Quel est l'impact de l'utilisation du smartphone sur la santé des jeunes ? C'est le sujet de l'enquête présentée par les Mutualités libres vendredi dernier lors de son symposium " Grandir en bonne santé à l'ère numérique ". Résultat : un jeune sur deux se déclare en situation de dépendance.
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Les Mutualités libres (ML) ont mené l'enquête auprès de 976 jeunes belges âgés de 12 à 23 ans. L'objet ? Leur bien-être numérique. " De plus en plus d'études montrent l'impact de l'utilisation du smartphone, des réseaux sociaux sur la santé. On parle de problèmes de dos, de nuque, de problèmes de vue, mais aussi d'un impact sur la qualité du sommeil, sur la santé mentale de nos jeunes ", déclare Xavier Brenez, directeur général de l'Union nationale des Mutualités libres.Que ressort-il de l'enquête? Un chiffre d'abord : 47. C'est la moyenne du nombre de fois que les adolescents consultent leur smartphone chaque jour. " Un jeune sur deux affirme avoir une addiction à son smartphone ", pointe Xavier Brenez. Plutôt qu'addiction, les experts présents - le Pr Laura Merla et le Pr Lieven De Marez - parlent eux d'hypersensibilité.Selon plus de huit jeunes sur dix, les réseaux sociaux sont essentiels pour rester en contact avec leurs amis. " 80% de nos adolescents consultent chaque jour les réseaux sociaux, avec une consommation moyenne d'une heure et demi ", note Xaviez Brenez. " 40% des jeunes déclarent même avoir une consommation des réseaux sociaux supérieure à deux, trois heures par jour. " Ce qui pousse les adolescents à consommer autant :le phénomène Fear of missing out, ou la peur de passer à côté de quelque chose d'essentiel. Un phénomène plus présent en Wallonie (60%) et à Bruxelles (57%) qu'en Flandre (46%), et chez les garçons que chez les filles, sans qu'il y ait d'explication donnée.S'ils avancent de nombreux avantages à utiliser les réseaux sociaux (une communication facilitée avec autrui, essentiellement), les jeunes font également part d'expériences négatives. La moitié d'entre eux ont déjà été confrontés au cyber harcèlement, quatre sur dix ont déjà publié des contenus et l'ont regretté par la suite, et un sur cinq ressent une pression sociale pour être présent sur les réseaux sociaux.Les adolescents disposent-ils des connaissances, compétences et attitudes nécessaires pour bien gérer ces risques ? Selon eux, oui. Et dans les faits, on ne peut pas leur donner tort : les publications d'un jeune sur dix seulement sont ouvertes à tous tandis que huit adolescents sur dix ne rendent accessibles leur profil qu'à leurs amis.Autre exemple de "littératie numérique" : trois quarts des jeunes ajustent leurs paramètres de confidentialité pour les rendre plus stricts. " Il y a un regard critique, une conscience des risques de la part de nos jeunes par rapport aux réseaux sociaux. Cela est dû aux initiatives prises par le milieu scolaire notamment ", estime Xaviez Brenez.Le tropisme de l'enquête vers les réseaux sociaux est un biais non négligeable : l'utilisation d'un smartphone ne résume pas à celle des réseaux sociaux. Néanmoins, et même si cela reste déclaratif, elle montre que la moitié des jeunes est dépendant à son smartphone. Et que les réseaux sociaux comportent des risques.Pour les ML, il est important que l'environnement du jeune (la famille et l'école en premier lieu) joue un rôle de sensibilisation. " En effet, plus les jeunes disposeront de compétences et de connaissances numériques, mieux ils seront protégés contre les risques de santé qu'entraînent le smartphone et les réseaux sociaux, tant sur le plan mental que physique. "