Yvan Mayeur revient sur la cabale politico-médiatique qui a raison de lui politiquement. Dans un discours parfois trop égocentré, il parle du Samusocial, du piétonnier de Bruxelles, des attentats qu'il a connu en tant que bourgmestre de Bruxelles. Mais aussi, trop peu malheureusement, des soins de santé où l'homme a eu un impact certain en Région bruxelloise.
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Yvan Mayeur réalise sa catharsis au travers de ce livre. Il se libère d'abord du poids du Samusocial, dans un préambule, " pour évacuer, puisque besoin en est encore, ce pseudo-scandale ". On y apprendra, par exemple, que l'idée du Samusocial naît de plusieurs personnes issues de la loge maçonnique Les amis philanthropes, d'Iris, de l'hôpital St-Pierre et du CPAS de Bruxelles. L'homme rappelle le rôle du Samusocial, soit " une réponse à une obligation faite aux CPAS de prendre en charge les sans-abri. C'est un soulagement pour les urgences des hôpitaux et en particulier du CHU St-Pierre. " Yvan Mayeur explique par la suite pourquoi il a été obligé de démissionner du poste de bourgmestre pour sauver son équipe. " Je suis la victime d'un assassinat politique et je subis un bannissement social. Car il ne leur a pas suffi de m'éliminer, ils ont aussi sali ma réputation. " Et d'ajouter plus loin : " J'ai le droit de réclamer du respect pour mes réalisations sociales et mon engagement personnel, tout au long de ma carrière au service des autres. " Il publie sa lettre de démission du Conseil communal de Bruxelles, rédigée " la mort dans l'âme, en rappelant tout ce que j'avais accompli pour les Bruxellois et ma ville. Comme une pierre ajoutée à la vérité. "Cette lettre, intitulée " Mais qu'est-ce que j'ai fait ? " est une liste non-exhaustive (sic) de ses réalisations pour tous les Bruxellois avec et grâce aux personnels et aux équipes du CPAS, des hôpitaux notamment. La santé y occupe une place importante, avec la création d'Iris, inter-hospitalière des institutions de soins bruxelloises et le développement du CHU St-Pierre, entre autres. Mais plus avant dans le livre, on reste sur notre faim quant aux apports d'Yvan Mayeur dans le secteur de la santé.Pourquoi ? Parce que l'ancien bourgmestre parle essentiellement de sa ville et de ses métamorphoses. Avec une ritournelle bien connue : le piétonnier. Il le défend bec et ongle, soulignant ce dimanche où " les sourires sont sur tous les visages, les merci pleuvent à l'adresse des élus qui défilent sas écharpe, heureux d'avoir osé cette décision d'avenir pour tous ces citoyens joyeux : supprimer les voitures des boulevards du centre de la ville et créer un piétonnier ". Un piétonnier qui, côté santé, a un impact sur la pollution urbaine, il est vrai. Yvan Mayeur explique d'ailleurs dans son livre avoir " voulu réaliser le piétonnier avant tout par volonté d'améliorer la santé et la qualité de vie des Bruxellois ".L'ancien homme fort de Bruxelles aborde également Bruxelles sous toutes ses coutures. C'est sûr, il connaît les moindres recoins de la ville. Il explique ses réalisations mais aussi sa vision politique du logement, de l'économie, de l'enseignement, de l'emploi, du social, du tourisme, le sport, la sécurité et pour finir, les attentats qui ont frappé Bruxelles... Et côté santé ? Quelques bribes. Dans sa volonté de garantir une ville pour tous, il explique notamment avoir renforcé la médecine publique, la prévention et l'échelonnement des soins grâce aux accords passés avec les médecins généralistes et les maisons médicales. Il parle de l'Usine du linge et des Cuisines bruxelloises qui fournissent les hôpitaux, mais sous l'angle de l'emploi, du point de vue d'un président de d'un CPAS.Il cite toute de même la santé comme un secteur de pointe en Région bruxelloise. Une Région qui, mis à part ce court passage sur la santé, en prend pour son grade tout au long du livre, et en particulier Rudy Vervoort (PS), le ministre-président de la Région. " À Bruxelles se présente une situation quasi exceptionnelle dans le monde : on y trouve les soins de la plus haute qualité et à l'accessibilité la plus large pour toutes les couches de la population. C'est là aussi le résultat des choix politiques courageux que nous avons faits en créant la structure Iris qui regroupe les hôpitaux publics et universitaires et en sauvant de la faillite et de la fermeture des hôpitaux publics et universitaires et St-Pierre, Brugmann, Bordet et l'hôpital des enfants. "Un goût de trop peu donc. Surtout au vu des réalisations énumérées par l'ancien bourgmestre dans sa lettre de démission. On aurait voulu en savoir plus sur la création d'Iris, la création du CHU de Bruxelles, le Laboratoire des hôpitaux universitaires de Bruxelles (LHUB), ou encore sur la médecine sociale. Pas plus l'homme ne pipe mot sur l'affaire Hut qui avait éclaté à Brugmann. Peut-être dans un deuxième opus, qui sait ?Yvan Mayeur, Citoyen de Bruxelles, Éditions Luc Pire, 2018, 18 euros