Treize ans après le triomphe d'Avatar, James Cameron lui donne une "second life" où le réalisateur multiplie les références à ses oeuvres passées... ce qui prouve que ce grand écolo s'est aussi converti au recyclage.
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Tout va bien sur Pandora: la famille de Jake Sully devenu un vrai na'vi s'est agrandie (et on le répète assez dans ce blockbuster ricain, rien de tel que la famille), lui et son épouse Neytiri ont quatre beaux enfants équilibrés qui évoluent dans un écosystème qui l'est tout autant. Bref, c'est un bonheur parfait... presque emmerdant. Hélas - ou heureusement, voilà que les humains débarquent à nouveau, pas en Tesla d'Elon Musk mais c'est tout comme, non plus pour exploiter une mine, mais pour trouver un nouveau refuge pour l'humanité qui a fini par tuer une Terre trop maltraitée (un coup de barre? Mars et ça repart). Et parmi les nouveaux conquistadors, des clones avatarés du fameux et infâme colonel Quaritch occis à coups de flèches à la fin du premier volet (un troisième épisode paraît inévitable). Évidemment, ce désormais géant bleu auquel les souvenirs de cet horrible méchant galonné (un pléonasme? ) ont été greffés a bien sûr hérité de sa soif de vengeance - excellent pour la mémoire, la vengeance - le tout avec des forces décuplées.... Pour sauver son nouveau peuple (et les siens tout de même), Jake n'a qu'un seul choix: trouver refuge loin, loin de la forêt chez des grands hommes également aux oreilles de Spock et aux yeux de chats, mais qui sont verts et pas bleus (pour ne pas les confondre avec les flots), vivent les pieds dans l'eau quand ce n'est pas dedans, au milieu d'un décor toujours aussi magnifique (ne manquent que les mangroves et les palétuviers). Dans ce film-fleuve plutôt qu'océan (3h15), Avatar la voie de l'eau (ou plutôt: "J'ai ouvert une grosse voie d'eau!"), Cameron combine en effet Titanic (mais sans cornemuse), The Abyss (son film le plus poétique), des références à Aliens (les robots, exosquelettes et engins zoomorphes), Terminator (le méchant paraît indestructible) et se réfère à Nemo, Sauvez Willy, Les Dents de la mer voire même Star Wars en la personne d'une sorte d'Anakin prénommé Spider (mais de mer alors) ou Le Seigneur des anneaux (des tatoués maoris). Cette fable aquatique, aux effets époustouflants et aux images magnifiques (à voir en 3D pour avoir l'impression d'avoir une méduse dans l'oeil), se veut philosophique (nous naissons dans l'amniotique pour être rejeté à l'eau, mais sans le bébé ni le bain), critique l'homme apprenti sorcier (vouloir exploiter la source de vie éternelle s'avère.... mortel) et apporte de l'eau au moulin de l'eceaulogie, pardon l'écologie (Cameron est canadien, amoureux des grands espaces) et à la défense de l'environnement. Paradoxalement, usant constamment de prouesse technologique, Avatar se veut un défenseur de l'organique. Il est vrai que digitale est aussi le nom d'une fleur.