Au son du Lee

L'ancien guitariste de Sonic Youth poursuit, comme ses anciens comparses Kim Gordon et Thurston Moore, une carrière solo (déjà entamée au cours de sa participation au groupe punk new-yorkais), la sienne se distinguant sans doute plus des deux autres par sa variété, ce qui a posteriori le place au-devant de la scène, lui qui vivait plutôt dans l'ombre des deux ex-époux.

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Peintre et musicien, Ranaldo avait, avec l'élégant Electric Trim sorti fin 2017, choisi de travailler en compagnie de Raül Refree, producteur espagnol, qui cette fois prend du galon et devient co-auteur de Names of North End Women. Comme le précédent, l'album jouit au niveau des paroles des huit morceaux de quelques paroles soufflées par l'écrivain Jonathan Lethem. Huit plages longues, alanguies même, qui prennent le temps de s'installer, acquièrent de l'amplitude, où étonnamment la guitare est quasi absente (de manière acoustique sur Words out of the Haze), la paire mixant une musique électronique vintage, voire un vibraphone! ( New Brain Trajectory ou le titre éponyme de l'album), avec les dernières évolutions technologiques du genre. Le tout confère à l'ensemble volontairement dépouillé, une beauté aérienne renforcée par la voix claire et au timbre un peu mélancolique de Ranaldo ( Humps et sa rythmique lourde de machinerie à vapeur), qui prend parfois des allures de Sonic Youth atmosphérique sur The Art of Losing, par son côté bidouillage de génie. Bref, cet album de Lee Ranaldo a en effet un côté musique en couleurs, et en tout cas se révèle profondément pictural. Lee Ranaldo and Raül Refree: Names of North End Women (Mute)