs de 1ère ligne sont ouverts au virage ambulatoire mais " à condition que la 2e ligne vienne en soutien à la 1ère et non l'inverse ". Il faut une concertation entre lignes et acteurs et éclairer les obligations réciproques de chacun.La PPWL regrette " la privatisation marchande d'une partie importante des maisons de repos et la tendance croissante à la marchandisation des médicaments comme d'autres produits de santé. La concentration des différents 'logiciels métiers' dans le giron de quelques sociétés commerciales n'est pas non plus acceptable. C'est une menace pour la qualité des soins. Les prestataires de soins ne peuvent être pris en otage de logiques mercantiles. "La fonction de vigie de prévention et de dépistage des acteurs de 1ère ligne est une évidence mais les moyens manquent et ce rôle n'est pas suffisamment connu.La PPWL regrette également l'éparpillement des compétences en santé en matière de 1ère ligne. Il rend difficile les transferts de moyens d'une ligne à l'autre. Il faut également anticiper une 7e Réforme de l'État qui pourrait appauvrir les Régions.Il manque une vraie concertation avec les acteurs en matière de prise de décision. La 1ère ligne, en particulier, n'est pas suffisamment représentée au sein des certaines commissions de l'Aviq. La PPWL demande à être reconnue comme principal acteur de concertation en lui accordant " une représentation significative dans les organes de l'Aviq ".Enfin, que ce soit au niveau de la formation de base ou de la formation continue, la Plateforme constate que " l'ensemble de la formation reste très cloisonné entre les différentes professions. Ceci est un frein évident au développement d'approches transdisciplinaires, lesquelles seront de plus en plus indispensables à l'avenir ". La Plateforme plaide " pour un réel décloisonnement, notamment par le soutien à l'organisation de modules transdisciplinaires, dès le début des études ".