Le ministre de la Santé publique compte proposer aux médecins généralistes des formations pour la détection et la prise en charge plus précoces de l'alcoolisme chez leurs patients. Il souhaite aussi sensibiliser le milieu hospitalier. Des projets pilotes sont en cours.
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En commission Santé de la Chambre, Sophie Rohonyi (DéFI) a déploré l'absence d'un plan national sur l'alcool et invité le ministre de la Santé publique à prendre rapidement des mesures adéquates." Les addictologues constatent qu'une partie de la population a perdu le contrôle de sa consommation d'alcool pendant la crise sanitaire. Existe-t-il un suivi des maladies et décès dus à l'alcool en Belgique lié à la crise sanitaire, au confinement et au télétravail? Un plan national est-il nécessaire? Prendrez-vous des mesures? ", a demandé la députée Sophie Rohonyi (DéFI) à Frank Vandenbroucke." Mes services connaissent l'étude de M. Maurage sur la consommation d'alcool durant le confinement. Sciensano a suivi ce paramètre dans ses enquêtes depuis le début de la pandémie. Selon sa cinquième enquête, en avril, 73 % des personnes consomment des boissons alcoolisées, 29% en consomment moins et 19,6 % davantage. L'augmentation de la consommation est la plus fréquente parmi les 35-44 ans et a fortement diminué chez les 18-24 ans. La crise sanitaire a des effets différents selon les groupes avec une consommation problématique chez certains ", a répondu le ministre de la Santé publique, soulignant que l'accord de gouvernement est attentif aux dépendances dans le cadre des plans d'action interfédéraux. " Je vais préparer une stratégie interfédérale en ce sens. La Cellule générale de politique sur la drogue et la réunion drogues de la CIM Santé publique le prépareront. La réunion de la cellule générale visera à définir les priorités communes du fédéral et des entités fédérées ", a expliqué le ministre de la Santé publique à la Chambre. " La crise sanitaire a des répercussions sur la santé mentale des citoyens. J'investis pour des soins de qualité les plus accessibles possibles, notamment en remboursant les consultations chez les psychologues. "Le ministre de la Santé publique a annoncé en commission quelques actions plus concrètes. " Je vais proposer aux généralistes des formations pour une prise en charge plus précoce de l'alcoolisme. Enfin, je voudrais sensibiliser le personnel hospitalier au traitement de l'alcoolisme chez les patients. On prépare le déploiement prochain d'un dispositif déjà testé dans huit hôpitaux. " Le ministre sait-il que la SSMG organise déjà depuis plusieurs années un Certificat interuniversitaire en alcoologie, en étroite collaboration avec l'ULB, l'UCL et l'ULiège.Frank Vandenbroucke a rappelé que les activités de soutien nécessitant une présence physique, avec dix personnes maximum, sont actuellement autorisées si elles sont organisées par des organismes reconnus de soins de santé primaires, préventifs ou de santé mentale et organisées à l'extérieur dans la mesure du possible.La députée Rohonyi a salué la volonté ministérielle de travailler à l'élaboration d'un plan interfédéral Alcool. Elle a souligné l'intérêt des mesures limitant l'offre de boissons alcoolisées : réglementation stricte de la publicité, du marketing et de l'accès des mineurs aux produits. " On pourrait évaluer la mesure temporaire prise en raison du Covid de suspendre la vente d'alcool dans les magasins de stations-service ou de baser la différentiation entre les 16-17 ans et les plus de 18 ans sur la teneur en alcool plutôt que sur le type de produit", conseille-t-elle.