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Lundi soir, en médico-mut, l'Inami a présenté les premiers chiffres de participation aux élections médicales 2023. Des chiffres qui interpellent puisqu'à sept jours de la clôture du vote, seuls 23,5 % des médecins ont déjà exprimé leur choix (25 % de MG et 22,6 % de MS). Ils doivent cependant être nuancés puisque le dénominateur pris en compte (les médecins ayant un numéro Inami actif et n'ayant pas expressément déclaré à l'Inami qu'ils cessaient toute pratique médicale) est nettement supérieur au nombre de médecins réellement actifs professionnellement ... et donc potentiellement concernés par l'enjeu de ces élections syndicales médicales.Et donc, officiellement, 75% des médecins n'ont pas (encore !) voté. S'en ficheraient-ils ...... D'être représentés par un syndicat dont ils partagent les valeurs, les idées, la vision des soins de santé ?... Que les politiques et organismes assureurs balaient trop souvent les arguments des syndicats, arguant (avec raison !) que ceux-ci ne sont pas représentatifs de l'ensemble des médecins ?... Que, lors des négociations en cours (1733, gardes, New Deal, budget et accord médico-mut, ...) et à venir durant les cinq prochaines années, leurs intérêts ne soient pas défendus comme ils l'auraient souhaité ?... Du travail de titan accompli par leurs consoeurs et confrères, qui les représentent aux sein des différentes instances ? Souvent au détriment de leur pratique et/ou de leur vie privée, toujours pour des émoluments qui sont quasi bénévolat.... Que les médecins francophones soient souvent (plus que) sous-représentés au sein de certaines instances fédérales où la règle de proportionnalité n'est pas d'application ? Un exemple récent ? Le Groupe de travail " Protocole " du Conseil national des secours médicaux d'urgence, où seul 1 généraliste wallon siège (sur 12 sièges occupés par les flamands !).... Que, une fois confrontés à des problèmes cruciaux impactant leur qualité de vie et leurs patients, ils ne se soient pas entendus et concertés ?NON, le GBO/Cartel se refuse de croire que 75% de consoeurs et confrères s'en fichent de leur défense professionnelle ! Nous pensons plutôt que le taux de vote actuel est dû:À une méconnaissance du système de concertation et des enjeux qui sont sur la table, même si on parle pourtant de réorganisation du système des soins de santé ... et de leur portefeuille !Au fait qu'ils sont trop le nez dans le guidon que pour pouvoir le sortir d'une pratique quotidienne qui les monopolise au point de ne plus savoir s'intéresser à quoi que soit d'autre.Ou au fait qu'ils ne lisent pas la presse médicale, ni aucun autre support pouvant les aider à faire un choix éclairé en s'informant des différences entre les syndicats en lice pour ces élections ?Il ne tient qu'à vous de les inciter à voter, de leur faire prendre conscience des enjeux et de les motiver pour participer à ces élections pourtant cruciales. Comment ? Il vous reste jusqu'au 26 juin pour en parler autour de vous, partout où vous croiserez d'autres médecins, que ce soit dans votre sphère privée (beaucoup de nos proches sont aussi médecins, quelle que soit leur spécialité) ou professionnelle lors de vos GLEMs, séminaires, réunions de cercles, ... Car votre voix et vos arguments peuvent faire toute la différence !Donnez du poids aux syndicats médicaux, bon sang ! Ce sont les seuls organes représentatifs des médecins autorisés à vous représenter et défendre vos intérêts au sein des différentes instances fédérales, régionales et à la Fédération Wallonie-Bruxelles ! Enfin ... représentatifs car démocratiquement élus. Mais si le taux de participation aux élections ne s'améliore pas, ne nous étonnons pas ensuite que les autorités décident d'abandonner le modèle de concertation actuel (pourtant crucial si vous voulez que vos intérêts soient défendus par vos pairs), voire même la concertation tout court.Souhaitez-vous vraiment que les autorités décident seules, avec les organismes assureurs, de l'avenir des soins de santé et de VOTRE avenir en tant que médecin?Non ? Alors, convainquez vos collègue de prendre 1 minute pour voter.