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Pour mieux comprendre la structure faciale des individus, une équipe internationale de chercheurs a utilisé des photos 3D très détaillées de 8.246 individus européens provenant de deux ensembles de données, l'un issu d'une étude britannique (3.566 individus), l'autre des États-Unis (4.680 individus). Le génome complet de chaque personne était également disponible. Sur les images, les scientifiques ont placé plus de 7.000 emplacements de points à l'aide d'un masque tramé qui a été étiré numériquement pour se conformer aux contours des visages. Ils ont ensuite divisé chaque visage en 63 segments pour examiner les variations dans de petits sous-ensembles. Enfin, ils ont examiné à tour de rôle les deux sets de données pour trouver des emplacements génétiques associés aux traits du visage, puis les répliquer. En regardant uniquement les emplacements génétiques qui avaient des associations similaires dans les deux ensembles de données, ils ont finalement identifié 203 locations génétiques pertinentes pour le développement de la structure faciale. Parmi celles-ci, 89 avaient déjà été identifiées dans d'autres études, 61 avaient déjà été attribuées à des anomalies faciales chez l'homme ou la souris et 53 étaient complètement nouvelles. Des analyses épigénétiques supplémentaires ont montré que les régions génétiques qui ont été découvertes sont exprimées dans des cellules pertinentes pour le développement crânio-facial. Certaines déformations faciales étant liées à d'autres problèmes physiques, il n'est donc pas surprenant de trouver des éléments génétiques communs. Plus de connaissances sur ces gènes partagés aideront à comprendre comment se produit l'aberration faciale. Un grand nombre des gènes identifiés sont activés aux premiers stades du développement embryonnaire. Les chercheurs tentent maintenant de découvrir comment ces gènes sont physiquement exprimés chez les adultes. Outre le fait de permettre de mieux comprendre la formation de notre visage, les informations obtenues peuvent éventuellement conduire à une meilleure compréhension des anomalies crânio-faciales, telles que le bec de lièvre.Une meilleure connaissance de la composition génétique de notre visage peut également aider à comprendre l'évolution du visage. Enfin, ces informations pourraient un jour être utiles pour la criminalistique, même si nous sommes encore loin des reconstructions d'ADN faciale et de leur utilisation comme preuve légale. ( Nature Genetics, 7 décembre 2020, doi: 10.1038/s41588-020-00741-7