Il est évidemment trop tôt pour le dire. Mais cette question est évidemment fondamentale. Tous les sous-secteurs des soins de santé vont essayer de profiter de cette augmentation du budget. Le futur ministre de la Santé devra faire des arbitrages en tenant compte des avis des administrations et des commissions.

" Même si les investissements décidés récemment dans le secteur hospitalier sont très importants, ils ne suffiront pas à eux seuls. Une réelle norme de croissance de 2,5% pour chaque secteur est indispensable. Cela pourrait permettre d'investir dans nos soins de santé plutôt que d'économiser chaque année pour tenter de rester dans une norme qui ne permet même pas de couvrir les besoins actuels. Encore faudra-t-il que le secteur hospitalier en bénéficie réellement. Pour le moment, le peu de norme de croissance dans le secteur hospitalier a surtout servi à couvrir les charges du passé (rattrapages des mesures sous-financées de 2011 à 2014). Soyons plus ambitieux que cela : informatisation, développement de l'hôpital de jour, encadrement infirmier renforcé, mise en place des réseaux : quelques exemples de défis qui méritent un coup de pouce pour garantir la qualité des soins de demain. Et en même temps, continuons à encourager tous les acteurs à utiliser les moyens de façon efficace ", réagit Dieter Goemaer, chief economist chez Gibbis.

Bien utiliser les ressources

Pour Jean-Noël Godin, directeur du Groupement belge des omnipraticiens (GBO), il faudrait idéalement suivre les prévisions du Bureau du plan en matière de dépenses de santé pour ce qui est d'une croissance à politique inchangée. " Il faut donc majorer cette norme-là de ce dont on a besoin pour financer l'innovation. Et bien entendu, retirer du calcul de la norme les dépenses spécifiques au Covid-19, qui sont exogènes. À noter aussi que l'innovation, ce n'est pas que le pharma, c'est aussi les nouvelles initiatives du terrain, de la première ligne : tout ce qui peut contribuer à la prise en charge du citoyen à l'endroit le plus proche de chez lui, en appliquant le principe de subsidiarité. Le principe est d'utiliser les ressources là où elles apportent une plus-value au plus grand nombre. "

Et l'expert en soins de santé de se demander pourquoi la Belgique n'a jamais songé à appliquer une norme de croissance pour la prévention et pour diminuer l'impact des déterminants d'une bonne santé (éducation, logement, pollution, mobilité, emploi....). La réponse est simple : " ce sont des ministres et des niveaux de compétences différents... ". Il faudrait dès lors promouvoir le principe de " la santé dans tous les politiques " qui garantit une plus grande cohérence des décisions des institutions publiques. Avec sept partis politiques, très différents et bientôt ( ? ) forcés de gouverner ensemble (lire l'édito ci-contre), cet objectif semble aujourd'hui inaccessible.

Il est évidemment trop tôt pour le dire. Mais cette question est évidemment fondamentale. Tous les sous-secteurs des soins de santé vont essayer de profiter de cette augmentation du budget. Le futur ministre de la Santé devra faire des arbitrages en tenant compte des avis des administrations et des commissions. " Même si les investissements décidés récemment dans le secteur hospitalier sont très importants, ils ne suffiront pas à eux seuls. Une réelle norme de croissance de 2,5% pour chaque secteur est indispensable. Cela pourrait permettre d'investir dans nos soins de santé plutôt que d'économiser chaque année pour tenter de rester dans une norme qui ne permet même pas de couvrir les besoins actuels. Encore faudra-t-il que le secteur hospitalier en bénéficie réellement. Pour le moment, le peu de norme de croissance dans le secteur hospitalier a surtout servi à couvrir les charges du passé (rattrapages des mesures sous-financées de 2011 à 2014). Soyons plus ambitieux que cela : informatisation, développement de l'hôpital de jour, encadrement infirmier renforcé, mise en place des réseaux : quelques exemples de défis qui méritent un coup de pouce pour garantir la qualité des soins de demain. Et en même temps, continuons à encourager tous les acteurs à utiliser les moyens de façon efficace ", réagit Dieter Goemaer, chief economist chez Gibbis. Pour Jean-Noël Godin, directeur du Groupement belge des omnipraticiens (GBO), il faudrait idéalement suivre les prévisions du Bureau du plan en matière de dépenses de santé pour ce qui est d'une croissance à politique inchangée. " Il faut donc majorer cette norme-là de ce dont on a besoin pour financer l'innovation. Et bien entendu, retirer du calcul de la norme les dépenses spécifiques au Covid-19, qui sont exogènes. À noter aussi que l'innovation, ce n'est pas que le pharma, c'est aussi les nouvelles initiatives du terrain, de la première ligne : tout ce qui peut contribuer à la prise en charge du citoyen à l'endroit le plus proche de chez lui, en appliquant le principe de subsidiarité. Le principe est d'utiliser les ressources là où elles apportent une plus-value au plus grand nombre. "Et l'expert en soins de santé de se demander pourquoi la Belgique n'a jamais songé à appliquer une norme de croissance pour la prévention et pour diminuer l'impact des déterminants d'une bonne santé (éducation, logement, pollution, mobilité, emploi....). La réponse est simple : " ce sont des ministres et des niveaux de compétences différents... ". Il faudrait dès lors promouvoir le principe de " la santé dans tous les politiques " qui garantit une plus grande cohérence des décisions des institutions publiques. Avec sept partis politiques, très différents et bientôt ( ? ) forcés de gouverner ensemble (lire l'édito ci-contre), cet objectif semble aujourd'hui inaccessible.