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Les négociateurs de sept partis du futur gouvernement Vivaldi, menés par les préformateurs Egbert Lachaert (Open VLD, sur la photo) et Conner Rousseau (SP.A), auraient décidé de refinancer le budget des soins de santé en y injectant un milliard d'euros. La norme de croissance du budget atteindrait dès lors 2,5%. La pandémie est passée par là. Même ceux qui jadis rechignaient à injecter plus d'argent dans le secteur de la santé, se sont rendu compte qu'il est grand temps de le faire ou qu'ils se rendraient très impopulaires en ne le faisant pas. La revendication d'augmenter cette fameuse norme de croissance n'est pas neuve. " Je n'imagine pas une seconde qu'on ne réinvestisse pas dans les soins de santé après avoir vécu une crise sanitaire extrêmement grave. C'est évidemment une demande fondamentale des socialistes ", déclarait début septembre Paul Magnette, patron du PS. Depuis des années, de nombreux acteurs réclament la révision à la hausse de la norme de croissance pour faire face aux nombreux défis du secteur de la santé. " Garder une norme de croissance de 1,5% serait très mal vu par la population ", prévenait en juin dans nos colonnes Patricia Lanssiers, directrice générale de la fédération Gibbis. " Cela ne représente que 400 millions sur un budget de 26 milliards, soit de 70 à 80 millions pour les hôpitaux. Or, lors de cette pandémie, les besoins des hôpitaux ont été énormes. La norme de croissance n'est plus adaptée. Elle doit être augmentée. Il faut également une prévisibilité budgétaire dans les années à venir pour les hôpitaux et les maisons de repos. Il faut réinvestir dans ces institutions, dans le personnel soignant et en santé mentale. "Si le futur gouvernement Vivaldi décide vraiment de refinancer les soins de santé, il faudra encore déterminer à qui profitera cet argent. Les services hospitaliers qui ont été en première ligne durant la pandémie, les généralistes dont l'action a été déterminante, les infirmiers - qui ont déjà reçu au début de l'été 500 millions, sur la période 2021-2022- pour revaloriser les salaires et 100 millions pour améliorer leurs conditions de travail - le secteur de la santé mentale... ? Le prochain ou la prochaine ministre fédérale de la Santé devra immanquablement faire des choix.