...

L'engorgement des centres de dépistage, en Wallonie et à Bruxelles, conduit inexorablement à la saturation des laboratoires qui, faute de moyens humains et de produits réactifs en suffisance, n'ont plus la capacité d'absorber le flux de demandes entrant. L'objectif de la mise en oeuvre de cette plateforme " bis ", dont l'opérationnalité est attendue pour le 1er novembre, est double : soutenir et amplifier la capacité de testing au niveau national et compter sur l'autonomie d'une filière, avec l'utilisation d'outils publics permettant la non-dépendance aux produits en pénurie. C'est un objectif ambitieux de 70.000 tests, pour le pays, qui est attendu pour ce mois de novembre, soit le double de la capacité actuelle. Au total, en janvier, la capacité d'analyse journalière - plateforme bis et labos conjugués - pourrait être poussée à 100.000 tests par jours.Concrètement, les efforts conjugués des deux institutions doivent permettre d'analyser, dans les meilleurs délais, une moyenne de 2.000 échantillons par jour dès les mois de novembre et décembre. Une capacité qui, selon l'évolution de la situation sanitaire, pourra, dès 2021, évoluer jusqu'à 7.000 échantillons par jour. Les analyses de tests PCR sont réalisées à la demande :et/ou en sous-traitance des laboratoires agréés de biologie clinique, lorsque leur capacité de dépistage est temporairement insuffisante ;de l'Inspection d'hygiène des Communautés, pour le testing de collectivités en cas d'apparition de foyers et dans le cadre de la stratégie de testing ;des centres de prélèvement, enregistrés à l'Inami, qui ont choisi de faire appel à la Plateforme fédérale de testing Covid-19. Le consortium s'engage à communiquer quotidiennement l'ensemble des résultats au demandeur et à Sciensano. Quotidiennement, il publie également, par l'intermédiaire d'une page web commune de Sciensano, la capacité disponible.D'un point de vue logistique et pratique, le consortium a pris les mesures requises en termes de ressources humaines, d'infrastructures, de soutien administratif et de matériel informatique afin d'être opérationnel. La volonté de la plateforme namuroise est de fournir des résultats qualitatifs dans un délai de 24 heures.C'est la complémentarité en recherche clinique ainsi qu'en enseignement du Département de Pharmacie de l'UNamur, dirigé par le Pr Jean-Michel Dogné, et du Département de Biologie clinique du CHU UCL Namur, dirigé par le Pr François Mullier, qui consolide l'union entre l'université et le laboratoire de biologie clinique agréé. " Une cinquantaine de personnes sont impliquées dans le projet, des architectes aux technologues en passant par les secrétaires ", détaille le Pr François Mullier. " Nous tournons actuellement avec 10 technologues, même si ce chiffre évolue tous les jours. À terme, nous devrions avoir 25 technologues. Des embauches sont déjà prévues. " Et effectivement, en visitant le laboratoire et en parlant aux technologues, quelque uns viennent d'arriver.Ce partenariat, riche d'une collaboration effective de plusieurs années entre les deux départements, prend aujourd'hui une autre dimension, officielle et nationale, et étendra son périmètre actuel à des activités de recherche, d'enseignement et de services à la communauté consacrés au covid-19 mais également à d'autres projets de tests PCR (diagnostic moléculaire), notamment. Le nouveau master en sciences pharmaceutiques de l'UNamur intervient à point nommé et trouvera, dans cette initiative, une précieuse opportunité d'expérience de terrain pour ses étudiants. Et l'après-Covid ? " Nous nous penchons sur le sujet avec l'UNamur sur la reconversion du laboratoire lorsque la pandémie sera derrière nous. C'est un travail en cours ", explique le Pr Mullier.