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Quand il s'agit de défendre un système de santé, nous devons veiller à ce que celui-ci soit équitable (à chacun selon ses besoins), ce qui est différent de la notion d'égalité (à chacun la même chose). C'est pourquoi il faut s'adapter aux conditions de vie et aux cultures. Si la culture, la distance sociale, sont des déterminants essentiels d'une bonne prise en charge, ce ne sont pas les seuls. Par exemple, il y a les facteurs géographiques. Dans le débat sur les gardes de nuit, on assiste à des discriminations basées sur la densité de population (et donc sur la rentabilité). Dans une grande ville, il est possible d'organiser un système de garde rentable car le nombre d'appels important finance le système. Dans cette configuration, faire un tri des appels n'est pas intéressant. Par contre, dans une contrée vaste et peu habitée, le nombre d'appel est insuffisant pour rentabiliser le système et épargner les médecins: là, un tri des appels est indispensable. Autre exemple, les politiques de prévention n'ont de sens que si elles sont adaptées aux situations locales, à la culture d'un lieu et des classes sociales sinon on reproduit des erreurs et des discriminations. Ainsi, s'adapter sans relâche est notre travail à tous. Y compris au niveau de notre syndicat. S'adapter en fonction d'une plus grande efficacité, c'est souvent pouvoir prendre des positions nuancées, c'est l'ADN de notre syndicat. Mais il est parfois trop subtil pour certains, tenants de positions radicales et simplistes.