Le CHU de Liège vient d'inaugurer "l'Unilab Lg", laboratoire de référence en Wallonie. Les installations flambant neuves occupent près de 8.000m2 sur deux niveaux de l'Institut d'oncologie Arsène Burny (Icab).
C'est un (très) vieux rêve, un projet qui parut fou aux yeux de certains au siècle dernier, qui se concrétise aujourd'hui pour le CHU de Liège, avec l'inauguration de l'"Unilab Lg" : le Laboratoire intégré de biologie clinique, génétique et anatomie pathologique, labo de référence en Wallonie. "Une réalisation exceptionnelle", qui fait du CHU liégeois "le seul hôpital universitaire à disposer du regroupement des trois disciplines, et qui doit être un phare pour l'hôpital", se réjouit le Pr Jacques Boniver, médecin spécialiste en anatomie pathologique et cancérologie, pilier du Télévie, du Giga, de la Fondation Léon Fredericq et de l'Académie royale de médecine.
Dix millions de tests par an
Ce laboratoire gigantesque - 7.800 m2, à même de traiter 3.000 demandes au quotidien, soit dix millions de tests par an - occupe les niveaux "+1" et "+2" du récent "Institut de cancérologie Arsène Burny" (Icab), situé à côté de l'hôpital académique sur le site du Sart Tilman. Et c'est justement en la présence exceptionnelle du Pr Burny, qui fêtera ses 91 ans dans quelques jours, éminent chercheur en oncologie et, entre autres, fondateur du Télévie, que l'Unilab Lg a officiellement été inauguré ce jeudi soir.
Ce regroupement de tous les labos, qui longtemps occupèrent six étages dans deux tours distinctes du bâtiment historique du CHU, va permettre "d'optimaliser et augmenter l'activité", souligne Marc De Paoli, administrateur délégué du CHU de Liège. Et le Pr Boniver de rappeler l'épopée du projet qui a permis d'aboutir à cette mutualisation aujourd'hui, depuis l'époque de Bavière et ses deux labos centraux associés à des labos "connexistes" où chaque médecin faisait ses propres petites analyses, jusqu'aux soucis budgétaires belges au début des années 1980, qui conduisirent à limiter drastiquement le nombre de lits hospitaliers, faisant passer le CHU de 1.100 lits espérés à 635 au final. "Le cahier des charges fut dressé en 2009, en 2011 on pensait à une inauguration en 2017 et on emménage aujourd'hui", sourit Jacques Boniver.
L'Unilab Lg comprend six services et trois plateformes techniques pour un menu de 1.583 tests, gérés par 445 équivalents temps plein, soit 73 médecins spécialistes, 50 scientifiques biomédicaux, 250 technologues de labo, des infirmières de prélèvement (boxes au niveau "0" de l'Icab + 15 centres en périphérie liégeoise) et tout le personnel administratif. Certaines analyses sont en liaison direct avec les blocs opératoires, notamment pour les prélèvements en oncologie.
435 logiciels en support
Le Pr André Gothot, président de l'Unilab Lg et responsable du labo d'hématologie biologique, rappelle que "60 à 70 % des décisions médicales reposent sur des tests labo". Le nouveau labo intégré dispose de 373 processus ("fiches de compétences") sur plus de 2.000 appareils, soutenus par 435 logiciels - des chiffres fous ! Il permettra la publication d'une centaine de publications scientifiques chaque année. Avec ses 28 mètres, la chaîne de biologie clinique est "la plus longue de Belgique actuellement", se félicite le Dr Sandra Delcour, toute étonnée de pouvoir enfin circuler librement entre les différents automates sans plus se cogner aux murs... et à ses collègues, comme c'était le cas dans les vieilles tours en béton gris. Par ailleurs, 770 tests font l'objet d'une accréditation (ISO 15189), qui assure une traçabilité totale et exige écolage, évaluation et tests de compétence réguliers. "Nos objectifs centraux sont robustesse, fiabilité et rapidité pour les activités de routine, innovation et développement pour les activités de référence et intégration/interprétation médicale des résultats", assure encore le responsable de l'Unilab Lg.
L'Unilab Lg regroupe deux labos centraux 24h/7j (Sart Tilman avec le Dr Delcour et Notre Dame des Bruyères avec le Dr Vranken), la chimie clinique (Pr. Étienne Cavalier), la microbiologie (Pr M.-P. Hayette), l'hématologie biologique (Pr. André Gothot), la toxicologie ( Pr C. Charlier), la génétique humaine (Pr V. Bours) et l'anatomie pathologique (Pr Ph. Delvenne). Certaines activités sont spécifiquement académiques (transplantation, centre de référence hémophilie, VIH, Vibrio, échinococcoses, marqueurs innovants pour Alzheimer, etc.), voire uniques en leur genre comme le screening néonatal "Baby detect" qui permet de chercher 160 maladies héréditaires. Un séquençage rapide du génome complet est possible en 48h.
"Du temps pour penser"
L'Unilab Lg s'inscrit pleinement dans le futur de la chimie clinique qui, selon le Pr Cavalier, verra "l'implémentation de nouvelles technologies analytiques (LCMS/MS, RMN), la médecine se personnaliser et de nouveaux types de prélèvements devenir plus accessibles, via la salive, la sueur, de microprélèvements, l'air exhalé et des dosages transdermiques", certains passant par des objets connectés : montre, (sous-)vêtements, bague, chaussures et ceinture intelligentes, etc.
L'inauguration officielle a permis de visiter les nouvelles installations dont le personnel a pris possession au printemps. Le Pr Burny, 'en ses murs' en quelque sorte, s'est montré très intéressé par les automates de dernière génération, n'hésitant pas à poser des questions aux différents chefs de labo.
"L'automatisation est impressionnante", nous confie-t-il. "Elle libère du temps, c'est très bien, car ça permet de penser. De mon temps, on n'avait pas trop le temps de penser", conclut-il non sans humour.
C'est un (très) vieux rêve, un projet qui parut fou aux yeux de certains au siècle dernier, qui se concrétise aujourd'hui pour le CHU de Liège, avec l'inauguration de l'"Unilab Lg" : le Laboratoire intégré de biologie clinique, génétique et anatomie pathologique, labo de référence en Wallonie. "Une réalisation exceptionnelle", qui fait du CHU liégeois "le seul hôpital universitaire à disposer du regroupement des trois disciplines, et qui doit être un phare pour l'hôpital", se réjouit le Pr Jacques Boniver, médecin spécialiste en anatomie pathologique et cancérologie, pilier du Télévie, du Giga, de la Fondation Léon Fredericq et de l'Académie royale de médecine.Ce laboratoire gigantesque - 7.800 m2, à même de traiter 3.000 demandes au quotidien, soit dix millions de tests par an - occupe les niveaux "+1" et "+2" du récent "Institut de cancérologie Arsène Burny" (Icab), situé à côté de l'hôpital académique sur le site du Sart Tilman. Et c'est justement en la présence exceptionnelle du Pr Burny, qui fêtera ses 91 ans dans quelques jours, éminent chercheur en oncologie et, entre autres, fondateur du Télévie, que l'Unilab Lg a officiellement été inauguré ce jeudi soir. Ce regroupement de tous les labos, qui longtemps occupèrent six étages dans deux tours distinctes du bâtiment historique du CHU, va permettre "d'optimaliser et augmenter l'activité", souligne Marc De Paoli, administrateur délégué du CHU de Liège. Et le Pr Boniver de rappeler l'épopée du projet qui a permis d'aboutir à cette mutualisation aujourd'hui, depuis l'époque de Bavière et ses deux labos centraux associés à des labos "connexistes" où chaque médecin faisait ses propres petites analyses, jusqu'aux soucis budgétaires belges au début des années 1980, qui conduisirent à limiter drastiquement le nombre de lits hospitaliers, faisant passer le CHU de 1.100 lits espérés à 635 au final. "Le cahier des charges fut dressé en 2009, en 2011 on pensait à une inauguration en 2017 et on emménage aujourd'hui", sourit Jacques Boniver. L'Unilab Lg comprend six services et trois plateformes techniques pour un menu de 1.583 tests, gérés par 445 équivalents temps plein, soit 73 médecins spécialistes, 50 scientifiques biomédicaux, 250 technologues de labo, des infirmières de prélèvement (boxes au niveau "0" de l'Icab + 15 centres en périphérie liégeoise) et tout le personnel administratif. Certaines analyses sont en liaison direct avec les blocs opératoires, notamment pour les prélèvements en oncologie.Le Pr André Gothot, président de l'Unilab Lg et responsable du labo d'hématologie biologique, rappelle que "60 à 70 % des décisions médicales reposent sur des tests labo". Le nouveau labo intégré dispose de 373 processus ("fiches de compétences") sur plus de 2.000 appareils, soutenus par 435 logiciels - des chiffres fous ! Il permettra la publication d'une centaine de publications scientifiques chaque année. Avec ses 28 mètres, la chaîne de biologie clinique est "la plus longue de Belgique actuellement", se félicite le Dr Sandra Delcour, toute étonnée de pouvoir enfin circuler librement entre les différents automates sans plus se cogner aux murs... et à ses collègues, comme c'était le cas dans les vieilles tours en béton gris. Par ailleurs, 770 tests font l'objet d'une accréditation (ISO 15189), qui assure une traçabilité totale et exige écolage, évaluation et tests de compétence réguliers. "Nos objectifs centraux sont robustesse, fiabilité et rapidité pour les activités de routine, innovation et développement pour les activités de référence et intégration/interprétation médicale des résultats", assure encore le responsable de l'Unilab Lg.L'Unilab Lg regroupe deux labos centraux 24h/7j (Sart Tilman avec le Dr Delcour et Notre Dame des Bruyères avec le Dr Vranken), la chimie clinique (Pr. Étienne Cavalier), la microbiologie (Pr M.-P. Hayette), l'hématologie biologique (Pr. André Gothot), la toxicologie ( Pr C. Charlier), la génétique humaine (Pr V. Bours) et l'anatomie pathologique (Pr Ph. Delvenne). Certaines activités sont spécifiquement académiques (transplantation, centre de référence hémophilie, VIH, Vibrio, échinococcoses, marqueurs innovants pour Alzheimer, etc.), voire uniques en leur genre comme le screening néonatal "Baby detect" qui permet de chercher 160 maladies héréditaires. Un séquençage rapide du génome complet est possible en 48h.L'Unilab Lg s'inscrit pleinement dans le futur de la chimie clinique qui, selon le Pr Cavalier, verra "l'implémentation de nouvelles technologies analytiques (LCMS/MS, RMN), la médecine se personnaliser et de nouveaux types de prélèvements devenir plus accessibles, via la salive, la sueur, de microprélèvements, l'air exhalé et des dosages transdermiques", certains passant par des objets connectés : montre, (sous-)vêtements, bague, chaussures et ceinture intelligentes, etc.L'inauguration officielle a permis de visiter les nouvelles installations dont le personnel a pris possession au printemps. Le Pr Burny, 'en ses murs' en quelque sorte, s'est montré très intéressé par les automates de dernière génération, n'hésitant pas à poser des questions aux différents chefs de labo."L'automatisation est impressionnante", nous confie-t-il. "Elle libère du temps, c'est très bien, car ça permet de penser. De mon temps, on n'avait pas trop le temps de penser", conclut-il non sans humour.