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Le mois de février a été un calvaire pour la garde dans un bon tiers du pays. La province de Liège, l'arrondissement de Dinant et la province de Luxembourg ont dû se passer du système de tri plusieurs fois en raison d'un manque de personnel. La problématique trouve un écho particulier en province de Luxembourg, où les mises au rouge provoquent des situations complexes à gérer dues aux spécificités de la région. "Je voudrais des assurances sur la pérennisation des postes de garde en province de Luxembourg", a ainsi exprimé Josy Arens (Les Engagés) en Commission santé à l'attention du ministre Vandenbroucke. "Vous aviez assuré que les critères de financement tiendraient compte des données géographiques et démographiques de chaque région, ce qui est bénéfique pour la province de Luxembourg. Même si cette province est moins habitée, les PMG ne doivent pas pour autant y être moins financés. Les critères avancés par les médecins luxembourgeois doivent être intégrés dans les critères de financement des PMG car des postes sous-financés ne pourront survivre, surtout si le 1733 s'avère dysfonctionnel. En outre, le Luxembourg est de plus en plus déserté par les services publics. Cette réalité doit imprégner la méthode de financement des PMG, surtout ceux à temps partiel, qui risquent de manquer de moyens."Des discussions sur la méthode de financement des coopérations fonctionnelles sont au cours à l'Inami. L'Institut a fait des propositions de financement. Elles seront débattues au sein de la plateforme d'accompagnement "gardes" de l'Inami. La problématique du 1733 est complexe puisque le tri dépend de deux ministères différents (Santé publique et Intérieur), voire de pouvoirs organisateurs différents. Ainsi, le personnel des centres 112 dépend du SPF Intérieur, sauf le centre 112 de Bruxelles qui dépend de la Région. Le cadre opérationnel actuel des opérateurs 112 et 1733 est de 345 équivalents temps plein (ETP) pour les centrales relevant du SPF Intérieur. Aujourd'hui, 321,9 ETP sont en fonction. Le SPF Intérieur connaît donc un manque de 23 ETP, soit 7% du cadre opérationnel. Concernant les dysfonctionnements du 1733, "la technologie permet de basculer un appel d'une centrale vers une autre si le temps de décrochage n'est pas respecté, mais on ne peut basculer tous les appels d'une centrale vers d'autres sans renforcer leur personnel", a reconnu Frank Vandenbroucke. "Cette technologie est une solution aux problèmes comme ceux qui menaçaient les 18 et 26 février. Si aucun renfort n'est trouvé, on active le répondeur qui renvoie vers le poste de garde ou, en cas d'urgence, vers le 112. En février, nous avons malheureusement dû l'activer pour 1.292 appelants."Il y a eu une réunion de coordination entre les SPF Intérieur et Santé publique et le chef de service d'Arlon. L'objectif: clarifier la situation du centre d'urgence d'Arlon et confirmer ses tâches. De son côté, la ministre de l'Intérieur Annelies Verlinden (CD&V) a annoncé que 13 opérateurs en formation traiteront les appels du 1733 dès la mi-mars à Arlon. "Il faut une garde en médecine générale opérationnelle et mieux financée, au risque de catastrophes", a réagi Sofie Merckx (PTB). "Le fait que 1.292 appelants soient tombés sur un répondeur est un problème grave car ils sont sans doute allés aux urgences et n'ont pas eu un humain pour les orienter. Ce sont des coûts inutiles également. J'ai peur de voir le 1733 étendu à tout le territoire, au vu de son fonctionnement actuel.""La province de Luxembourg est un désert médical et c'est catastrophique", a enchéri le député Josy Arens. "Je dépose donc une motion de recommandation pour repeupler médicalement la province deLuxembourg."Cette motion comporte deux demandes au gouvernement: premièrement, "de veiller à ce que les conditions de financement des postes médicaux de garde et des coopérations fonctionnelles qui seront fixées par le Roi tiennent compte des spécificités de la province du Luxembourg, à savoir un territoire très étendu à faible densité de population, afin d'assurer la pérennité de ces PMG et l'offre de soins aux patients concernés (qui ne sont pas moins nombreux, mais qui doivent parcourir une plus grande distance pour se faire soigner)". Deuxièmement, "de prévoir un calcul de financement qui intègre tous les frais fixes d'un PMG, même pour le financement des PMG temporaires".