Lors des récentes Assises de l'eSanté, le généraliste Marc Heyde a présenté un stéthoscope connecté pour ausculter à distance des patients résidant en maison de repos. Ce projet-pilote est né de la collaboration entre la Province du Luxembourg, le groupe Vivalia et les acteurs de soins de santé locaux.
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"Cet outil de visio-consultation, actuellement en phase de test au home Saint Jean-Baptiste de Florenville, permet d'évaluer à distance le degré d'urgence d'une consultation ou d'une hospitalisation ", expliquent les promoteurs de cette initiative. "Il aide le médecin à rendre un avis sans devoir se déplacer et permet donc de mieux planifier les consultations en rapport avec l'état du patient, mais aussi d'éviter un déplacement inutile de celui-ci et donc, de diminuer le stress, les risques et le coût. "" Les infirmières travaillant au Home Saint Jean-Baptiste se plaignent de la durée, parfois plusieurs jours, qu'il faut pour qu'un médecin généraliste vienne voir un résident ", précise le Dr Heyde, généraliste à Florenville. "Notre idée a été de mettre sur pied une préconsultation à distance en médecine générale. Elle permet de déterminer la rapidité avec laquelle le médecin doit se déplacer au home. "Le principe est relativement simple : une infirmière ausculte le patient. Le médecin, depuis son cabinet, et le patient, depuis sa maison de repos, communiquent via des écrans." Il a d'abord fallu avoir les autorisations du CPAS et puis développer les outils. Nous sommes actuellement dans la phase active. Nous devons encore adapter un peu le dispositif - principalement un logiciel, une tablette et un stéthoscope électronique, ndlr - en fonction des remarques des utilisateurs, professionnels et patients. Nous allons créer également un protocole. Les observations faites par le médecin sont transmises directement dans son dossier médical. À l'avenir, on pourra connecter d'autres appareils. "Ce projet innovant a reçu un financement provincial. Suite au succès des premières Assises de l'e-santé, organisées en 2017, la Province du Luxembourg et Vivalia ont organisé un accompagnement pour aider des acteurs de la santé à concrétiser leur projet, que ce soit dans la gestion ou le financement de la phase test eSanté en province de Luxembourg. " Il est très important pour nous de réfléchir avec les acteurs de terrain puisque notre territoire est étendu et que nous devons faire face à plusieurs défis, dont le vieillissement de la population ", commente Nathalie Heyard, députée provinciale en charge du Pôle social et santé . " Lors des premières assises nous avons voulu sensibiliser l'opinion publique et les acteurs, avec les deuxièmes, nous tenions à présenter des projets concrets. "" Nous n'avons pas les moyens en Province de Luxembourg, d'investir, à l'instar du CHU De Liège, près de trois millions d'euros par an dans les nouvelles technologies ", note Olivier Binet, directeur général adjoint en charge du pôle Extra Hospitalier. "Nous devons collaborer avec d'autres groupes pour proposer des solutions et nous greffer à des initiatives existantes. Trop longtemps, les médecins de Vivalia n'étaient pas assez ouverts aux médecins généralistes. Nous avons perdu des patients. Cela a changé. "Des initiatives telles que celles présentées le 2 octobre - préconsultations à distance, télé-expertise stroke, lunettes intelligentes utilisées lors des interventions urgentes..., devraient permettre de construire des ponts, entre autres technologiques, entre la première, la deuxième et la troisième ligne de soins au bénéfice des patients de la Province de Luxembourg.Vincent Claes