Une meilleure communication entre les différents intervenants - généraliste, médecin du travail et médecin conseil - permettrait de favoriser la reprise du travail d'un patient après un long congé de maladie. Une nouvelle plateforme informatique, annoncée par François Perl (Inami), devrait bientôt voir le jour.
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C'est un des enseignements du colloque Reprendre le travail, quels facteurs de succès, organisé jeudi passé par les Mutualités libres. Lors des interventions et du débat1 organisé en fin de journée, il est apparu que le médecin traitant, le médecin-conseil et le médecin du travail ne communiquent pas encore suffisamment entre eux au sujet des patients qui sont en incapacité de travail et en invalidité. Or, l'échange d'informations entre ce trio médical est indispensable à la prise en charge optimale de ces personnes." C'est une catastrophe ", commente le Dr Thomas Orban. Président de la SSMG. Il est compliqué d'accompagner correctement le patient sans disposer d'un bon outil de communication. Un avis partagé par François Perl, directeur général du service Indemnités à l'Inami, qui explique qu'il subsiste des problèmes techniques pour rendre l'application Rido (créée pour le trajet de réintégration, ndlr) compatible avec les autres outils existants. Il a même annoncé, à la satisfaction des participants, qu'une nouvelle plateforme devrait prochainement voir le jour. Certains producteurs de DMI devront adapter leur logiciel.Pour Xavier Brenez, directeur général des Mutualités libres, il est important de responsabiliser les entreprises pour qu'elles aident davantage leurs employés en arrêt de maladie à reprendre le travail. Faut-il les sanctionner si elles ne le font pas ? Les avis des intervenants sont partagés. Pour François Perl, il faudrait au moins que les entreprises montrent qu'elles ont essayé.Quant aux personnes en incapacité de travail, dans leur majorité, elles veulent retourner travailler. " Elles ont donc besoin en premier lieu d'un bon accompagnement et sûrement pas de sanctions ", estiment les Mutualités libres. " Selon nos intervenants, les enquêtes et la littérature démontrent que les sanctions sont contreproductives. Pour que le retour au travail se passe au mieux, il faut que les services RH et les managers reçoivent une formation professionnelle sur le thème de la réintégration professionnelle. "Pour l'OA, une reprise du travail à temps partiel apparaît comme une solution pérenne. " En 2017, 54.526 personnes ont reçu l'autorisation de reprendre le travail à temps partiel. Il est essentiel de sensibiliser davantage les employeurs sur cette possibilité de reprise à temps partiel. " Et de recommander de mieux informer les médecins traitants qui ne connaissent pas toujours bien la réglementation dans ce domaine.Pour réussir une réintégration professionnelle, l'approche multidisciplinaire (avec des kinés, des psys... ) est indispensable. Elle doit prendre en compte les problèmes psycho-sociaux liés à la maladie et à l'absence de longue durée.Rappelons que la problématique de l'incapacité et l'invalidité a un impact financier considérable sur le budget de l'État : 7,6 milliards d'euros par an. En Belgique, en 2017, le nombre de travailleurs invalides (absents depuis 13 mois, ndlr) s'élevait à 404.657. Celui de personnes en incapacité de travail (couvrant une période de maladie allant de quelques jours à douze mois, ndlr) tourne lui autour de 430.000 personnes. " Nous avons la volonté de tout mettre en oeuvre pour atteindre une réduction de 20% du taux d'invalidité d'ici 2025 ", a déclaré Xavier Brenez lors du colloque. Un défi pour le prochain gouvernement fédéral.