Plusieurs hôpitaux flamands ont trouvé la parade pour diminuer les temps d'attente aux examens par RMN : utiliser les machines au maximum. Dans le sud du pays, la hiérarchisation des examens urgents et moins urgents est une solution. Face à une programmation sujette à caution, santhea réclame une libéralisation totale du nombre d'IRM.
L'imagerie médicale n'a pas fini de faire couler l'encre des commentateurs et des journalistes. La programmation des RMN et autres scans non plus depuis que les autorités ont décidé de mettre de l'ordre dans les appareils " pirates autorisés " qui relevaient dans le temps du pur fait accompli. Ce faisant, les ministres respectifs se sont attirés les foudres de certains gestionnaires qui estiment qu'on manque d'appareils et qu'on est obligé d'utiliser des techniques beaucoup plus ionisantes.
Depuis que la ministre de la Santé, Maggie De Block, a décidé de ne plus rembourser les examens réalisés par un appareil à RMN non agréé, les délais d'attente pour passer une IRM sont en forte augmentation. " Ils sont de cinq mois au CHR de la Citadelle à Liège (pour le cerveau) et d'un mois et demi pour la colonne ", pointe La Meuse.
Ce problème traverse les frontières puisque le Collège médical français et l'Association des médecins et médecins dentistes (AMMD) se sont dit consternés en septembre dernier du refus de la ministre de la Santé d'installer sur le territoire quatre appareils IRM supplémentaires. Comme le note Le Quotidien, ceux-ci étaient prévus afin de réduire les temps d'attente de 6 mois... L'argument selon lequel 4 examens sur 5 seraient inappropriés est à nouveau utilisé par la ministre française.
Comme en Belgique, le corps médical Outre-Quiévrain rappelle que " la technique d'imagerie par résonance magnétique est devenue l'outil diagnostique numéro 1 dans nombre de domaines de la médecine et que les médecins prescripteurs sont soumis à l'obligation des moyens et que nombre de patients réclament ces examens ". On ne peut pas se plaindre d'une part de l'ionisation des anciens appareils et refuser de les remplacer...
Mieux utiliser le temps-machine
La Flandre a trouvé la parade dans certains hôpitaux en utilisant les machines jusque deux heures du matin, les weekends et même certains jours fériés. Mais cela demande du personnel supplémentaire.
En Wallonie, apparemment, on n'a pas assez d'appareils mais on a des idées.
Au Centre hospitalier Epicura dans le Hainaut, par exemple, ils disposent, sur deux sites, de deux RMN. Mais François Hastir, infirmier en chef qui coordonne la totalité des examens radiologiques sur les différents sites, ne sait pas si les files d'attente " raisonnables " (entre 4 et 6 semaines) sont la conséquence de l'arrivée d'un second appareil en mai 2016. En effet, dit-il, " nous veillons toujours à allouer le plus efficacement possible le temps/machine. Chaque radiologue est spécialisé en neurologie, problèmes ostéo-articulaires ou pathologies abdominales. Aucune machine n'est réservée, par exemple, à 60 % pour l'ostéo-articulaire et 20% en neurologie. "
Par ailleurs, les cas urgents sont bien sûr intercalés dans les rendez-vous non urgents. " Si un patient revient du ski et s'est pété un genou, on peut le recevoir si nécessaire immédiatement. Cependant, cela occasionnera un temps d'attente parfois d'un heure pour le patient non-urgent qui attendait déjà son rendez-vous depuis des semaines. Ceci est embêtant mais c'est ainsi : le temps de l'examen par RMN ne peut pas être réduit, c'est minimum 20 minutes, contrairement au scanner... "
Le degré d'urgence est déterminé par les médecins spécialistes avec les radiologues pour décider qui passe devant. Epicura déplore cette situation. "Six semaines, cela reste long. Mais pour des cas non-urgents, la santé du patient n'est pas en péril. On peut se le permettre. "
Epicura n'envisage pas en tout cas la solution d'utiliser les machines les jours fériés.
Au Centre hospitalier du Bois de l'Abbaye (Liège), les délais sont aussi de 6 à 8 semaines. Les examens sont réalisés du lundi au vendredi de 8 h à 19 h et le samedi de 8 h à 12 h.
Evidence Based Medicine
" Les files d'attente sont en effet importantes dans tous nos hôpitaux (généralement plus de 4 semaines - sauf urgence) ", explique le directeur général des Santhea (coupole représentant près de la moitié des hôpitaux wallons). " Pour essayer de pallier le manque de disponibilité, tous les hôpitaux ont largement élargi les plages horaires: ouverture très tôt le matin (parfois 6h00) jusque 22-23h00 le soir, ouverture le week-end. "
Pour Yves Smeets, la seule solution possible est "une libéralisation totale du nombre de machines RMN afin de laisser les hôpitaux s'adapter à la demande, ceci en phase avec l'Evidence Based medecine que plaide si souvent notre ministre ! ".
Le patron de santhea estime que " l'attaque totalement injustifiée et disproportionnée sur les machines grises prouve bien la déconnexion totale du Cabinet (De Block, ndlr) et de l'Administration par rapport à la réalité du terrain et leurs communiqués victorieux sont non-seulement totalement hors de propos mais risquent de leur rester en travers de la gorge, compte tenu des arguments que nos avocats développent pour contrer l'Inami".
Yves Smeets conclut : " Si c'est le seul aspect budgétaire qui mène leurs décisions, qu'on globalise les dépenses d'imagerie au sein d'une enveloppe globale par hôpital et qu'on laisse les hôpitaux se débrouiller au sein de celles-ci..."
L'imagerie médicale n'a pas fini de faire couler l'encre des commentateurs et des journalistes. La programmation des RMN et autres scans non plus depuis que les autorités ont décidé de mettre de l'ordre dans les appareils " pirates autorisés " qui relevaient dans le temps du pur fait accompli. Ce faisant, les ministres respectifs se sont attirés les foudres de certains gestionnaires qui estiment qu'on manque d'appareils et qu'on est obligé d'utiliser des techniques beaucoup plus ionisantes.Depuis que la ministre de la Santé, Maggie De Block, a décidé de ne plus rembourser les examens réalisés par un appareil à RMN non agréé, les délais d'attente pour passer une IRM sont en forte augmentation. " Ils sont de cinq mois au CHR de la Citadelle à Liège (pour le cerveau) et d'un mois et demi pour la colonne ", pointe La Meuse.Ce problème traverse les frontières puisque le Collège médical français et l'Association des médecins et médecins dentistes (AMMD) se sont dit consternés en septembre dernier du refus de la ministre de la Santé d'installer sur le territoire quatre appareils IRM supplémentaires. Comme le note Le Quotidien, ceux-ci étaient prévus afin de réduire les temps d'attente de 6 mois... L'argument selon lequel 4 examens sur 5 seraient inappropriés est à nouveau utilisé par la ministre française.Comme en Belgique, le corps médical Outre-Quiévrain rappelle que " la technique d'imagerie par résonance magnétique est devenue l'outil diagnostique numéro 1 dans nombre de domaines de la médecine et que les médecins prescripteurs sont soumis à l'obligation des moyens et que nombre de patients réclament ces examens ". On ne peut pas se plaindre d'une part de l'ionisation des anciens appareils et refuser de les remplacer...La Flandre a trouvé la parade dans certains hôpitaux en utilisant les machines jusque deux heures du matin, les weekends et même certains jours fériés. Mais cela demande du personnel supplémentaire.En Wallonie, apparemment, on n'a pas assez d'appareils mais on a des idées.Au Centre hospitalier Epicura dans le Hainaut, par exemple, ils disposent, sur deux sites, de deux RMN. Mais François Hastir, infirmier en chef qui coordonne la totalité des examens radiologiques sur les différents sites, ne sait pas si les files d'attente " raisonnables " (entre 4 et 6 semaines) sont la conséquence de l'arrivée d'un second appareil en mai 2016. En effet, dit-il, " nous veillons toujours à allouer le plus efficacement possible le temps/machine. Chaque radiologue est spécialisé en neurologie, problèmes ostéo-articulaires ou pathologies abdominales. Aucune machine n'est réservée, par exemple, à 60 % pour l'ostéo-articulaire et 20% en neurologie. "Par ailleurs, les cas urgents sont bien sûr intercalés dans les rendez-vous non urgents. " Si un patient revient du ski et s'est pété un genou, on peut le recevoir si nécessaire immédiatement. Cependant, cela occasionnera un temps d'attente parfois d'un heure pour le patient non-urgent qui attendait déjà son rendez-vous depuis des semaines. Ceci est embêtant mais c'est ainsi : le temps de l'examen par RMN ne peut pas être réduit, c'est minimum 20 minutes, contrairement au scanner... "Le degré d'urgence est déterminé par les médecins spécialistes avec les radiologues pour décider qui passe devant. Epicura déplore cette situation. "Six semaines, cela reste long. Mais pour des cas non-urgents, la santé du patient n'est pas en péril. On peut se le permettre. "Epicura n'envisage pas en tout cas la solution d'utiliser les machines les jours fériés.Au Centre hospitalier du Bois de l'Abbaye (Liège), les délais sont aussi de 6 à 8 semaines. Les examens sont réalisés du lundi au vendredi de 8 h à 19 h et le samedi de 8 h à 12 h." Les files d'attente sont en effet importantes dans tous nos hôpitaux (généralement plus de 4 semaines - sauf urgence) ", explique le directeur général des Santhea (coupole représentant près de la moitié des hôpitaux wallons). " Pour essayer de pallier le manque de disponibilité, tous les hôpitaux ont largement élargi les plages horaires: ouverture très tôt le matin (parfois 6h00) jusque 22-23h00 le soir, ouverture le week-end. "Pour Yves Smeets, la seule solution possible est "une libéralisation totale du nombre de machines RMN afin de laisser les hôpitaux s'adapter à la demande, ceci en phase avec l'Evidence Based medecine que plaide si souvent notre ministre ! ".Le patron de santhea estime que " l'attaque totalement injustifiée et disproportionnée sur les machines grises prouve bien la déconnexion totale du Cabinet (De Block, ndlr) et de l'Administration par rapport à la réalité du terrain et leurs communiqués victorieux sont non-seulement totalement hors de propos mais risquent de leur rester en travers de la gorge, compte tenu des arguments que nos avocats développent pour contrer l'Inami".Yves Smeets conclut : " Si c'est le seul aspect budgétaire qui mène leurs décisions, qu'on globalise les dépenses d'imagerie au sein d'une enveloppe globale par hôpital et qu'on laisse les hôpitaux se débrouiller au sein de celles-ci..."