De récents chiffres publiés en Flandre ont montré une augmentation de plus de 20% des tentatives de suicide et des mutilations parmi les jeunes depuis la crise sanitaire. Selon la ministre flamande de la Santé, les réseaux sociaux ne seraient pas innocents dans cette évolution. L'approche à adopter face aux défis posés par ces médias en ligne divise la majorité flamande.

Ainsi, le ministre-président flamand Matthias Diependaele (N-VA) a rejeté jeudi l'idée de sa ministre de la Santé, Caroline Gennez (Vooruit), de réfléchir à une possible interdiction des réseaux sociaux auprès des jeunes afin de contrer l'augmentation de suicides au sein de cette tranche d'âge.

"Nous n'avons jamais pris l'engagement au sein du gouvernement flamand d'introduire maintenant une interdiction des réseaux sociaux pour les jeunes", a commenté M. Diependaele en réaction à la proposition de la ministre socialiste. "Nous sommes bien sûr préoccupés par l'impact possible sur la santé mentale, mais les réseaux sociaux ont aussi une influence positive sur les bien-être de nos enfants", a ajouté le ministre-président flamand. "Les réseaux sociaux peuvent être un atout pour les enfants socialement isolés, ou pour les jeunes avec des idées noires. Ce sont les parents qui élèvent les enfants. Pas les autorités publiques."

Numéros d'appel pour les personnes en détresse

Télé-accueil: 107 (www.tele-accueil.be)

Centre de prévention du suicide: 0800 32 123 (preventionsuicide.be)

Un Pass dans l'impasse: 081 777 150 (www.un-pass.be)

Pas d'accord politique non plus au sud du pays

Côté francophone, le sujet ne fait pas non plus l'unanimité au sein de la majorité MR-Engagés.

Il y a quinze jours, le ministre de la Santé Yves Coppieters (Engagés) avait ainsi estimé qu'il convenait de réfléchir à une interdiction de TikTok après la diffusion sur ce réseau du "Paracétamol Challenge", un défi lancé aux jeunes à prendre de grandes doses de cet antalgique pour "passer le plus de temps possible à l'hôpital".

La ministre en charge des Médias, Jacqueline Galant (MR), avait dit ne pas croire en pareille interdiction, préférant plutôt mettre l'accent sur la sensibilisation des jeunes et la prévention.

Des chiffres interpellants

Dans un article paru jeudi, le quotidien De Standaard relaie le constat de médecins de différents services d'urgence en Flandre, ainsi que des chiffres du Centre antipoison néerlandophone.

"En 2018, le nombre d'appels au Centre antipoison concernant une tentative de suicide chez les jeunes de moins de 15 ans s'élevait à 413. En 2021, il a culminé à 543. Pour 2023, chiffres les plus récents, on compte 501 appels. Au cours de la même période, les appels concernant des tentatives chez les adultes ont diminué. Selon le porte-parole du Centre, ce n'est là que la partie émergée de l'iceberg", écrit le quotidien.

Du côté des hôpitaux, une pédopsychiatre de l'AZ Delta à Roulers explique son inquiétude: elle doit se rendre aux urgences au moins une fois par semaine pour un mineur. A l'Universitair psychiatrisch centrum de la KU Leuven, les demandes d'admission aux urgences pour les 15-18 ans sont passées de 72 en 2018 à 130 en 2024. "Les années précédentes, ce chiffre oscillait entre 50 et 83", écrit De Standaard. L'UZ Brussel constate également une " augmentation très prononcée ", selon explique le chef du service de pédopsychiatrie.

Le suicide est la première cause de décès chez les jeunes en Belgique. Dans la tranche d'âge 15-24 ans, plus d'un décès sur quatre est dû à un suicide. Du côté du Centre de prévention du suicide, on constate une hausse des appels en général parmi la population: on est ainsi passé de 12.000 appels en 2019 à 19.000 en 2020, et à plus de 23.000 en 2022.

C.V. avec Belga

De récents chiffres publiés en Flandre ont montré une augmentation de plus de 20% des tentatives de suicide et des mutilations parmi les jeunes depuis la crise sanitaire. Selon la ministre flamande de la Santé, les réseaux sociaux ne seraient pas innocents dans cette évolution. L'approche à adopter face aux défis posés par ces médias en ligne divise la majorité flamande.Ainsi, le ministre-président flamand Matthias Diependaele (N-VA) a rejeté jeudi l'idée de sa ministre de la Santé, Caroline Gennez (Vooruit), de réfléchir à une possible interdiction des réseaux sociaux auprès des jeunes afin de contrer l'augmentation de suicides au sein de cette tranche d'âge."Nous n'avons jamais pris l'engagement au sein du gouvernement flamand d'introduire maintenant une interdiction des réseaux sociaux pour les jeunes", a commenté M. Diependaele en réaction à la proposition de la ministre socialiste. "Nous sommes bien sûr préoccupés par l'impact possible sur la santé mentale, mais les réseaux sociaux ont aussi une influence positive sur les bien-être de nos enfants", a ajouté le ministre-président flamand. "Les réseaux sociaux peuvent être un atout pour les enfants socialement isolés, ou pour les jeunes avec des idées noires. Ce sont les parents qui élèvent les enfants. Pas les autorités publiques."Côté francophone, le sujet ne fait pas non plus l'unanimité au sein de la majorité MR-Engagés.Il y a quinze jours, le ministre de la Santé Yves Coppieters (Engagés) avait ainsi estimé qu'il convenait de réfléchir à une interdiction de TikTok après la diffusion sur ce réseau du "Paracétamol Challenge", un défi lancé aux jeunes à prendre de grandes doses de cet antalgique pour "passer le plus de temps possible à l'hôpital".La ministre en charge des Médias, Jacqueline Galant (MR), avait dit ne pas croire en pareille interdiction, préférant plutôt mettre l'accent sur la sensibilisation des jeunes et la prévention.Dans un article paru jeudi, le quotidien De Standaard relaie le constat de médecins de différents services d'urgence en Flandre, ainsi que des chiffres du Centre antipoison néerlandophone. "En 2018, le nombre d'appels au Centre antipoison concernant une tentative de suicide chez les jeunes de moins de 15 ans s'élevait à 413. En 2021, il a culminé à 543. Pour 2023, chiffres les plus récents, on compte 501 appels. Au cours de la même période, les appels concernant des tentatives chez les adultes ont diminué. Selon le porte-parole du Centre, ce n'est là que la partie émergée de l'iceberg", écrit le quotidien. Du côté des hôpitaux, une pédopsychiatre de l'AZ Delta à Roulers explique son inquiétude: elle doit se rendre aux urgences au moins une fois par semaine pour un mineur. A l'Universitair psychiatrisch centrum de la KU Leuven, les demandes d'admission aux urgences pour les 15-18 ans sont passées de 72 en 2018 à 130 en 2024. "Les années précédentes, ce chiffre oscillait entre 50 et 83", écrit De Standaard. L'UZ Brussel constate également une " augmentation très prononcée ", selon explique le chef du service de pédopsychiatrie.Le suicide est la première cause de décès chez les jeunes en Belgique. Dans la tranche d'âge 15-24 ans, plus d'un décès sur quatre est dû à un suicide. Du côté du Centre de prévention du suicide, on constate une hausse des appels en général parmi la population: on est ainsi passé de 12.000 appels en 2019 à 19.000 en 2020, et à plus de 23.000 en 2022.C.V. avec Belga