Discipline de plus en plus poussée, la cardiologie ne se limite plus à ses branches "interventionnelle" / "non interventionnelle". Désormais, angiographie, rythmologie et échographie déclinent la spécialité en autant de facettes qui permettent d'affiner le spectre des pathologies.

Naguère réservée aux hôpitaux universitaires, l'accréditation de l'European Society of Cardiology (ESC) vient d'être accordée, pour les cinq prochaines années, au Laboratoire d'échographie cardiaque des Cliniques de l'Europe - une première côté francophone. L'examen est proposé sur les sites de Sainte-Elisabeth et de Saint-Michel [1], par la Dre Asefeh Defaee, coordinatrice de l'équipe (cinq personnes) et adjointe à la direction médicale, et sa consoeur la Dre Laurence van der Heart.

Standards de qualité

Pour obtenir son accréditation, l'équipe a collationné quelque 250 cas : "250 patients pour un laboratoire comme le nôtre, ce n'est pas 'beaucoup' puisque nous voyons environ 15 personnes par demi-journée", précise la Dre Defaee. "L'enjeu était davantage dans le contrôle du référencement de ces patients, avec la prise en charge de pathologies particulières, et dans la démonstration de la qualité de nos diagnostics."

Les Cliniques de l'Europe peuvent donc maintenant offrir les mêmes standards de qualité que les services universitaires, ce qui va permettre, entre autres, de raccourcir les délais d'attente. "Les cardiologues qui exercent en extrahospitalier peuvent nous appeler pour demander une évaluation échographique cardiaque 'one shot'. C'est vraiment, je pense, le point le plus intéressant de cette nouveauté car ainsi, le patient ne va pas avoir à faire à un nouveau cardiologue : il va juste recevoir un avis échographique, puis retrouve son médecin habituel ensuite."

Ouvert au cardiologue comme au généraliste

En tant que médecin, quels types de patients pouvez-vous référer vers ce labo ? "Il ne s'agit pas seulement du cardiologue, déjà", souligne la spécialiste, "un médecin généraliste confronté à un souffle au coeur et persuadé qu'il y a une maladie valvulaire en amont peut très bien requérir une évaluation précise chez nous. Certes, c'est moins classique, on envoie généralement d'abord au cardiologue qui, lui, va envoyer chez l'échographiste quand, par exemple, l'évaluation de la maladie valvulaire cardiaque dépasse un niveau de gravité tel que se pose la question d'une éventuelle indication opératoire."

Dans le setting de la consultation classique de cardiologie, le médecin n'a généralement pas suffisamment de temps pour évaluer des maladies valvulaires avancées, adapter finement ou compléter la médication dans l'insuffisance cardiaque ou encore "évaluer les pressions de remplissage, par exemple", constate la Dre Defaee.

Expertise humaine

Outre les progrès technologiques que permet un appareillage haut de gamme comme celui qui équipe ce Laboratoire d'échographie cardiaque (d'un coût d'environ 120.000 euros, contre 30.000 euros au cabinet du cardiologue, NdlR), les compétences et la formation du personnel qui procède aux actes techniques apportent une réelle plus-value, "surtout au niveau du référencement des paramètres que nous mesurons, par exemple pour connaître l'exact degré de gravité d'une maladie valvulaire et son évolution. Pour parler plus concrètement, pour coder une échographie de consultation, on est obligé de faire neuf images et on en fait, effectivement, une dizaine. Au laboratoire d'échographie, on est plutôt sur 40 images..."

À noter que cette expertise humaine n'est pas (encore) remplacée par l'IA. Des algorithmes, sur des machines très spécifiques, permettent certes de gagner du temps (évaluer le strain, tracer les contours), mais l'analyse finale demeure dans le chef de l'échographiste.

Échographies transoesophagiennes et patients oncologiques

Le Laboratoire réalise également des échographies transoesophagiennes (ETO), qui complètent les échos transthoraciques en permettant des images beaucoup plus précises, très proches des structures cardiaques, notamment pour les structures valvulaires, et qui nécessitent, elles aussi, un set up particulier. "Nous avons une ETO toute fine, beaucoup plus confortable pour le patient, dont peu de centres disposent à Bruxelles", précise notre interlocutrice.

Autre domaine, assez particulier, où l'équipe peut également apporter une réelle valeur ajoutée, celui des patients suivis en oncologie et sous traitements de chimiothérapie potentiellement toxiques, des patients chez qui, habituellement, on découvrait une insuffisance cardiaque seulement des années post rémission. "Les oncologues le savent, et nous réfèrent désormais les patients pendant leur traitement. En découvrant déjà des anomalies, on peut gagner des années grâce à ce diagnostic précoce."

Enfin, concernant le coût de cet examen, n'ayez crainte dans le cas d'un patient en difficultés financières : l'échographie est remboursée, et les prestataires sont conventionnés, le patient ne paie donc que le ticket modérateur. "C'est vraiment un service à la fois de pointe et accessible, tant financièrement que physiquement, que nous désirons proposer, et nous avons à coeur de collaborer avec les cardiologues et autres médecins externes", conclut la Dre Asefeh Defaee.

[1] Numéros d'appel pour obtenir un rendez-vous pour vos patients : 02/614.40.10 (site Sainte-Elisabeth) et 02/614.41.10 (Saint-Michel).

Discipline de plus en plus poussée, la cardiologie ne se limite plus à ses branches "interventionnelle" / "non interventionnelle". Désormais, angiographie, rythmologie et échographie déclinent la spécialité en autant de facettes qui permettent d'affiner le spectre des pathologies. Naguère réservée aux hôpitaux universitaires, l'accréditation de l'European Society of Cardiology (ESC) vient d'être accordée, pour les cinq prochaines années, au Laboratoire d'échographie cardiaque des Cliniques de l'Europe - une première côté francophone. L'examen est proposé sur les sites de Sainte-Elisabeth et de Saint-Michel [1], par la Dre Asefeh Defaee, coordinatrice de l'équipe (cinq personnes) et adjointe à la direction médicale, et sa consoeur la Dre Laurence van der Heart. Pour obtenir son accréditation, l'équipe a collationné quelque 250 cas : "250 patients pour un laboratoire comme le nôtre, ce n'est pas 'beaucoup' puisque nous voyons environ 15 personnes par demi-journée", précise la Dre Defaee. "L'enjeu était davantage dans le contrôle du référencement de ces patients, avec la prise en charge de pathologies particulières, et dans la démonstration de la qualité de nos diagnostics."Les Cliniques de l'Europe peuvent donc maintenant offrir les mêmes standards de qualité que les services universitaires, ce qui va permettre, entre autres, de raccourcir les délais d'attente. "Les cardiologues qui exercent en extrahospitalier peuvent nous appeler pour demander une évaluation échographique cardiaque 'one shot'. C'est vraiment, je pense, le point le plus intéressant de cette nouveauté car ainsi, le patient ne va pas avoir à faire à un nouveau cardiologue : il va juste recevoir un avis échographique, puis retrouve son médecin habituel ensuite." En tant que médecin, quels types de patients pouvez-vous référer vers ce labo ? "Il ne s'agit pas seulement du cardiologue, déjà", souligne la spécialiste, "un médecin généraliste confronté à un souffle au coeur et persuadé qu'il y a une maladie valvulaire en amont peut très bien requérir une évaluation précise chez nous. Certes, c'est moins classique, on envoie généralement d'abord au cardiologue qui, lui, va envoyer chez l'échographiste quand, par exemple, l'évaluation de la maladie valvulaire cardiaque dépasse un niveau de gravité tel que se pose la question d'une éventuelle indication opératoire."Dans le setting de la consultation classique de cardiologie, le médecin n'a généralement pas suffisamment de temps pour évaluer des maladies valvulaires avancées, adapter finement ou compléter la médication dans l'insuffisance cardiaque ou encore "évaluer les pressions de remplissage, par exemple", constate la Dre Defaee. Outre les progrès technologiques que permet un appareillage haut de gamme comme celui qui équipe ce Laboratoire d'échographie cardiaque (d'un coût d'environ 120.000 euros, contre 30.000 euros au cabinet du cardiologue, NdlR), les compétences et la formation du personnel qui procède aux actes techniques apportent une réelle plus-value, "surtout au niveau du référencement des paramètres que nous mesurons, par exemple pour connaître l'exact degré de gravité d'une maladie valvulaire et son évolution. Pour parler plus concrètement, pour coder une échographie de consultation, on est obligé de faire neuf images et on en fait, effectivement, une dizaine. Au laboratoire d'échographie, on est plutôt sur 40 images..."À noter que cette expertise humaine n'est pas (encore) remplacée par l'IA. Des algorithmes, sur des machines très spécifiques, permettent certes de gagner du temps (évaluer le strain, tracer les contours), mais l'analyse finale demeure dans le chef de l'échographiste.Le Laboratoire réalise également des échographies transoesophagiennes (ETO), qui complètent les échos transthoraciques en permettant des images beaucoup plus précises, très proches des structures cardiaques, notamment pour les structures valvulaires, et qui nécessitent, elles aussi, un set up particulier. "Nous avons une ETO toute fine, beaucoup plus confortable pour le patient, dont peu de centres disposent à Bruxelles", précise notre interlocutrice.Autre domaine, assez particulier, où l'équipe peut également apporter une réelle valeur ajoutée, celui des patients suivis en oncologie et sous traitements de chimiothérapie potentiellement toxiques, des patients chez qui, habituellement, on découvrait une insuffisance cardiaque seulement des années post rémission. "Les oncologues le savent, et nous réfèrent désormais les patients pendant leur traitement. En découvrant déjà des anomalies, on peut gagner des années grâce à ce diagnostic précoce."Enfin, concernant le coût de cet examen, n'ayez crainte dans le cas d'un patient en difficultés financières : l'échographie est remboursée, et les prestataires sont conventionnés, le patient ne paie donc que le ticket modérateur. "C'est vraiment un service à la fois de pointe et accessible, tant financièrement que physiquement, que nous désirons proposer, et nous avons à coeur de collaborer avec les cardiologues et autres médecins externes", conclut la Dre Asefeh Defaee.