C'est à force de côtoyer des patients déconcertés dans son service de radiothérapie au CHU de Liège que l'idée a germé dans l'esprit du Dr Philippe Westerlinck. "Mais Docteur, pourquoi ai-je attrapé ce cancer ?" "Qu'ai-je fait pour avoir ça ?" "Aurais-je pu faire quelque chose pour l'éviter ?"...
"En tant que radiothérapeute, je traite des patients en oncologie tous les jours", explique d'emblée le Dr Westerlinck, radiothérapeute oncologue, chef de clinique au CHU de Liège. "Pas mal d'entre eux, même à cette étape de leur trajet de soins, posent la question de savoir pourquoi ils ont développé un cancer. Les gens ne comprennent pas... Ils n'ont pas la moindre idée de leurs facteurs de risque d'avoir un cancer, ou ce cancer en particulier."
Comment aider la population à se prendre en main ? Comment promouvoir la littératie en santé et les changements de modes de vie pour responsabiliser, autonomiser (empowerment) le public ? Réponse : en développant une application de santé mobile - le "Cancer Risk Calculator" (CRC) - pour améliorer les connaissances en matière de santé publique, en fournissant aux utilisateurs des informations personnalisées sur leurs risques de cancer (38 cancers + 18 sous-types) et les mesures préventives qu'ils peuvent adopter.
Des bases scientifiques rigoureuses
Cette appli est réalité depuis quelques jours. Forte de 790 facteurs de risque embarqués, elle met l'accent sur les facteurs de vie modifiables afin d'encourager les comportements préventifs. Ces facteurs de risque ne tombent pas de nulle part : le Dr Westerlinck s'est servi des données dites "SEER" (Surveillance, Epidemiology, and End Results) du programme de l'Institut national du cancer (NCI) au sein des NIH américains, ainsi que de données validées issues de la littérature scientifique.
Le Dr Westerlinck n'a pas seulement fourni toutes les infos qu'on retrouve dans l'application, il s'est également investi avec passion dans le développement. Cette initiative personnelle l'a conduit à écrire lui-même une grande partie du code. Il a toutefois pu s'appuyer sur l'expertise précieuse de son meilleur ami, informaticien, pour l'assister sur certains aspects spécifiques, notamment le développement des versions pour les appareils Android et Apple. Cet engagement a représenté cinq années de travail acharné, un investissement considérable qu'il assume pleinement et avec fierté. "Cette application fait aussi partie de ma thèse de doctorat ("Development and evaluation of a comprehensive cancer model and mobil application for public awareness and prevention"), que je vais déposer dans deux mois à l'Université de Liège, et cela m'a motivé."
Gratuit, en trois langues et sécurisé
La publication scientifique dédiée à son appli vient de paraître, en septembre, dans l'International Journal of Medical Informatics. En 2021, il avait déjà publié, dans le même journal, une revue des différentes solutions digitales interactives alors disponibles pour le public pour les informer des différents facteurs de risque. "Mais les outils étaient très limités, faits pour un seul modèle ou un seul cancer, donc il y avait vraiment une opportunité pour créer une appli nous-mêmes", précise-t-il.
Le "calculateur risque de cancer" est gratuit. Il est disponible en trois langues (français, anglais et néerlandais). Concrètement, une fois l'appli installée sur smartphone, l'utilisateur doit compléter un profil assez précis de sa situation de santé pour nourrir l'algorithme. N'y a-t-il pas de risque à mettre tout son dossier médical ainsi en ligne ? "Non, nous avons une excellente privacy policy, aucun input n'est transmis ni vers Apple, ni vers Google ni aucun autre tiers. C'est de toute façon impossible car toutes les data restent sur l'appareil même, rien n'est transmis vers un serveur, ni vers nous. C'est complètement confidentiel", assure Philippe Westerlinck.
Pas un "Dr Google"
L'application intègre 211 modèles de risque validés, permettant à l'utilisateur de comparer différentes approches et de mieux comprendre ses risques personnels. Les résultats, y compris la probabilité de décès pour chaque type de cancer, sont complets, mais le public est-il suffisamment "éduqué" pour les assimiler ? "Je pense que oui pour la plupart des infos, peut-être pas pour tout. Certains éléments s'appliquent aux gens qui sont déjà conscients et/ou ont déjà une maladie, et sont plus à risque de développer un cancer, par exemple en cas de cirrhose."
Le médecin insiste toutefois sur la prudence à garder vis-à vis de l'outil : "Ces résultats sont donnés strictement à titre informatif. Une application mobile ne va jamais dire à quelqu'un qu'il a un cancer ou qu'il va en développer un. L'objectif est d'expliquer au public les différents facteurs de risque modifiables, de le rendre conscient des mesures qu'il peut mettre en place pour améliorer son profil de risque, comme l'activité physique, l'arrêt du tabac ou, autre exemple moins connu, boire 2,5l d'eau par jour, ce qui permet de diminuer de près de moitié le risque de cancer de la vessie. Mais le contexte clinique demeure essentiel. Peu importe les facteurs de risque indiqués dans l'appli, l'avis du médecin et les examens cliniques restent primordiaux."
"En tant que radiothérapeute, je traite des patients en oncologie tous les jours", explique d'emblée le Dr Westerlinck, radiothérapeute oncologue, chef de clinique au CHU de Liège. "Pas mal d'entre eux, même à cette étape de leur trajet de soins, posent la question de savoir pourquoi ils ont développé un cancer. Les gens ne comprennent pas... Ils n'ont pas la moindre idée de leurs facteurs de risque d'avoir un cancer, ou ce cancer en particulier." Comment aider la population à se prendre en main ? Comment promouvoir la littératie en santé et les changements de modes de vie pour responsabiliser, autonomiser (empowerment) le public ? Réponse : en développant une application de santé mobile - le "Cancer Risk Calculator" (CRC) - pour améliorer les connaissances en matière de santé publique, en fournissant aux utilisateurs des informations personnalisées sur leurs risques de cancer (38 cancers + 18 sous-types) et les mesures préventives qu'ils peuvent adopter. Des bases scientifiques rigoureusesCette appli est réalité depuis quelques jours. Forte de 790 facteurs de risque embarqués, elle met l'accent sur les facteurs de vie modifiables afin d'encourager les comportements préventifs. Ces facteurs de risque ne tombent pas de nulle part : le Dr Westerlinck s'est servi des données dites "SEER" (Surveillance, Epidemiology, and End Results) du programme de l'Institut national du cancer (NCI) au sein des NIH américains, ainsi que de données validées issues de la littérature scientifique.Le Dr Westerlinck n'a pas seulement fourni toutes les infos qu'on retrouve dans l'application, il s'est également investi avec passion dans le développement. Cette initiative personnelle l'a conduit à écrire lui-même une grande partie du code. Il a toutefois pu s'appuyer sur l'expertise précieuse de son meilleur ami, informaticien, pour l'assister sur certains aspects spécifiques, notamment le développement des versions pour les appareils Android et Apple. Cet engagement a représenté cinq années de travail acharné, un investissement considérable qu'il assume pleinement et avec fierté. "Cette application fait aussi partie de ma thèse de doctorat ("Development and evaluation of a comprehensive cancer model and mobil application for public awareness and prevention"), que je vais déposer dans deux mois à l'Université de Liège, et cela m'a motivé."Gratuit, en trois langues et sécuriséLa publication scientifique dédiée à son appli vient de paraître, en septembre, dans l'International Journal of Medical Informatics. En 2021, il avait déjà publié, dans le même journal, une revue des différentes solutions digitales interactives alors disponibles pour le public pour les informer des différents facteurs de risque. "Mais les outils étaient très limités, faits pour un seul modèle ou un seul cancer, donc il y avait vraiment une opportunité pour créer une appli nous-mêmes", précise-t-il. Le "calculateur risque de cancer" est gratuit. Il est disponible en trois langues (français, anglais et néerlandais). Concrètement, une fois l'appli installée sur smartphone, l'utilisateur doit compléter un profil assez précis de sa situation de santé pour nourrir l'algorithme. N'y a-t-il pas de risque à mettre tout son dossier médical ainsi en ligne ? "Non, nous avons une excellente privacy policy, aucun input n'est transmis ni vers Apple, ni vers Google ni aucun autre tiers. C'est de toute façon impossible car toutes les data restent sur l'appareil même, rien n'est transmis vers un serveur, ni vers nous. C'est complètement confidentiel", assure Philippe Westerlinck.Pas un "Dr Google"L'application intègre 211 modèles de risque validés, permettant à l'utilisateur de comparer différentes approches et de mieux comprendre ses risques personnels. Les résultats, y compris la probabilité de décès pour chaque type de cancer, sont complets, mais le public est-il suffisamment "éduqué" pour les assimiler ? "Je pense que oui pour la plupart des infos, peut-être pas pour tout. Certains éléments s'appliquent aux gens qui sont déjà conscients et/ou ont déjà une maladie, et sont plus à risque de développer un cancer, par exemple en cas de cirrhose." Le médecin insiste toutefois sur la prudence à garder vis-à vis de l'outil : "Ces résultats sont donnés strictement à titre informatif. Une application mobile ne va jamais dire à quelqu'un qu'il a un cancer ou qu'il va en développer un. L'objectif est d'expliquer au public les différents facteurs de risque modifiables, de le rendre conscient des mesures qu'il peut mettre en place pour améliorer son profil de risque, comme l'activité physique, l'arrêt du tabac ou, autre exemple moins connu, boire 2,5l d'eau par jour, ce qui permet de diminuer de près de moitié le risque de cancer de la vessie. Mais le contexte clinique demeure essentiel. Peu importe les facteurs de risque indiqués dans l'appli, l'avis du médecin et les examens cliniques restent primordiaux."Android: Google Play Store LinkApple: Apple App Store Link