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"Vincent Ninane et moi, nous avons passé deux mois à parler avec tout le monde malgré les vacances et le contexte du Covid pour avoir l'input du terrain. Nous avons pu rédiger, dans les deux langues, un premier Plan médical commun (PMC). Il a été voté à la quasi unanimité par 24 membres des Conseils médicaux sur 26. C'est historique. Il est agréable de constater que tous les médecins du CHU Saint-Pierre et du CHU Brugmann veulent travailler ensemble. Notre projet respecte les médecins en leur demandant leurs avis. Ce qui n'était pas le cas dans le projet initial du Grand hôpital universitaire de Bruxelles (GHUB)", explique le Pr Jacques Jani. "Une série de principes ont présidé à l'élaboration de ce plan médical et, au-delà, cimentent notre vision de la collaboration entre nos deux institutions, entre nos services et entre nos médecins", précisent les professeurs Jacques Jani et Vincent Ninane. "Parce que les synergies deviennent chaque jour plus importantes et les collaborations indispensables. Nous devons progresser ensemble. Dans le respect de notre ADN. Comment, c'est la réponse la plus difficile à donner. Notre credo : dans le respect et l'intérêt de chacun et en partant du terrain, des chefs de service et des chefs de cliniques."Ce document est une réponse au projet du GHUB qui, selon les Prs Jani et Ninane, ne reposait pas sur un véritable projet médical. Les auteurs du PMC se déclarent être disposés à s'intégrer dans la vision plus large du grand réseau locorégional de l'ULB et de la Ville de Bruxelles.Les auteurs du PMC se déclarent être disposés à s'intégrer dans la vision plus large du grand réseau locorégional de l'ULB et de la Ville de Bruxelles.Les directions des hôpitaux n'ont pas été prévenues de la réalisation de ce travail de synthèse, mais les promoteurs du PMC sont prêts à aller le présenter aux directeurs généraux, Philippe Leroy et Dirk Thielens. "Il faudra surtout convaincre Philippe Close, le bourgmestre de Bruxelles, qui est le véritable décideur. Je ne vois pas comment il pourrait s'opposer à la volonté d'un millier de médecins", souligne le Pr Janni. Le PMC est évolutif. Ses promoteurs attendent les réactions de leurs confrères pour le faire évoluer1. Partir du terrain et des chefs de service Seuls les chefs de service ou les chefs de clinique ont la capacité de développer des projets de collaboration médicale. Nous leur avons naturellement confié cette responsabilité en nous appuyant sur leurs compétences et sur leurs motivations. Les délais extrêmement rapides d'élaboration des projets inter-services ont démontré le bien-fondé de cette approche. 2. Développer une vision médicale cohérente comme pierre angulaire Nous concevons la collaboration entre services comme devant s'appuyer avant toute chose sur une vision médicale commune. Les considérations économiques sont importantes mais ne peuvent se substituer ni précéder le projet médical. Nous avons toute confiance en nos directions respectives pour trouver les accords financiers qui encadreront ce Plan médical. Nous considérons toutefois qu'une bonne vision médicale doit déboucher sur un résultat économique positif. 3. Préserver les rôles et responsabilités de chacun Les chefs de services ont tous un rôle fondamental à jouer dans nos institutions respectives. Ils jouissent également d'une grande légitimité. Nous devons mettre toutes leurs compétences au service du Plan médical. Nous pensons que " forcer " la collaboration ou précipiter des regroupements sous un seul responsable sans volonté explicite des parties serait totalement contre-productif. 4. Assurer un partenariat win-win pour nos institutions Notre philosophie est de capitaliser sur nos forces et nos expertises respectives pour en faire bénéficier le service ou l'hôpital partenaire, dans un objectif de développement mutuel d'activité et de compétences. Cette philosophie s'oppose à toute concentration d'activité qui serait un appauvrissement de l'ensemble. 5. Développer au maximum l'activité et le recrutement de patients sur chaque site Nous évoluons dans un environnement hautement concurrentiel. Cette concurrence se renforce avec la création en Région bruxelloise des réseaux locorégionaux. Dans ce contexte, notre maillage territorial et nos différents sites sont une force incontestable. Notre Plan médical vise à développer au maximum chaque site hospitalier (Horta, Brien, Porte de Hal, César de Paepe...) afin d'augmenter la part de marché de chaque site, non pas au détriment des autres sites, mais au détriment des réseaux concurrents. 6. Encourager la mobilité de l'expertise médicale pour traiter les patients là où ils se trouvent Il découle de ce qui précède que le développement de chaque site ne peut se concevoir que grâce à l'investissement des cadres médicaux sur ces sites, ce qui implique la mobilité à bon escient de l'expertise médicale pour aller recruter et prendre en charge le patient où il vit. 7. Conserver les statuts de tous les médecins et viser à l'alignement dès que possible La collaboration médicale ne pourra prendre son essor que si les mêmes conditions salariales et financières, attractives, sont proposées aux médecins des mêmes équipes. Nous sollicitons nos directions afin qu'elles travaillent rapidement dans ce sens, tout en reconnaissant un " historique " important qui prendra du temps à faire évoluer. L'urgence concerne évidemment les nouveaux engagés qui constituent la semence du futur de nos hôpitaux. 8. Réfléchir en commun aux engagements médicaux et aux investissements en matériel Outre les collaborations concrètes détaillées dans ce Plan médical commun, nous proposons, dès aujourd'hui, d'envisager entre chefs de services homologues tout nouveau recrutement et toute nouvelle demande d'investissement ensemble, à la lumière d'une stratégie commune. Ainsi, nous ferons converger stratégie médicale et efficience économique. 8 9. Garantir la compatibilité du Plan médical avec le GHUB, HIS et le Chirec et maintenir tous nos partenariats avec l'ULB et la VUB Nos collaborations sont ouvertes à tous nos partenaires historiques et ont vocation à se construire en harmonie avec eux. Les chefs de services sont prêts à répondre favorablement à toute sollicitation ou proposition de projet commun de leurs homologues du GHUB, de l'UZ Brussel, de HIS et du Chirec. Ils leur formuleront également, le cas échéant, des propositions de manière proactive. Par ailleurs, nous avons vocations à poursuivre et développer tous les partenariats existants avec nos hôpitaux partenaires du réseau et l'hôpital militaire, ainsi que tous les projets de collaboration chapeautés par l'ULB et la VUB. 10. Développer l'enseignement et la recherche Nos deux institutions ont une longue tradition d'enseignement et de recherche. Nous proposons d'unir les forces des deux hôpitaux pour améliorer la qualité de l'enseignement. A l'heure où la qualité de notre Université est jugée par des scores variés (Shangaï et autres), nous proposons de réunir nos activités de recherche clinique et de publication afin de les optimiser, et de promouvoir le temps de recherche alloué aux jeunes médecins. 11. Tirer les enseignements de la crise Covid-19 : ouvrir nos hôpitaux vers l'extérieur et la première ligne Nos institutions, dans un effort coordonné, doivent améliorer leur collaboration avec les médecins généralistes, les maisons médicales, les maisons de soins et de repos et les paramédicaux dans un vrai partenariat au bénéfice du patient. Nous reviendrons plus en détail dans notre édition papier sur ce Plan médical commun.V.C.