Pour rappel, les MACS sont actuellement sous un statut sui generis, chimère entre étudiant et employé mélangeant habilement le pire des deux mondes, source d'innombrables abus.

Leurs demandes semblent donc tout à fait logiques et légitimes et pourtant, nombre de médecins ne semblent pas toujours très en phase avec ces exigences.

Outre les éternelles rhétoriques fallacieuses tel que le " puisque moi aussi j'en ai bavé, les autres devront passer par là ", il demeure une conception du métier diamétralement opposée entre générations.

Faux indépendant, vrai dilemme

La médecine, chez nous, est traditionnellement libérale et le médecin preste sous la bannière d'un vrai faux indépendant.

Il tarifie ses prestations sauf qu'il n'est pas libre de fixer ses tarifs mais il est comme les autres soumis à une étreinte fiscale conséquente. Cette situation fait souvent débat et la comparaison tarifaire avec certains corps de métier à tendance à en courroucer plus d'un. Il est vrai qu'après 6-7 années de médecine et parfois le double en cas de spécialisation, la prestation médicale semble bon marché.

Mais ce qu'on oublie très souvent de dire c'est qu'être indépendant rajoute une énorme quantité de travail administratif à des semaines déjà bien chargées puisque le salaire dépend du volume de patients que nous traitons. Sans parler de la pression de ne pas être malade, de ne pas pouvoir partir en vacances quand on le souhaite, etc.

Cette situation, lorsqu'on en expose toutes les subtilités est très loin de faire l'unanimité chez les jeunes confrères.

Il est vrai que passer du sui generis à indépendant semble salutaire après plusieurs années d'exploitation en tant que MACS, mais si la situation venait à se normaliser et que l'assistanat n'était plus le sacerdoce qu'il est aujourd'hui, le discours serait tout autre.

En effet, de nombreux jeunes médecins ne seraient pas opposés voire seraient carrément favorable à la conservation du statut d'employé après l'assistanat et ce pour de très bonnes raisons.

La nomenclature source d'inégalités

A l'origine d'un éternel débat aussi âpre que houleux, la nomenclature est très souvent pointée du doigt aussi bien par les jeunes collègues que par les spécialisations " pauvres ", autrement dit, celles qui ne bénéficient pas d'une tarification avantageuse.

Il est aujourd'hui clairement admis que lorsque vient le choix de carrière en fin de master, certaines disciplines sont privilégiées à d'autres en partie parce qu'elles sont bien plus rémunératrices à charge de travail égale. Une aberration !

C'est un fait par exemple, qu'en Belgique l'acte technique compte énormément et qu'à contrario la prestation intellectuelle, en plus de ne pas être valorisée, fait perdre du temps et donc de l'argent. Et pourtant, elle est ô combien indispensable.

En fin de master, certaines disciplines sont privilégiées parce qu'elles sont plus rémunératrices

Qu'on expédie une consultation en cinq minutes montre en main ou qu'on prenne une heure pour éduquer son patient en lui expliquant clairement la pathologie dont il souffre, les bons gestes à avoir, le tarif reste est le même. Il n'est donc pas rentable pour un médecin de faire de la prévention alors que pourtant, cette dernière est indispensable à la réduction des coûts en soins de santé.

A contrario, il est très fréquent que des gestes soient abusivement posés dans une optique purement pécuniaire. Ce système inflationniste mène à de trop nombreux abus qui finiront par le mener à sa propre perte quand les deniers viendront à manquer.

On peut d'ailleurs déjà en avoir un aperçu avec les soins basse variabilité qui finiront par se généraliser à tort ou à raison.

Travailler pour vivre et non l'inverse

L'autre point majeur de discorde entre jeunes et moins jeune repose également sur la charge horaire.

J'ai souvent entendu de plus vieux confrères considérer comme fainéants leurs cadets lorsque par exemples ces derniers partaient un peu plus tôt, souhaitaient récupérer leurs gardes, etc.

Un son de cloche parfois même partagé par certains patients se plaignant de la disponibilité moindre de leur jeune médecin traitant par rapport à l'ancien.

Et pourtant, est-ce vraiment répréhensible ?

Il y a désormais une réelle volonté de clairement dissocier vie privée et vie professionnelle pour les médecins et d'établir un cadre horaire plus strict comme ce pourrait être le cas pour un employé.

Rappelons qu'à une époque pas si lointaine, une pléthore de praticiens se battait pour se constituer une patientèle, la situation est tout autre aujourd'hui.

Actuellement, la qualité de vie prime pour une majorité.

Forfaitisation, catastrophe ou évolution naturelle ?

Il va sans dire que compte-tenu de l'explosion des coûts en soins de santé en partie lié au vieillissement de la population, de nombreuses stratégies pourraient être mises en place dans les prochaines années.

Parmi elles, le changement de statut des médecins en employé et le passage d'une médecine à l'acte vers la forfaitarisation est une piste qui risque de voir le jour.

Catastrophe ou évolution naturelle de la profession ? La question mérite d'être débattue car d'un côté comme de l'autre, il y a de nombreux avantages et inconvénients.

Tout du moins, ne pourrions-nous pas trouver un juste milieu qui puisse garantir à la fois une qualité de vie raisonnable et un salaire décent et ce, toute discipline confondue ? La pérennité de certaines spécialités risque d'en dépendre faute d'une attractivité suffisante.

Dans tous les cas, la situation actuelle ne semble plus correspondre aux idéaux de la future génération de médecins dont le désir d'évoluer dans un cadre fermé et sécurisant prime très largement sur des ambitions salariales parfois démesurées.

Travailler moins mais mieux, mais surtout vivre !

Un désir profond qui se ressent très fortement dans leurs revendications en tant que MACS et donc il faudra tenir compte si nous ne voulons pas voir le métier être déserté.

Pour rappel, les MACS sont actuellement sous un statut sui generis, chimère entre étudiant et employé mélangeant habilement le pire des deux mondes, source d'innombrables abus.Leurs demandes semblent donc tout à fait logiques et légitimes et pourtant, nombre de médecins ne semblent pas toujours très en phase avec ces exigences. Outre les éternelles rhétoriques fallacieuses tel que le " puisque moi aussi j'en ai bavé, les autres devront passer par là ", il demeure une conception du métier diamétralement opposée entre générations.La médecine, chez nous, est traditionnellement libérale et le médecin preste sous la bannière d'un vrai faux indépendant.Il tarifie ses prestations sauf qu'il n'est pas libre de fixer ses tarifs mais il est comme les autres soumis à une étreinte fiscale conséquente. Cette situation fait souvent débat et la comparaison tarifaire avec certains corps de métier à tendance à en courroucer plus d'un. Il est vrai qu'après 6-7 années de médecine et parfois le double en cas de spécialisation, la prestation médicale semble bon marché.Mais ce qu'on oublie très souvent de dire c'est qu'être indépendant rajoute une énorme quantité de travail administratif à des semaines déjà bien chargées puisque le salaire dépend du volume de patients que nous traitons. Sans parler de la pression de ne pas être malade, de ne pas pouvoir partir en vacances quand on le souhaite, etc.Cette situation, lorsqu'on en expose toutes les subtilités est très loin de faire l'unanimité chez les jeunes confrères.Il est vrai que passer du sui generis à indépendant semble salutaire après plusieurs années d'exploitation en tant que MACS, mais si la situation venait à se normaliser et que l'assistanat n'était plus le sacerdoce qu'il est aujourd'hui, le discours serait tout autre.En effet, de nombreux jeunes médecins ne seraient pas opposés voire seraient carrément favorable à la conservation du statut d'employé après l'assistanat et ce pour de très bonnes raisons.A l'origine d'un éternel débat aussi âpre que houleux, la nomenclature est très souvent pointée du doigt aussi bien par les jeunes collègues que par les spécialisations " pauvres ", autrement dit, celles qui ne bénéficient pas d'une tarification avantageuse.Il est aujourd'hui clairement admis que lorsque vient le choix de carrière en fin de master, certaines disciplines sont privilégiées à d'autres en partie parce qu'elles sont bien plus rémunératrices à charge de travail égale. Une aberration !C'est un fait par exemple, qu'en Belgique l'acte technique compte énormément et qu'à contrario la prestation intellectuelle, en plus de ne pas être valorisée, fait perdre du temps et donc de l'argent. Et pourtant, elle est ô combien indispensable.Qu'on expédie une consultation en cinq minutes montre en main ou qu'on prenne une heure pour éduquer son patient en lui expliquant clairement la pathologie dont il souffre, les bons gestes à avoir, le tarif reste est le même. Il n'est donc pas rentable pour un médecin de faire de la prévention alors que pourtant, cette dernière est indispensable à la réduction des coûts en soins de santé.A contrario, il est très fréquent que des gestes soient abusivement posés dans une optique purement pécuniaire. Ce système inflationniste mène à de trop nombreux abus qui finiront par le mener à sa propre perte quand les deniers viendront à manquer.On peut d'ailleurs déjà en avoir un aperçu avec les soins basse variabilité qui finiront par se généraliser à tort ou à raison. L'autre point majeur de discorde entre jeunes et moins jeune repose également sur la charge horaire. J'ai souvent entendu de plus vieux confrères considérer comme fainéants leurs cadets lorsque par exemples ces derniers partaient un peu plus tôt, souhaitaient récupérer leurs gardes, etc.Un son de cloche parfois même partagé par certains patients se plaignant de la disponibilité moindre de leur jeune médecin traitant par rapport à l'ancien.Et pourtant, est-ce vraiment répréhensible ?Il y a désormais une réelle volonté de clairement dissocier vie privée et vie professionnelle pour les médecins et d'établir un cadre horaire plus strict comme ce pourrait être le cas pour un employé.Rappelons qu'à une époque pas si lointaine, une pléthore de praticiens se battait pour se constituer une patientèle, la situation est tout autre aujourd'hui.Actuellement, la qualité de vie prime pour une majorité.Il va sans dire que compte-tenu de l'explosion des coûts en soins de santé en partie lié au vieillissement de la population, de nombreuses stratégies pourraient être mises en place dans les prochaines années.Parmi elles, le changement de statut des médecins en employé et le passage d'une médecine à l'acte vers la forfaitarisation est une piste qui risque de voir le jour.Catastrophe ou évolution naturelle de la profession ? La question mérite d'être débattue car d'un côté comme de l'autre, il y a de nombreux avantages et inconvénients.Tout du moins, ne pourrions-nous pas trouver un juste milieu qui puisse garantir à la fois une qualité de vie raisonnable et un salaire décent et ce, toute discipline confondue ? La pérennité de certaines spécialités risque d'en dépendre faute d'une attractivité suffisante.Dans tous les cas, la situation actuelle ne semble plus correspondre aux idéaux de la future génération de médecins dont le désir d'évoluer dans un cadre fermé et sécurisant prime très largement sur des ambitions salariales parfois démesurées.Travailler moins mais mieux, mais surtout vivre !Un désir profond qui se ressent très fortement dans leurs revendications en tant que MACS et donc il faudra tenir compte si nous ne voulons pas voir le métier être déserté.