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Installé dans un ancien et vaste manoir ayant appartenu à la famille Jadot, qui fit fortune avec la Gécamines au Congo (Jadotville exista avant l'indépendance et fut l'objet de combats en 1961), le musée des Enfants, qui en est un âgé de 40 ans, a transformé le parc de la villa en plaine de jeux, égayée de surcroît de deux chèvres, Mikado et Zora, et converti l'intérieur du bâtiment en monde imaginaire et pédagogique destiné aux enfants.Tous les quatre ans, l'institution muséale bruxelloise installée sur la commune d'Ixelles propose une nouvelle exposition (la 17e en l'occurrence). Des ailes pour grandir est née voici un an et propose comme toujours un parcours émaillé d'ateliers (de construction, cuisine, conte, bricolage ou théâtre) où il s'agit comme à chaque fois d'apprendre en s'amusant, à grandir à son rythme en expérimentant : bref, à découvrir le monde qui entoure les plus petits dès quatre ans.Conçue en interne par les équipes pédagogiques et les menuisiers du musée, l'expo évoque des thèmes comme l'amitié, les cultures, la créativité ou les pouvoirs, les facultés dont les enfants disposent et dont ils doivent être conscients, au travers de différentes pièces et atmosphères. Chaque fois, des jeux des activités sont proposés qui varient en fonction de la thématique ; de la construction ou des histoires à terminer pour la créativité, l'histoire de la dent de lait et de la petite souris par exemple dans la partie consacrée aux autres cultures, où l'on apprend que les enfants japonais et coréens lancent leur dent le lait sur le toit, en espérant en recevoir une plus solide.Dans cet espace, est abordé notamment la thématique des différentes coiffures (dreadlocks, par exemple) dans un salon, les bijoux (des femmes girafes Karen notamment) devant un dressing comme pour l'habillement (des hommes bleus les touaregs), et aussi dans un autre recoin, la thématique de la démocratie et de son fonctionnement : indispensable pour le bien vivre ensemble. Le tout chapeauté par un atelier de cuisine... du monde.Colorée, bigarrée, emplie de peintures murales, de dessins, d'objets à manipuler, de décors, de fusées, de forêts et de châteaux forts voire de bateau de pirates, cette grande maison est hantée... par le merveilleux, tout en développant une approche veillant à l'éveil sain de l'enfant.La preuve avec, au 2e étage, un grand espace consacré au jardin secret, ce lieu indispensable où l'enfant peut se retrouver seul afin à la fois de grandir et d'être ensuite plus disponible et ouvert aux autres. Pointons également le théâtre qui, tous les mercredis et weekends, met actuellement à l'affiche un spectacle mettant en scène une tablette infernale, qui n'est autre qu'une tablette numérique....On le voit, si le musée propose, outre des ateliers, des stages ou l'organisation d'anniversaires, des incunables de l'imagination enfantine, chevaliers, sorcières, corsaires, astronautes et autres dragons, il sait aussi rester en phase avec l'évolution de notre société (abordant la diversité culturelle), tout en pointant du doigt les dérives que la technologie peut provoquer.