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Le budget, approuvé par 15 voix (représentants du Gouvernement, mutuelles et syndicats de travailleurs) et cinq absentions (employeurs, qui défendent bien entendu l'industrie pharmaceutique à qui on impose d'importantes économies), ne laisse que des miettes à la médecine, estime le GBO/Cartel." Il ne reste en effet quasi aucune marge pour de nouvelles mesures à négocier en médicomut, hormis une utilisation (partielle) de la masse d'index des médecins (qui est de 6,05%, soit 641,225 millions d'euros), alors que l'inflation est restée très élevée au début de 2023 et que l'indexation précédente (au 1/2/2023) n'a déjà pas suffi à couvrir l'inflation de 2022 ! ", réagit le GBO/Cartel. " Alors qu'ils représentent 28,6% du total du budget des soins de santé, les médecins n'obtiennent que 11,3% (10,814 millions d'euros) de l'attribution de la marge disponible de 168,862 millions d'euros). "Le syndicat fait une historique de l'élaboration du budget. Il rappelle qu'initialement, la médicomut avait sélectionné cinq priorités : la fin de vie, le cholestéatome, les soins de santé mentale, la revalorisation de la rémunération de ces médecins hospitaliers et la réadaptation pulmonaire multidisciplinaire.Dans sa proposition de budget 2024, le Comité de l'assurance n'a retenu qu'une partie de ces parties, souvent pour des montants moindres que prévus. Raison pour laquelle le GBO/Cartel avait voté contre cette proposition.Le budget adopté ne propose au final que deux nouvelles initiatives budgetisées. Ainsi, dix millions d'euros sont prévus pour des mesures visant à interdire les suppléments d'honoraires pour les BIM. Ensuite, 9,038 millions d'euros sont alloués aux médecins en formation : 6,78 millions d'euros pour les médecins spécialistes en formation dans le cadre des discussions en cours sur l'évaluation et l'aménagement de la convention collective de formation et 2,26 millions d'euros pour les médecins généralistes en formation avec pour objectif de soutenir les médecins généralistes en formation qui exercent en zone rurale ou dans une zone présentant une pénurie de médecins généralistes significativement élevée, par exemple au travers d'une indemnité de déplacement ou de prise en charge des frais plus élevée.Le Cartel se réjouit bien évidemment de l'octroi de budget pour ces mesures, en particulier pour les médecins en formation. Il comprend bien les problèmes budgétaires actuels mais souligne que les moyens mis à disposition des médecins sont nettement insuffisants, notamment en médecine générale ainsi que dans plusieurs spécialités. " Le système actuel de convention est un équilibre fragile entre satisfaction financière et professionnelle des prestataires, et la pérennité de ce système de convention risque d'être mis à mal pour l'accord 2024 vu l'insuffisance de moyens mis à disposition des médecins ", a réagit le représentant du Cartel en réunion du Conseil général.Bien entendu, la proposition du Gouvernement reprend aussi des montants déjà attribués (pas de nouveau budget donc !), à savoir 23 millions d'euros pour les médecins spécialistes pour la revalorisation/le rééquilibrage d'un certain nombre d'honoraires (dont 3,5 millions d'euros pour les frais de permanence dans les centres de traumatologie majeure et 2 millions d'euros pour le remboursement des nouveaux traitements du cholestéatome). Enfin, 16,5 millions d'euros étaient également attribués aux médecins généralistes pour le soutien à la pratique et les 23 millions d'euros pour le New Deal. " Rien donc qui puisse susciter l'envie de négocier un nouvel accord-médico-mut, dans un espace budgétaire tellement étriqué ", conclut le syndicat.